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Distribution

Ça défilialise à tout va !

Publié le 16 juillet 2013

Par Tanguy Merrien
3 min de lecture
Il ne se passe pas une semaine sans qu’une succursale ne soit cédée à un opérateur privé. Si les constructeurs réfutent toute stratégie de “défilialisation”, les reprises des sites en propre sont légion depuis quelques mois.
La filiale Peugeot de Perpignan a rejoint en 2012 le groupe David Gerbier, comme le fera celle de Limoges quelques mois plus tard.

A entendre les constructeurs, il n’existerait pas de politique de défilialisation consistant à confier les sites en propre aux opérateurs privés. Les représentants des différents constructeurs préfèrent parler de “rééquilibrage ou d’affaires traitées au cas par cas afin de couvrir de façon plus cohérente le territoire”, comme nous le confiait d’ailleurs Christophe Bergerand, directeur de Peugeot Citroën Retail (JA n° 1171), qui reconnaît que, si plusieurs sites ont été cédés, d’autres ont aussi été repris par le constructeur. Le dirigeant n’a pas tout à fait tort si on se fie aux derniers mouvements. La semaine dernière, le constructeur a repris aux mains du groupe Alteam (Baudet-Raynaud) la concession Citroën du Havre (76) quelques jours avant… de céder deux autres sites ! En effet, le groupe Nedey, spécialiste de la distribution Citroën (5 sites) serait en mesure de reprendre les deux filiales Peugeot de Montbéliard (25) et Belfort (90), en plein territoire historique du constructeur ! Deux nouvelles cessions de filiales/succursales qui viennent s’ajouter à la déjà longue liste de reprises (voir tableau) qui ont eu lieu ces deux dernières années au sein des marques PSA.

Respiration normale d’un réseau ?

Plus récemment (JA n° 1177), Patrick Penel, directeur du développement réseau Citroën, nous disait : “Ces cessions font partie de la respiration normale du réseau. Quand nous vendons certains sites, c’est aussi pour les confier à des opérateurs qui manifestent le désir de se développer avec la marque.” Une façon de couper court à toutes sortes de questions. Mais nul n’oublie que les sites en propre Peugeot pèsent 27 % (N.D.L.R. : 72 sites) du réseau quand les filiales Citroën représentent 37 % (N.D.L.R. : 89 sites) ! Des poids peut-être trop lourds aujourd’hui pour le constructeur lui-même dans une situation économique difficile, et lorsqu’on regarde la santé commerciale et financière peu reluisante des succursales par rapport au réseau privé.

Renault et Mercedes entrent également dans la danse

Mais les sites en propre de PSA ne sont pas les seuls concernés. Bien que la marque le démente, Mercedes serait sur le point de céder sa plaque lilloise, dont le nom du repreneur reste encore inconnu. “Rien n’est fait, il s’agit pour l’heure de simples rumeurs”, nous a déclaré Pascal-Eric Montazel, directeur développement réseau de Mercedes. D’autres sources font également état des cessions des sites de Toulouse et Bordeaux, sans autres précisions.

Même Renault est entré dernièrement dans la danse avec la vente de la succursale de Dijon et Genlis (21) au groupe Guyot. Au regard du nombre très important de sites en propre (51) de la marque au sein du réseau, il se pourrait que d’autres cessions aient lieu. D’autant plus que la rentabilité du réseau Renault en 2012 affichait un triste - 0,4 % et que les succursales, de l’avis de plusieurs observateurs, “sont loin d’être les plus rentables”.
 

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