Des signaux positifs depuis septembre
“Les enchères représentent le marché à un instant T, elles donnent la température et sont un très bon indicateur des tendances. Nous sommes généralement les premiers à être touchés et à sortir de la crise”, nous confiait il y a trois ans Laurent Guignard, dirigeant de VPAuto. Après le creux post-élections, les tendances positives observées depuis la mi-septembre seraient-elles alors annonciatrices de meilleurs jours à venir ? Dans un contexte peu favorable à la distribution automobile, les opérateurs spécialisés dans les ventes aux enchères traversent, dans l’ensemble, cet exercice 2012 sans trop d’encombres. “En volume, nous sommes en progression par rapport à 2011, grâce notamment à un premier trimestre très fort. Jamais nous n’avons accueilli autant de particuliers en salle, à Bordeaux comme à Toulouse, observe Guillaume Arnauné, dirigeant de Toulouse et Aquitaine Enchères. Ce dynamisme est le reflet d’un marché qui se démocratise et résulte également de notre positionnement et des efforts consentis ces dernières années auprès des particuliers. Nous sommes positionnés sur des budgets intermédiaires (6 500 euros de prix moyen) qui attirent un jeune public. La crise a amené une clientèle qui veut acheter différemment.” A la mi-octobre, avec un montant d’adjudication de 120 millions d’euros, le groupe aquitain avait déjà dépassé son chiffre d’activité de l’an passé. En 2012, il devrait représenter un volume de 23 000 à 25 000 unités, légèrement inférieur aux prévisions de 30 000 unités annoncées par les groupes Alcopa et VPAuto. “Le marché a été plus contrasté et encore moins prévisible que l’an passé, commente Yves Rousselle, secrétaire général de VPAuto. Nous sommes globalement satisfaits de nos résultats et nous devrions maintenir notre croissance autour de 20 % en 2012.”
Un prix moyen tiré vers le bas
L’opérateur BCAuto Enchères, qui a concentré depuis 2011 ses ventes aux professionnels, devrait également accentuer sa position cette année sur le marché hexagonal. “Nous voyons l’arrivée dans nos salles de nouveaux acheteurs français, avec notamment plus de concessionnaires qui s’orientent vers le VO”, analyse Jean-Roch Piat, directeur général, qui table sur une croissance supérieure à celle de l’an passé, qui s’était établie à + 21,5 %. Après avoir développé en 2011 les ventes par catégorie de prix (“Premium”, “- de 5 000 euros”…), la société a complété le dispositif cette année en proposant des ventes thématiques, par produit ou par marque. “Cette approche permet aux professionnels de gagner du temps”, justifie le dirigeant. Les entités BCAuto Enchères et BC Remarketing réunies devraient représenter un volume de 50 000 à 51 000 VO sur 2012, contre 36 800 l’an passé. “Nous avions fixé un objectif de 46 500 véhicules pour cette année, nous sommes donc en avance sur notre plan de marche”, précise Jean-Roch Piat.
Pour Alexis Duhamel, commissaire-priseur chez Five Auction Béthune, le bilan se veut plus contrasté, en raison notamment d’un environnement local compliqué. “Le marché est difficile en 2012. Nous assistons à une baisse de la fréquentation dans les salles et déplorons, depuis quatre à cinq mois, une diminution du prix moyen car la demande de la clientèle se porte sur des petits prix en VP, au détriment du segment des VO de 7 000 à 12 000 euros. Par ailleurs, nous sommes également touchés par une situation économique qui s’est dégradée dans le Nord et par une concurrence très forte sur cette région”, détaille-t-il. La société a également souffert d’un manque de produits, certaines sociétés de leasing ayant coupé le robinet, situation qui a conduit le dirigeant à fermer son site de Valenciennes fin juillet, pour mieux dynamiser le site de Béthune. “Nous n’avions plus les volumes suffisants pour assurer une activité régulière sur ce centre. Dans ce contexte et faute de visibilité, nous avons préféré jouer la carte de la prudence”, précise Alexis Duhamel. Si la tension sur le VO récent est également palpable au sein des salles de ventes, certaines SVV enregistrent des performances en hausse sur la vente de véhicules utilitaires. C’est le cas notamment de la SVV Mercier Automobiles. “Nous avons assisté à une très bonne reprise du marché cet été, qui s’est caractérisée par un retour des ventes à l’export. Depuis deux mois, nous affichons un taux de rotation de 70 %, dont 90 % pour le VUL et 65 % pour le VP”, révèle Dominique Soinne, commissaire-priseur, qui espère passer le cap des 60 millions d’euros de montant d’adjudications en 2012.
VPAuto Pro remplace AIM
Cette année encore, les ventes électroniques tirent la croissance des principales sociétés de ventes volontaires. “Nous allons commercialiser 7 000 véhicules sur le Net, soit le double de l’an passé”, affirme Guillaume Arnauné, dont le groupe réalise trois sessions 100 % électroniques par jour. Les ventes en ligne, qui pèsent un tiers du budget financier de BCAuto Enchères, continuent d’accompagner très fortement la croissance de la société britannique en France. Relativement avancé sur le sujet du Net, le groupe de Laurent Guignard entend appuyer sa position sur ce canal avec le lancement de sa nouvelle vitrine à professionnels, VPAuto Pro, qui succède à la plate-forme AIM. “Il s’agit d’un changement de marque qui traduit notre volonté de capitaliser sur notre nom”, explique Yves Rousselle. VPAuto, dont les ventes en ligne représentent 50 % de l’activité, proposera également très prochainement un site Web destiné aux particuliers. Mercier Automobiles investira également la Toile avec son site dédié aux enchères électroniques.
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