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Distribution

Commerce véhicules d'occasion : la France confirme son excédent commercial

Publié le 25 juin 2025

Par La Rédaction
9 min de lecture
Après une première embellie en 2023, la balance commerciale de la France concernant les véhicules d’occasion affiche en 2024 un excédent de 1,46 milliard d’euros. Grâce à des exportations en forte hausse et des importations en recul, le secteur signe sa meilleure performance depuis près de dix ans.
import-export VO 2024
La France a importé 86 244 VO en 2024. ©AdobeStock-studio v-zwoelf

Après une reprise en main de sa balance commer­ciale, cette fois‑ci, la France accélère franchement. Depuis neuf ans, Le Journal de l’Automobile récupère les données des douanes sur les importations et exporta­tions de véhicules d’occasion (VO).

 

Si 2023 a marqué le retour d’une balance commerciale qui penche en faveur de l’Hexagone, en 2024, les échanges de VO au bénéfice de la France ont atteint un sommet ja­mais vu depuis près d’une décennie.

 

En effet, la balance commerciale sur le VO affiche un excédent de 1,46 milliard d’euros, quatre fois supérieur à celui de l’année précé­dente, à savoir 343,2 millions d’eu­ros. Le dynamisme des échanges est notamment marqué par une forte croissance des exportations de VO français.

 

312 159 véhicules d’occasion sont sortis des frontières hexagonales en 2024, soit 55 638 uni­tés de plus qu’en 2023. La majeure partie de ces voitures exportées a une motorisation thermique, en particu­lier diesel, avec 186 112 exportations.

 

 

Depuis plusieurs années, la France se sépare de ses véhicules vieillis­sants roulant au gazole pour les ex­porter vers des pays en demande. Toutefois, cette croissance sur ces exportations diesel ralentit légère­ment.

 

À l’inverse, les modèles d’oc­casion essence envoyés à l’étranger enregistrent une augmentation de 70 %, passant de 60 289 uni­tés en 2023 à 102 471 en 2024. Si le volume de véhicules full hybrid et hybrides rechargeables reste faible (16 689 exportations pour les deux motorisations), il a néanmoins plus que doublé en un an.

 

Il en est de même pour les voitures électriques d’occasion où les envois hors de nos frontières sont passés de 3 280 véhi­cules en 2023 à 6 887 en 2024. Une évolution en partie due au renouvel­lement des flottes d’entreprise et à la montée en cadence de l’électrifica­tion depuis cinq ans.

 

 

Des importations en chute

 

Alors que les exportations augmen­tent, les importations diminuent, ce qui contribue naturellement à l’ex­cédent commercial. Les véhicules d’occasion étrangers acheminés dans l’Hexagone sont passés de 97 832 en 2023 à 86 244 en 2024 (‑11,8 %).

 

Cette régression des im­portations concerne toutes les éner­gies, sauf les électriques, sûrement pour répondre à une demande croissante en France. Le volume de­meure faible, mais il a été multiplié par trois, passant de 695 unités en 2023 à 1 996 en 2024.

 

En ce qui concerne les véhicules hybrides (HEV et PHEV), les im­portations en France passent de 12 469 unités en 2023 à 8 352 en 2024 (‑33 %).

 

Notons que le PHEV est la seule motorisation où la ba­lance commerciale est négative avec un déficit de 24,4 millions d’euros en raison d’une valeur unitaire en­core très élevée, à 38 789 euros en moyenne en 2024 (‑3,1 % en un an). Un déficit à relativiser puisque la balance commerciale sur l’hybride rechargeable affichait en 2023 une baisse de 198,7 millions d’euros.

 

 

Une hausse des prix des véhicules exportés

 

De manière globale, la perfor­mance exceptionnelle des échanges commerciaux français profite d’un nombre d’exportations en hausse mais surtout d’une baisse des prix à l’import. Le dynamisme du secteur de la location longue durée permet de générer d’importants volumes de véhicules d’occasion récents, en particulier thermiques, ce qui ex­plique en partie l’augmentation de la valeur moyenne des exportations entre 2023 et 2024 de 8,7 % pour at­teindre 9 696 euros en 2024, le prix moyen le plus élevé depuis plus de 15 ans.

 

Une croissance due aux va­leurs des motorisations thermiques exportées. Ainsi, les véhicules diesel partis hors de nos frontières voient leur valeur s’accroître de 7,9 % en un an pour atteindre 8 641 euros et les modèles essence sortis de l’Hexa­gone ont une valeur en légère aug­mentation de 1,6 % en un an pour une valeur de 10 414 euros en 2024.

 

En un an, le prix moyen des vé­hicules full hybrid chute donc de 24,2 %, passant de 19 270 euros en 2023 à 14 606 euros en 2024, tandis que les véhicules hybrides rechar­geables voient leur valeur baisser de 13,36 %, de 18 816 à 16 302 eu­ros.

 

Une décroissance aussi percep­tible sur les véhicules électriques dont le prix moyen passe de 14 496 à 13 349 euros en un an, prouvant un certain dynamisme dans l’offre et une demande moindre que celle prévue sur cette motorisation.

 

 

Le prix des véhicules importés baisse

 

À l’importation, le prix moyen dé­croît pour la deuxième année consécutive après un pic à 21 234 euros atteint en 2022. La va­leur moyenne des importations baisse de 9,05 % en un an pour se tasser à 18 087 euros. Sur toutes les motorisations, une diminution des prix est perceptible.

 

Pour les véhi­cules diesel, la décroissance est faible. La valeur des entrées des vé­hicules roulant au gazole baisse de 0,34 % à 16 286 euros. En revanche, pour les véhicules essence, c’est une autre histoire. Sur cette motorisa­tion, la valeur chute de près de 10,6 %. Une situation qui permet de retrouver une balance commerciale excédentaire de 327,6 millions d’euros en 2024 sur cette motorisa­tion – contre un déficit de 368,6 millions d’euros en 2023.

 

 

C’est sur les véhicules full hybrid d’occasion que la décroissance de la valeur est la plus forte. En un an, la valeur des HEV s’est ef­fondrée de 23,1 %, chutant de 26 309 euros à 20 228 euros. Comme pour les véhicules es­sence, la balance commerciale penche vers le bénéfice pour les véhicules hybrides, partant d’un déficit de 81,5 millions d’euros en 2023 à un excédent de 30,1 mil­lions d’euros en 2024.

 

En ce qui concerne les véhicules électriques, la valeur décroît de 4 % pour un prix moyen de 23 093 euros en 2024. Une fois de plus, le diesel porte presque à lui seul l’excédent commercial avec une valeur de 1,08 milliard d’euros et 154 157 unités.

 

Cette motorisation représente près de 60 % des expor­tations de véhicules d’occasion et pèse pour 74,1 % de l’excédent de la balance commerciale française.

 

La valeur des exportations en Algérie et aux Pays-Bas grimpe

 

Comme en 2023, la Pologne reste la principale destination pour les exportations de véhicules d’occa­sion français, en particulier die­sel. Le pays importe 12,4 % de nos VO, soit 38 835 unités, en aug­mentation de près de 19 % en un an.

 

Notons qu’entre 2022 et 2023, la valeur de nos véhicules expor­tés en Pologne a bondi de 446,7 % pour atteindre un prix moyen de 5 028 euros par unité. Sur la pé­riode 2023‑2024, cette hausse a été plus légère (19 % en un an) et les VO français entrent ainsi dans le pays à une valeur moyenne de 5 986 euros.

 

Comme l’année pré­cédente, le Portugal, la Lituanie et l’Espagne comptent parmi les principaux pays d’accueil pour les véhicules en provenance de l’Hexagone. Mais leur part de marché est grignotée par d’autres pays, comme l’Algérie, dont la part de marché en volume passe de 2,9 à 6,3 % et dont la va­leur de nos exportations a augmenté de 141 % pour atteindre 287,1 millions d’euros.

 

 

Même constat du côté des Pays‑Bas, où la part de marché en volume grimpe de 2,9 points à 5,7 %. Là aussi, pour une valeur moyenne totale de 251,7 millions d’euros, en croissance de 136,4 %.

 

En cause, la hausse du prix moyen à l’unité des véhicules d’occasion français sur ces marchés, passant respective­ment de 7 416 et 7 234 euros à 14 544 et 14 243 euros. Le véhicule diesel reste la principale source d’exportation.

 

L'Allemagne indétrônable sur les importations

 

Sans surprise, l’Allemagne ar­rive en tête des pays qui nous ap­portent le plus de véhicules d’oc­casion. Toutefois, la valeur des véhicules importés chute de 8,3 % en un an pour atteindre 25 895 euros.

 

Ce qui a pour conséquence de faire baisser la valeur des impor­tations de 715,8 millions d’euros à 559 millions d’euros, faisant perdre un point de part de marché à l’Allemagne sur la valeur totale de nos importations. Notons ce­pendant que les VO allemands représentent le quart des entrées de véhicules d’occasion en France.

 

Parmi les pays qui nous envoient le plus de véhicules, l’Espagne et la Belgique prennent de nouveau les deuxième et troisième places du classement. Néanmoins, en matière de valeur, l’Espagne ar­rive à la deuxième place avec 207,4 millions d’euros, contre 162,2 millions d’euros pour la Belgique.

 

 

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