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VI-VUL : De gros écarts sur les prévisions 2015

Publié le 4 février 2015

Par Benoît Landré
4 min de lecture
Plusieurs milliers d’unités séparent les estimations livrées par les organismes et les constructeurs en ce début d’année. Une légère croissance est néanmoins attendue après un exercice 2014 en fort recul.
Jacques Bruneel, président de la branche véhicules industriels du CNPA.

Si certains marchés européens des véhicules industriels ont repris des couleurs l’an passé (Allemagne, Italie, Espagne…), la France n’a pas été logée à la même enseigne, accusant une chute de ses immatriculations de 13,2 %, à 37 568 unités (+ 5 tonnes). Une baisse qui était attendue, en conséquence des achats par anticipation qui ont dopé le marché fin 2013, mais pas forcément dans de telles proportions. Il s’agit du troisième plus mauvais exercice depuis 1995, après les années noires de 2009 et 2010. Le segment des tracteurs, qui a pesé 20 769 immatriculations, a reculé de 16,4 % tandis que celui des porteurs a baissé de 8,8 %, à 16 799 unités. Au global, les camions de plus de 16 tonnes ont représenté 31 748 immatriculations (- 13,2 %) et ceux de 5,1 tonnes à 16 tonnes un volume de 5 820 véhicules (- 13 %).

Toujours pas d’éclaircie en vue pour le BTP

En ce début d’année, les indicateurs économiques n’incitent guère à l’optimisme tandis que le secteur du BTP est toujours aussi atone et que la fragilité des transporteurs comme des distributeurs alarme. “Le BTP, l’un des clients les plus importants du VI, a atteint son seuil le plus bas, sans éclaircie franche annoncée en 2015. Concernant les Travaux publics, tous les donneurs d’ordre ont réduit la voilure, tout particulièrement les collectivités locales, dont les commandes sont en baisse de 10 %”, relève l’Observatoire du véhicule industriel. Jacques Bruneel, président de la branche véhicules industriels du CNPA, a également manifesté sa préoccupation quant à la santé et la pérennité de certains distributeurs : “Le niveau de rentabilité des réseaux est inquiétant, ces derniers sont de plus en plus fragilisés, et les constructeurs doivent en tenir compte.” L’OVI rappelle par ailleurs que les carnets de commandes des distributeurs ont reculé de 7,1 % entre 2013 et 2014, accusant ainsi une troisième année difficile. “Les tracteurs sont le principal facteur de recul du marché avec - 11,2 % contre - 2,9 % pour les porteurs. Les achats de véhicules neufs se font à 92 % en vue de renouvellement, signifiant ainsi une diminution de parc, confirmée par les experts.”

Le Bipe plus optimiste que l’OVI

Rares bonnes nouvelles, le prix du pétrole n’était pas tombé aussi bas depuis longtemps et l’exercice 2015 sera beaucoup moins influencé par les problématiques réglementaires, qui ont largement pesé sur les deux dernières années. “D’un point de vue structurel, et dans l’environnement actuel, le marché français se situe autour de 40 000 unités”, rappelle Jean-Michel Mercier, directeur de l’Observatoire du véhicule industriel. Une barre qui satisferait bon nombre de protagonistes en 2015. Sauf que les prévisions divergent. Prudent, l’OVI table sur une fourchette de 37 000 à 39 000 unités, dont 20 500 à 21 500 tracteurs et 16 500 à 17 500 porteurs, tandis que le Bipe se montre plus confiant, envisageant un marché du poids lourd autour de 41 000 immatriculations. Du côté des constructeurs, on oscille entre ces deux valeurs. Iveco pronostique en effet un marché autour de 38 500 unités quand DAF table sur un volume de 40 000 véhicules.

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FOCUS - Stabilité en vue pour les VUL

Au plus bas depuis deux ans, le marché hexagonal des véhicules utilitaires ne devrait pas décoller en 2015. Du côté de Renault, qui a représenté 32 % du marché en 2014, on anticipe une nouvelle stabilité des immatriculations, soit un volume de 372 000 unités. Au-delà du contexte économique toujours aussi peu engageant et incertain, le marché ne sera pas non plus “drivé” par les nouveaux produits, qui seront plutôt rares ces prochains mois. De son côté, Volkswagen VU, qui se positionne sur un marché qui n’inclut pas les dérivés VP, anticipe un volume autour de 327 000 véhicules utilitaires en 2015, soit une progression de 2 %, dans le meilleur des cas.
 

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