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Distribution

La succursale Fiat d’Issy-les-Moulineaux va fermer ses portes

Publié le 25 juin 2004

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
La succursale Novella Automobiles à Issy-les-Moulineaux est en passe de fermer ses portes suite à une restructuration. Au-delà de la préoccupante chute des ventes qui a condamné le site, la fermeture clôt définitivement une stratégie du constructeur débutée il y a neuf ans. Un monument...

...de la distribution automobile parisienne vit actuellement ses dernières heures. L'établissement Novella Automobiles basé à Issy-les-Moulineaux et géré par Fiat Auto France est en pleine restructuration. La succursale parisienne (Issy-les-Moulineaux chapeautant Boulogne et Versailles) avait déjà dû fermer, il y a plus d'un an, le site du 16e arrondissement, suite à une première restructuration, et voici maintenant le tour du navire amiral de se retrouver en difficulté. L'ensemble du site devrait rapidement se désagréger au sortir de l'été. "Une moitié des 86 salariés devrait être licenciée tandis que l'autre serait rapatriée vers les annexes de Boulogne et Versailles", confie un salarié du site. Le parc presse du constructeur a déjà quitté les lieux pour être confié à la concession de Levallois. "Les locaux seront sans doute vendus d'ici la fin de l'année, la carrosserie et l'activité VO vont disparaître et l'activité VN délocalisée. Il resterait, continue ce même salarié, à définir un endroit pour l'activité des pièces détachées."

"Une trop grande disproportion entre volumes atteints et rentabilité"

La succursale traverse paradoxalement ces difficultés alors que les gammes des trois marques italiennes connaissent un certain renouveau avec la Lancia Ypsilon, les Fiat Idea et Panda, et les belles lignes des Alfa Romeo.




FOCUS

Le réseau du groupe Fiat fin 2003


  • Fiat : 237 points de vente dont 13 succursales et 127 partenaires.
  • Alfa Romeo : 169 points de vente dont 8 succursales et 109 partenaires.
  • Lancia : 96 points de vente dont 11 succursales et 61 partenaires.
  • Trop tard ? Peut-être pas. Mais l'effritement du constructeur italien en France a pris de l'ampleur ces dernières années : de 1998 à 2001, sa part de marché est tombée de 6,71 % à 3,85 % pour continuer à descendre ces deux dernières années, à 3,24 % en 2002 et 2,78 % en 2003. Une chute des ventes qui ne permet plus de supporter le coût extravagant de l'immobilier en région parisienne. "Les charges structurelles, la couverture des frais fixes et de fonctionnement restent trop élevées dès lors que les ventes ne suivent plus. Dès 1994, alors que le site commercialisait uniquement Alfa Romeo (954 VN), Novella accusait une perte de 3,6 millions de francs. Il existe une trop grande disproportion entre volumes et rentabilité sur ce genre de site", assène Jean-Michel Benne, P-dg de Fiat Auto France de 1992 à 1995. Des Grands Centres Fiat (lire encadré), seul demeure aujourd'hui le site de Levallois reprise en janvier 2002 par le groupe Loret. Cette concession réalise actuellement 1 200 VN par an et devrait d'ailleurs "récupérer les clients de Novella Automobiles même si la perte d'un point de vente reste à déplorer", regrette un distributeur francilien.


    Tanguy Merrien


     





    FOCUS

    Un air de déjà vu

    Malheureusement, si la fermeture d'une telle succursale est à déplorer, l'affaire sonne aussi comme un air de déjà vu. En 1995, Fiat Auto France décide, sous l'impulsion de Turin, de privatiser ses succursales en mettant sur pied des grands centres de distribution pour les trois marques italiennes dans les grandes métropoles. Une concession principale regroupe d'autres sites de l'agglomération, tous réunis sous la même enseigne. L'objectif est également de désuccursaliser les sites dont les loyers sont coûteux. A Lille, Paris et Marseille (JA n° 812), ces grands centres sont confiés à des investisseurs privés en location-gérance. Les locaux appartiennent à la société Intermap, une filiale de Pro Car International SpA, société italienne du groupe Fiat dont le rôle était la mise en place de ces plaques à travers l'Europe. Mais, rapidement, les coûts de l'immobilier ont poussé les concessionnaires vers la sortie. Tour à tour, les centres lillois et marseillais sont perdus. A Paris, Manuel Guerreiro était chargé de la direction de Novella Automobiles avant qu'une restructuration ne le force à quitter les lieux en 2001. Le site reviendra alors dans le giron de Fiat Auto France, mais pour le résultat d'aujourd'hui…

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