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Distribution

Entretien avec OLIVIER MOLINA, directeur général du groupe IDM

Publié le 20 juin 2008

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
"2009 marquera le retour aux investissements"Devenu incontournable dans la région du bassin phocéen, le groupe IDM veut franchir un nouveau cap dans son développement. Déjà fort de 17 panneaux, son directeur général, Olivier Molina, se dit...

...à l'affût de la moindre opportunité dans l'univers premium et en phase d'internationalisation. Eclairage.

Journal de l'Automobile. En cette année 2008, quelle est votre vision du marché ?
Olivier Molina. Il y a une relative contraction du marché, malgré une hausse des volumes les marges s'amenuisent en raison des coûts des négociations avec les constructeurs d'une part et avec la clientèle d'autre part. Si on analyse le marché en termes de distribution, on observe une concentration avec la formation de mastodontes de la distribution, de groupes régionaux et d'indépendants qui ne subsisteront pas dans les années à venir.

JA. Comment se dessine l'avenir ?
OM. Je crois qu'on ne peut plus se passer d'Internet pour commercialiser des véhicules. D'ailleurs, certains intervenants sont devenus internationaux. A l'échelle PACA, les mandataires n'influencent pas significativement la donne comme dans le Nord, l'Est ou le Sud-Ouest. Ici, nous ne sommes pas spécialement en concurrence avec des mandataires physiques. Eventuellement avec des pseudo-mandataires opérant sur Internet. C'est une caractéristique de la région : nous avons une offre mandataire éclatée. Ils ne sont pas encore implantés dans la région.

JA. Même constat pour les marchands ?
OM. Il n'y a pas de grands marchands. Nous avons là aussi une offre disparate. Comme les mandataires, ce sont de mini-acteurs aux volumes dérisoires par rapport à ce que l'on peut voir ailleurs. Cela s'explique par les coûts immobiliers importants ; il faut des moyens conséquents pour pouvoir ouvrir une structure en milieu commercial ou en agglomération. D'autant qu'il faut pouvoir en garantir la rentabilité.

JA. Ces coûts sont-ils une entrave à votre propre développement ?
OM. A notre niveau, cela nous handicape quelque peu, évidemment. Cela limite les opportunités, par rapport à d'autres régions, mais nous sommes organisés financièrement pour pallier à cette problématique. L'immobilier est une partie intégrante de notre stratégie de groupe.

JA.
Comment appréciez-vous l'essor des concessions multimarques et la venue des supermarchés ?
OM. Au vu de ce qui se pratique en Europe, cela peut avoir de l'avenir en France. Dans les modèles anglo-saxons ou hispaniques, on voit émerger quelques exemples de sites multimarquistes crédibles. Maintenant, le consommateur français est-il prêt à se tourner vers ce type de distribution ? Personnellement, je pense qu'il l'est, mais pas immédiatement. Il y a quand même un règlement européen qui nous empêche de réellement jouer sur ce marché. Toutefois, le jour où cela se libéralise, bien sûr que nous serons là. Représentant 17 marques, le groupe IDM est déjà structuré pour faire face à une pareille évolution.

JA. Dans la région PACA, vous côtoyez d'autres grands groupes de premier plan, comment vous positionnez-vous ?
OM. Il y a effectivement quelques groupes que nous croisons sur nos territoires, mais lorsque cela se produit. Je veux dire que nous ne sommes pas en concurrence frontale. Quand l'un d'entre nous ouvre un site d'une marque donnée, l'autre va développer une marque d'un créneau différent. Le groupe IDM reste le plus diversifié puisque, à titre d'exemple, le groupe de Willermin se concentre sur les marques allemandes, Mercedes, Smart et celles du groupe Chrysler et le groupe Maurin a beaucoup investi sur les panneaux du groupe Ford.

JA. Jean-Bernard Maurin a cependant repris plusieurs sites Kia récemment…
OM. Très sincèrement, sur Marseille, nous ne sommes pas en concurrence avec le panneau Kia. Sous les enseignes Toyota et Nissan, nous sommes confrères et sans conflit territorial. De plus, nous communiquons souvent entre nous. Eventuellement, nous nous retrouvons en lutte sur certains dossiers de ressources humaines, mais sans animosité ou surenchère par rapport aux prix du marché.

JA. Pouvez-vous nous commenter vos investissements ?
OM. Pour mémoire, nous avons développé Renault dans la région. Notre épicentre reste néanmoins Marseille où nous souhaitons la plus grande représentativité. Nous avons commencé à rayonner par de multiples reprises d'affaires dans diverses marques. Par la suite, nous avons souhaité une montée en gamme. Pour cela nous avons pris des parts dans un groupe gardois qui commercialise VW, Audi, Seat et Skoda.

JA. Audi, Lexus… Souhaitez-vous monter dans le très haut de gamme ? Maserati, par exemple…
OM. Non, nous ne visons pas de tels segments. Par Premium, le groupe IDM envisage plus des marques comme BMW, Porsche, Lexus, Mercedes, Audi, etc.

JA. Cela passera-t-il par des prises de participation ?
OM. Oui, notre stratégie de développement passe désormais par là et par l'opportunisme. Nous n'avons pas d'ambition de croissance exponentielle. Nos acquisitions ne sortiront pas des quelques départements où nous sommes déjà présents. Le tout n'est pas de rayonner sur des régions à l'autre bout de la France et il faut simplement quadriller notre zone de chalandise première.

JA. Alors concrètement pour Porsche et BMW, qu'en est-il ?
OM. Rien, pour l'heure. Il s'agit encore d'une ligne directrice. A la suite des multiples opérations réalisées ces derniers mois, nous voulons marquer le pas. Nous devons structurer, harmoniser et travailler en interne sur les synergies, mais également animer les activités VO et atelier. 2009 marquera le retour aux investissements. IDM cherchera des opportunités dans le premium. Puis dans les 5 ans, nous envisageons une croissance à l'international.

JA. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ?
OM. Il est difficile d'évoluer dans le monde de la distribution automobile sans avoir une vision européenne. Que se soit en termes mercantile, fiscal, législatif ou économique, les flux sont internationaux. Quand on arrive à une taille d'entreprise relativement importante, la vision du commerce se doit d'être différente. Nous allons atteindre les 400 millions de chiffre d'affaires, nous devons adapter notre perception et saisir, avec nos partenaires financiers, des opportunités à l'international sous forme d'acquisitions pures et simples dans le croissant méditerranéen. Italie, Espagne, Portugal et même les pays de l'Est… rien n'est encore défini.

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