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Industrie

Conduite autonome : Nvidia souhaite un niveau 2 amélioré

Publié le 11 octobre 2018

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Sans fard, le président-fondateur de Nvidia, Jensen Huang, s'est exprimé face à la presse sur l'intelligence artificielle et son emploi dans l'automobile du futur. Dans un contexte de flou artistique, il appelle à une nouvelle génération d'automatisation de niveau 2, plus claire pour les consommateurs.
Jensen Huang, le président-fondateur de Nvidia.

 

Il faut en finir avec les doutes et les mauvaises interprétations. En substance, voici ce que l'on peut retenir de la position de Jensen Huang, l'emblématique président-fondateur de Nvidia, le fabricant de supercalculateurs embarqués par plus d'une vingtaine de programmes de développement de la conduite automatisée, à travers le monde. A l'occasion d'une rencontre intimiste avec la presse, ce 11 octobre 2018, Jensen Huang a tenu à faire passer un message à l'industrie dans son ensemble : la fin de l'ambiguïté autour des niveaux d'automatisation de la conduite.

 

Sans détour, alors qu'il était interrogé sur le sens du terme "Level 2+", dont il a fait mention pour annoncer le partenariat avec Volvo, le président de Nvidia a appelé de ses vœux à concevoir "une nouvelle génération de système d'automatisation de la conduite de niveau 2". Pour lui, le consommateur se pose une question simple derrière son volant : a-t-il le plein contrôle ou non de son véhicule ? "Les passagers d'un véhicule veulent savoir que lorsqu'ils délèguent la conduite, alors le véhicule assure sa mission", se montre convaincu cet ambassadeur mondial de l'intelligence artificielle. "Les voitures actuelles sont dangereuses car, malgré leur niveau de sophistication, elles désengagent trop souvent la fonction", estime celui qui dans la vie possède une Tesla, dont Nvidia est fournisseur.

 

Cette nouvelle génération de véhicules de niveau SAE 2 (sur une échelle de 5, pour rappel) doit se révéler plus sécurisante pour les conducteurs, et ainsi rétablir la confiance qui s'effrite au rythme des accidents qui prennent des tournures médiatiques de grande échelle. Elle ne doit pas pour autant déresponsabiliser les êtres humains, qui demeureront les maîtres à bord. A ce stade de l'automatisation, l'intelligence artificielle et l'ordinateur font des recommandations et surveillent la concentration. Et il est peut-être là le paradoxe. Le bagage technologique de contrôle mériterait davantage d'éléments.

 

SAE 2 et 3 pour les VP

 

En fait, pour le président de Nvidia, le public peine à saisir les subtilités de l'échelle d'automatisation : "Cela n'a rien de marketing, soyons clairs, et je crois en chacun des niveaux, mais il importe que chaque évolution doive être commercialisée en état de fonctionnement." Cela constitue un enjeu majeur pour celui qui estime que la conduite autonome de niveau 5 est plus facile que celle de niveau 2 perfectionnée, car cela implique une maîtrise complète de l'environnement de circulation. D'où la complexité à laquelle se heurtent les constructeurs, à ce jour.

 

Cela soulève la question de la stratégie des niveaux. Le président de Nvidia juge que les SAE 2 et 3 auront un avenir sur les véhicules particuliers, tandis que les 4 et 5 s'adresseront davantage à des services de mobilité. "Au niveau 3, la voiture prend la responsabilité de la conduite et la fonctionnalité servira surtout dans le trafic routier", a-t-il exprimé son opinion personnelle. Quid des deux derniers paliers, lui a-t-il alors été demandé. "Les niveaux 4 et 5 sont similaires, en réalité, la différence se fait sur la liberté parcours, au niveau 5." Il connaît d'autant plus le sujet que ses supercalculateurs s'embarquent dans des navettes autonomes et des robots-taxis, à l'instar d'EasyMile (Continental) et de Volvo (opérés par Uber).  

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