Profession : Internet sème le trouble

...rencontre a gentiment commencé par l'annonce de quelques chiffres. 150 000 à 200 000 VO sont vendus chaque année par le canal des enchères. Les trois principaux réseaux, BC Auctions, Five Auction et Kantium, réalisent à eux trois 70 000 ventes. D'ailleurs, seuls les représentants des trois réseaux étaient présents pour ce premier rendez-vous organisé par le Symev (syndicat national des maisons de ventes volontaires).

En France, 80 % des ventes se font à particuliers

A défaut d'ameuter les troupes, les discussions ont eu le mérite de donner quelques lignes directrices et de mettre en lumière les difficultés actuelles. Fabrice Léger, directeur commercial de

FOCUS BC Auctions lance "Live Online" Le réseau BC Auctions, qui compte à ce jour les sites de Bonneuil-sur-Marne, Lyon et qui ouvrira un nouveau site à Bordeaux en mars 2007, sera le premier à lancer en janvier prochain un outil d'achat de véhicules aux enchères en ligne. Déjà développé en Angleterre et en Allemagne, ce procédé intitulé "Live Online", permet d'assister en direct à une vente physique sur le Net. Initié il y a cinq ans par la société "EauctionRoom", qui a mis fin au procédé pour cause de problèmes de connexion, "Live Online" constitue la première avancée notable sur Internet provenant d'une salle de vente.

Five Auction, a tout d'abord rappelé la nécessité "de fédérer la profession autour de ce mode d'achat et d'être plus performant dans notre communication pour faire connaître notre canal de distribution". Et d'insister notamment sur la notion de "marketing automobile". Autre préoccupation d'importance, et spécifique au marché français, la nécessité de poursuivre, voire même d'intensifier, la vente à particuliers. "Les pays anglo-saxons sont organisés différemment, il s'agit d'abord de ventes à professionnels. En France, 80 % des ventes se font à particuliers", rappelle Fabrice Léger. "En France, nous ne pouvons pas faire l'économie des acheteurs particuliers, parce que c'est notre culture, c'est comme ça", souligne pour sa part Jean-Pierre Falies, directeur général de BC Auction. L'enjeu réside surtout dans l'élargissement des canaux d'approvisionnement en véhicules. Etre un peu moins tributaire des loueurs longue durée et faire en sorte que les particuliers se tournent plus spontanément vers les salles de ventes. "Les particuliers ne représentent rien en approvisionnement. Chez nous c'est 10 VO sur 400", note Alexis Duhamel, commissaire-priseur à Nord Enchères Sarl. Le défi est de taille.

Les enchères sur Internet : un retard à l'allumage

Le débat sur la vente aux enchères sur le Net a concentré le gros des interrogations. Et à en juger les prises de position et les visions de chacun, le moins que l'on puisse dire c'est que l'expectative demeure. "La vente publique est un milieu très traditionnel qui a encore du mal à se diriger vers des canaux comme celui-ci, estime Fabrice Léger. C'est la génération Minitel et aujourd'hui tout le monde tremble sur Internet. Il faut dire qu'il y a peu de relève, il y a un problème dans la formation des commissaires-priseurs. Beaucoup de ceux qui arrivent n'ont jamais suivi de cours de management". Internet n'est pas un problème en soi mais plutôt une problématique qu'il convient de ne plus ignorer. Vendre des VO sur le Net n'est presque plus une valeur ajoutée mais une nécessité. Et certains représentants de salles de ventes l'ont bien compris. Reste alors à trouver la bonne formule qui puisse à la fois développer l'activité des enchères automobiles sans nuire à la vente en salles.

B.L.

Légende photo ci-dessus : Fabrice Léger (à gauche) et les commissaires-priseurs du réseau Five Auction ont répondu présent à l'appel du Symev.