Jean-Paul Bailly face à la presse
Actions du Cecra
Depuis que j’occupe la présidence, nous avons opéré un réel changement de cap. Je pense qu’on ne peut agir que par la discussion. La bagarre ne fait rien avancer. D’autant que quand on parle de branche automobile, c’est l’emploi industriel qui prédomine. Je fais donc en sorte de restaurer le dialogue entre nous, les constructeurs et le législateur.
Lors de la dernière réunion de Cars21, où nous siégeons désormais, nous avons d’ailleurs beaucoup discuté avec l’ACEA (association des constructeurs européens) et avons convenu de l’utilité de travailler ensemble. Pouvons-nous défendre notre profession ? Bien sûr. Les constructeurs ne peuvent pas se passer des réseaux de distribution.
Je pense que si nous avons des chambres syndicales fortes localement, et qui travaillent d’arrache-pied sur le terrain, nous aurons plus de chances de réussir. Je veux dire par là que, dans certains pays, il ne se passe pas grand-chose. En l’attente, nous nous appuyons sur les pays forts.
Multimarquisme
Je ne pense pas que nous aurons un retour en arrière. J’ai personnellement posé la question à Monsieur Cesarini –qui, cela dit en passant, n’a jamais voulu mettre un pied dans une concession. Il m’a répondu qu’il n’y avait aucun souci et qu’il n’y aurait pas de retour au mono-marquisme. Certains constructeurs ont d’ailleurs déjà donné des garanties à leurs réseaux sur le sujet.
Code de bonnes conduites (Censé garantir la “fair” attitude des constructeurs vis-à-vis des distributeurs, en dépit de la disparition de certaines closes dans le futur règlement européen)
Avec les grandes marques, nous n’en avons même pas besoin, car le dialogue est permanent. Certaines choses écrites dans les textes, comme le recours à un tiers expert auquel nous avions droit jusqu’ici, n’ont même jamais été utilisées. C’est une question de qualité des rapports. En revanche, demain, on peut avoir de nouveaux réseaux. Et là, il faut faire attention aux nouveaux acteurs qui pourraient s’installer et prétexter du seul règlement pour balayer toutes ces convenances, sans que personne ne puisse rien y redire. Je pense aux Chinois notamment.
Fraude à la TVA intra-communautaire
A titre personnel, je mène bataille sur le sujet depuis 25 ans. Dans les organisations de chaque pays membre du Cecra, il y a des discussions. En l’occurrence, le Cecra peut alerter, voire appuyer les démarches nationales, mais ne peut pas agir à leur place. C’est un sujet dramatique pour nous. Mais le problème, et il faut le dire, c’est qu’il y a des concessionnaires qui ne jouent pas le jeu. Il y a de mauvais concessionnaires dans tous les pays.
Affaire Auto 24 devant la Cour de justice européenne (La CJE devra elle-même dire ce qu’elle entend par “critères définis” dans le cadre d’une distribution sélective quantitative)
Nous serons extrêmement attentifs à ce qui va sortir du jugement. Il faudra nous préparer, le cas échéant, à mener une contre-attaque. Nous ne pouvons pas mourir la fleur au fusil.
La libéralisation des pièces captives (Le Sénat doit statuer à son tour le 20 décembre prochain)
Le Cecra défend les distributeurs, mais également les réparateurs indépendants. C’est une position qui nous force à garder une certaine neutralité. Bien évidemment, tous les distributeurs veulent préserver le monopole des constructeurs sur les pièces de carrosserie, et les réparateurs indépendants aimeraient que celui-ci prenne fin. Si les pièces captives venaient à être libéralisées, les concessionnaires devront s’organiser et s’adapter pour ne pas perdre cette activité. En appuyant, par exemple, sur la qualité de service. Je leur fais confiance pour ça.
La pression sur les prix
Plus les rabais sont forts, plus les marges se réduisent. Ce n’est donc évidemment pas une spirale très saine pour nous. Car, une fois qu’on a donné sa chemise et son caleçon, on est tout nu ! Et que va-t-il se passer si de plus en plus de concessionnaires disparaissent ? Et bien c’est le consommateur qui y perdra.
Sur le sujet, c’est une guerre mondiale. Je souhaite que cela cesse. Malheureusement, on en est loin !
Les distributeurs espagnols qui réclament une prime d’Etat pour favoriser le commerce
Politiquement parlant, l’Espagne s’est toujours trompée dans sa manière de soutenir l’automobile. Cela ne date pas d’hier. Un temps donné, le gouvernement a quand même autorisé le financement des véhicules neufs sur la durée de vie de l’immobilier… Ce n’est pas de notre ressort d’appuyer une demande d’aide pour les concessionnaires, mais nous soutenons leur démarche.
Les infusions de fin d’année
Le problème des transferts de stock de décembre n’est pas nouveau. J’ai toujours connu cela. Mais je pense que ce qui s’est passé voilà deux ans a été une grande leçon pour tout le monde. Car les surstocks ne sont bons pour personne. Bien évidemment, je suis soucieux pour les encours de la distribution pour 2012. Mais qui peut dire ce qui se passera l’an prochain ? A priori, les marchés vont reculer. Soit. Pour le reste, c’est difficile de se prononcer. Ce que je conseille, c’est de surveiller les stocks de très près et dans tous les domaines. C’est du reste une question qui doit se poser tout au long de l’année.
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