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Pas de retour à la normale avant 2024 pour les ventes de voitures neuves

Publié le 17 juin 2020

Par Catherine Leroy
3 min de lecture
Dans une récente étude sur les impacts de la pandémie de coronavirus, le cabinet Roland Berger n'envisage pas de retour à un rythme normal des ventes de voitures neuves avant 2024.
Dans une récente étude sur les impacts de la pandémie de coronavirus, le cabinet Roland Berger n'envisage pas de retour à un rythme normal des ventes de voitures neuves avant 2024.


Avec une baisse de 50 % en moyenne de l'activité au premier semestre 2020, la pandémie du Covid-19 va profondément et durablement modifier la situation économique de nombreux secteurs d'activité. Le cabinet Roland Berger vient de faire paraître une nouvelle étude sur les impacts liés à cette crise sur 7 secteurs économiques majeurs en Europe, dont l'environnement automobile. 

 

Cette analyse aboutit à la conclusion que le marché du véhicule neuf ne devrait pas retrouver un niveau d'activité similaire à celui de 2019 avant 2024. Quatre années seraient donc nécessaires avant que les industriels ne puissent s'adapter aux nouveaux modes de consommation induits par les crises sanitaire et économique. 

 

"Certaines leçons peuvent être tirées des crises passées. Après la crise de 2008/09, les plans indifférenciés de relance de la demande ont montré leurs limites en matière de création de valeur durable. Les pays européens doivent se concentrer sur les secteurs porteurs ainsi que sur des mesures en faveur de l’offre (protectionnisme ciblé, soutien à l’automatisation, partenariats paneuropéens, etc.) pour garantir la compétitivité de la zone euro tout en permettant la transformation des actifs de production afin de répondre aux enjeux de la nouvelle normalité", explique le cabinet dans son étude.

 

Trois scénarios ont été développés par Roland Berger (optimiste, pesssimiste et pivot). Ce dernier est privilégié et prévoit une crise qui va redéfinir le poids des différents secteurs dans la production brute totale. Dans ce scénario, les secteurs liés à la mobilité, dont l’automobile, sont les plus touchés.

 

Dès cette année, les prévisions de voitures neuves envisagent des baisses de marché compris entre -25 et -40%. Mais il faudra attendre 48 mois afin de récupérer le niveau de revenus de 2019. "Cette chute brutale et ce long délai de récupération s'explique par le fait d'un marché de l'occasion important", précise le cabinet dans son étude. En revanche, le délai de récupération sera sans doute plus rapide pour la clientèle BtoB que celle des particuliers. "Des effets durables sont attendus sur un secteur européen historiquement vulnérable et en raison d'un pouvoir d'achat des ménages durablement affaibli. Le transfert de la demande vers des voitures moins chères au détriment des segments C et D est envisagé", indique le cabinet. Le choc devrait cependant être différencié entre les voitures particulières et les véhicules commerciaux dont le besoin sera persistant malgré la crise. 

 

Le marché du véhicule d'occasion devrait également subir un impact important mais plus atténué que celui du véhicule neuf et surtout avec une reprise attendue vers la fin de l'année 2021. "Les effets sur ce segment d'activité seront restreints. Les véhicules constituant souvent des biens nécessaires pour la plupart des acheteurs de voitures d'occasion", précise Roland Berger dans son étude.

 

Enfin le marché des pièces de rechange sera, selon le cabinet, le plus rapide à retrouver un niveau d'activité similaire à celui de 2019, notamment à cause de l'impact du confinement et de la réticence des clients à se rendre aussi massivement dans les commerces, mais aussi à cause des transformations attendues avec le développement des commandes et des outils de comparaison en ligne ainsi que des contrats de maintenance. 

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