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Distribution

D'Ieteren devient opérateur de navettes autonomes et d'autopartage BtoB

Publié le 18 janvier 2019

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Le groupe D'Ieteren a frappé fort au salon de Bruxelles. Ce 18 janvier 2019, il a levé le voile sur deux projets ambitieux, issus du Lab Box, sa filiale dédiée à l'innovation, l'un relatif aux navettes autonomes, l'autre à la mobilité en entreprise.
La navette EasyMile (photo) et celle de Navya pourraient être opérées par D'Ieteren.

 

"De concessionnaires à opérateurs de mobilité", tel sera le thème d'une des tables rondes de la Conférence Automobile Connectée, le 21 mars prochain. Le moins que l'on puisse dire est que le groupe D'Ieteren, par l'intermédiaire du Lab Box, n'aura pas démérité son invitation au débat. En ouverture du salon #WeAreMobility de Bruxelles (18-21 janvier 2019), la filiale dédiée à l'innovation de l'importateur belge a levé le mystère sur deux aboutissements majeurs, dont le premier concerne la mobilité autonome et le second l'application MyMove pour les flottes d'entreprise.

 

Prenons tout d'abord le cas de l'automatisation de la conduite. Le Lab Box va lancer une offre de prestations de services qui permettra au groupe D'Ieteren de revendiquer le statut d'opérateur de navettes autonomes. Le catalogue va en effet comprendre la location des véhicules, la configuration du projet (dont la cartographie, sécurisation des trajectoires, programmation des navettes…), la maintenance et la gestion des opérations. "Il n'y a pas encore de dénomination commerciale, explique Valentin Haarscher, membre de la direction du Lab Box, nous travaillons à la compréhension de ce marché naissant".

 

Pour ce faire, le Lab Box s'est entouré de compétence de haut niveau puisque Navya et EasyMile sont associés au projet. Le laboratoire belge cherche à découvrir le métier d'opérateur de navettes autonomes, à maîtriser les coûts et la législation, à identifier les attentes et les problématiques des clients ou encore à construire un modèle économique viable.

 

Les premières expérimentations n'attendront pas. Dès 2019, des annonces seront faites avec une société de transport belge, sur un trajet de moins de 2 km. "Nous devrions lancer des navettes à Bruxelles et dans d'autres villes, les touches sont nombreuses", s'enthousiasme Valentin Haarscher, dont les objectifs résident dans la multiplication des dossiers. En pratique, dans l'attente d'une législation favorable à l'exploitation du niveau 5 de la délégation de conduite, des superviseurs resteront à bord des véhicules.

 

Pour le groupe D'Ieteren, cette incursion sur le segment des navettes autonomes n'a rien d'un coup de communication. Il y a derrière cela une vision de développement à long terme. "Nous y croyons vraiment et durablement, assure le responsable. L'avenir n'est pas encore écrit et nous voulons être prêts. Nous visons le statut d'opérateur, mais nous pourrions aussi devenir importateur des navettes, fort d'une connaissance fine de ce nouveau métier", indique-t-il, laissant la porte ouverte à d'autres options, que seule la direction générale du groupe D'Ieteren choisira.

 

Faire de l'entreprise un hub de mobilité

 

Prenons l'application MyMove, ensuite. Il s'agit d'une nouveauté en lien étroit avec l'actualité belge en matière de fiscalité (voir encadré). Après Poppy, le service d'autopartage, il y a un an et Pikaway, la plateforme d'agrégation des sociétés de transport, avant l'été 2018, le Lab Box écrit le troisième chapitre de son programme. Cette fois, le laboratoire s'adresse aux flottes d'entreprise. "Il y a 400 000 véhicules-salaire en circulation en Belgique, ce qui est trop élevé. Nous souhaitons aider les entreprises à rationnaliser les parcs sans porter atteinte à la mobilité individuelle de leurs collaborateurs", introduit Valentin Haarscher qui a personnellement supervisé ce projet.  

 

De manière concrète, MyMove aspire à transformer les parcs de véhicules en compte mobilité. Ainsi, les entreprises deviendront de véritables "hubs" proposant une plus grande diversité de choix et donc de flexibilité. Comment ? En ajustant les flottes de véhicules aux réels besoins des collaborateurs, tout en ajoutant des scooters, des vélos et des trottinettes électriques. Grâce à l'application, l'utilisateur repère et déverrouille le véhicule, puis voit son compte mobilité s'acquitter du montant de la location. Une distinction sera faite entre les déplacements privés et professionnels.

 

Le lancement commercial interviendra au quatrième trimestre 2019. Entre-temps, un pilote va être mené, directement au siège du groupe D'Ieteren et certainement chez d'autres partenaires aux profils variés. Une phase au cours de laquelle le Lab Box va valider le modèle économique. Il est question d'attrait pour l'utilisateur final et de gain financier pour l'entreprise. "Le groupe D'Ieteren proposera le leasing des véhicules, des partenaires fourniront les scooters, les trottinettes et les vélos et nous nous chargeons de la prestation de service que nous facturons tous les mois, en fonction de la dimension du parc en gestion et de l'utilisation", détaille plus précisément le responsable.

 

MyMove et Pikaway se distinguent en tous points. Néanmoins, l'histoire devraient les rapprocher, car ils ont une complémentarité de positionnement. Ensemble, ils donneront une nouvelle dimension au budget de mobilité, se dit convaincu Valentin Haarscher. Une avancée qui se fera à plus longue échéance et sur la base des attentes des consommateurs et de la coopération des sociétés de transport publiques et privées.

 

 

Encadré

Une législation belge en mouvement

Dès mars 2019, l’introduction du nouveau budget mobilité permettra aux employeurs qui offrent actuellement des voitures de société à leurs employés de proposer un budget mobilité plus flexible à la place. Si l’employé décide d’échanger sa voiture pour un modèle plus écologique ou tout simplement de s’en séparer, il pourra utiliser le solde restant du budget en transport public, en taxi , en vélo,… ou même en loyer ou en intérêts hypothécaires s’il vit à moins de 5km de son lieu de travail. A la fin de l’année, l’employé pourra encaisser le solde non utilisé de son budget, mais ce dernier sera soumis à une taxation supplémentaire. Sinon, il pourra toujours utiliser le solde, alors non taxé, en mobilité douce, en achetant par exemple un ticket de train pour lui ou sa famille.

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