Import-export : la France du VO redevient bénéficiaire
Champagne ! Depuis près de huit ans que Le Journal de l’Automobile fait l'étude du bilan des douanes concernant les importations et les exportations de véhicules d’occasion, 2023 affiche une balance excédentaire !
Les échanges mondiaux de VO avec la France font ressortir un excédent de 356,6 millions d’euros, après un déficit au titre de 2022 de 134,6 millions d’euros. Un retour inespéré du solde commercial dans le vert après quelques signaux positifs déjà enregistrés depuis l’année dernière.
Le segment des VO redresse la tête, contrairement aux échanges de véhicules neufs et d’équipements qui, de leur côté, restent désespérément déficitaires. En 2023, ces derniers ont accusé un trou de 23,9 milliards d’euros dont 18,5 milliards d’euros pour les véhicules et 5,4 milliards d’euros pour les équipements auto.
"Le développement des importations de véhicules électriques contribue en grande partie à la détérioration du solde commercial enregistré pour les voitures", assurent encore les douanes.
Les importations de modèles électrifiés ont, il est vrai, été multipliées par vingt sur la période 2017‑2023, pour atteindre les 325 000 unités, d’après les douanes françaises. Les exportations de ces mêmes véhicules ont été multipliées par quatre seulement, à 176 000 unités.
Un recul du volume
Mais ce qui est vrai pour la voiture neuve ne l’est pas forcément pour l’occasion. Les chiffres du bilan des douanes nous montrent même plutôt le contraire. Rien n’indique dans le détail de ces données une mise en lumière particulière à faire sur les véhicules électriques.
Les importations restent faibles (692 VEO en 2023 contre 492 en 2022) et, surtout, les exportations sont plus nombreuses (3 290 unités contre 2 696 en 2022).
En volume, nos exportations ont même diminué. Elles sont passées de 381 725 véhicules à 255 893 en 2023. Une baisse de 125 832 unités. Beaucoup plus que nos importations qui n’ont perdu qu’un peu moins de 7 000 unités.
Une nouvelle fois, c’est dans la variation des prix qu’il faut aller chercher l’origine de cet excédent. En réalité, le prix moyen de nos modèles exportés est passé de 5 348 euros en 2022 à 8 920 euros en 2023.
Du côté des importations, le phénomène s’inverse. Le tarif moyen des modèles importés en France descend à 19 785 euros contre 21 234 euros en 2022 !
Prix moyen des véhicules d’occasion dans les échanges (en €) | ||
Année | Importation | Exportation |
2023 | 19 785 | 8 920 |
2022 | 21 234 | 5 348 |
2021 | 17 861 | 7 655 |
2020 | 14 186 | 7 846 |
2019 | 12 842 | 8 231 |
2018 | 13 130 | 7 595 |
2017 | 13 616 | 7 120 |
2016 | 13 602 | 7 251 |
2015 | 13 308 | 5 054 |
2014 | 13 228 | 6 003 |
2013 | 10 258 | 6 300 |
2012 | 12 897 | 4 498 |
2011 | 13 412 | 5 678 |
Des prix plus bas en France
Un écart qui illustre bien la différence des prix moyens des véhicules d’occasion en France et dans les autres pays européens en 2023. Les offres de VO sur le territoire ont bien plus souffert de la baisse des prix que chez nos voisins européens.
Résultat, nos exportations ont compté parfois jusqu’au double de celles de l’année dernière. Toutes les motorisations sont concernées… sauf l’électrique.
Ainsi, le prix moyen des modèles diesel exportés est passé de 4 731 à plus de 8 000 euros. Les modèles essence ont flambé de près de 7 000 euros à 10 246 euros.
Les hybrides n’échappent pas à cette règle. Les véhicules HEV ont été vendus en moyenne à 19 373 euros contre 13 841 euros en 2022. Enfin, les hybrides rechargeables ont quitté le territoire à 18 823 euros contre 14 940 euros en 2022.
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Seuls les prix des modèles électriques exportés ont chuté pour atteindre 14 541 euros contre 22 268 euros en 2022. Une chute qui corrobore la faiblesse de la demande des véhicules 100 % électriques en Europe. Mais aussi un marché, en valeur, plus faible en France que dans les autres pays.
L’année dernière, les prix les plus bas dans les ventes à particulier étaient remarqués en France et en Espagne. Sur un indice 100, mi‑2023, seules l’Allemagne, l’Italie et la Belgique dépassaient ce niveau.
Valeur des véhicules exportés (en €) | Nombre de véhicules exportés | |||
2023 | 2022 | 2023 | 2022 | |
Total dont | 2 282 519 240 | 2 094 657 720 | 255 893 | 381 725 |
diesel | 1 486 303 636 | 1 339 877 478 | 185 602 | 283 237 |
essence | 615 155 825 | 646 695 616 | 60 041 | 92 442 |
hybrides | 77 900 395 | 25 191 020 | 4 021 | 1 820 |
hybrides rechargeables | 55 319 447 | 22 858 162 | 2 939 | 1 530 |
électriques | 47 839 937 | 60 035 444 | 3 290 | 2 696 |
Les hybrides tiennent la route
Le phénomène s’observe également du côté des importations. Là aussi, les véhicules 100 % électriques ont connu une baisse de leur tarif. Ces derniers arrivaient sur le marché français au prix moyen de 31 847 euros en 2022. L’année dernière, le montant moyen a tout juste dépassé les 24 000 euros.
Les véhicules diesel souffrent également de ce moindre intérêt. Avec les modèles électriques, ce sont les principales motorisations qui perdent de la valeur.
Car les hybrides, rechargeables ou non, tout comme l’essence gardent le cap. Les PHEV, pourtant décriés, conservent la faveur des clients avec un prix moyen qui grimpe jusqu’à plus de 40 000 euros, contre 38 008 euros en 2022.
Valeur des véhicules importés (en €) | Nombre de véhicules importés | |||
2023 | 2022 | 2023 | 2022 | |
Total dont | 1 925 870 446 | 2 229 283 585 | 97 337 | 104 328 |
diesel | 523 904 801 | 599 239 858 | 32 043 | 31 341 |
essence | 970 511 863 | 1 302 411 317 | 52 147 | 62 337 |
hybrides | 160 872 351 | 166 241 160 | 6 113 | 6 324 |
hybrides rechargeables | 253 950 183 | 145 722 624 | 6 342 | 3 834 |
électriques | 16 631 248 | 15 668 626 | 692 | 492 |
La Pologne, terre d’accueil des VO
Au global, le solde de la balance commerciale est donc sauvé grâce aux exportations de véhicules diesel. Nos échanges sur cette motorisation ont permis un résultat de 962 millions d’euros, générant la vente de modèles pour 1,486 milliard d’euros et 153 559 unités. Enfin, l’électrique affiche un résultat positif de 31,2 millions d’euros.
Avec 32 592 unités, la Pologne reste le principal pays où nous exportons nos véhicules d’occasion. C’est presque cinq fois moins que l’année dernière, mais avec un prix moyen qui est passé de 919 euros à 5 024 euros. Le Portugal, la Lituanie et l’Espagne restent également les principaux pays destinataires de nos exportations, en volume.
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Dans ces derniers, tout comme en Allemagne, en Italie ou même en Belgique, ce sont les modèles diesel qui tiennent le haut du pavé. Mais le Portugal est en même temps le pays qui reçoit le plus de voitures électriques issues de France.
L'Allemagne pour les importations
Le trio des pays où nous allons chercher des VO reste stable. L’Allemagne figure en tête de nos approvisionnements avec 25 179 véhicules et une part de marché de presque 26 %.
En revanche, l’Espagne et la Belgique ont gagné du terrain et ces deux pays réunis pèsent autant que l’Allemagne.
À chaque fois, nous allons y chercher des motorisations thermiques. Sur 97 337 véhicules importés au total, 86 % possèdent des moteurs essence ou diesel, à un prix moyen de 17 500 euros. En revanche, seuls 692 véhicules électriques ont été importés et 12 455 hybrides, rechargeables ou non.
Au‑delà de ces modèles d’occasion classiques, on trouve aussi une importation de Grèce d’une voiture valant 210 000 euros, ainsi qu’une exportation vers le Bahreïn de 197 223 euros !
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