Volvo opte pour une chaîne courte de management
Volvo Cars vient ainsi d’annoncer une réorganisation de sa structure de direction clairement orientée vers plus de simplicité. Trois nouvelles régions business sont mises en place : Amériques, EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), et Asie. Chacune est confiée à un vice-président senior, membre de l’équipe de direction générale. La région Amériques (USA, Canada et Amérique du Sud), un marché sur lequel Volvo est en recul, ce qui a récemment poussé Hakan Samuelsson à taper du poing sur la table, revient à Lex Kerssemakers qui a déjà rejoint le continent en mode “commando”, d’autant plus qu’une implantation industrielle est validée pour 500 millions d’euros d’investissement. L’Asie, naturellement névralgique eu égard au potentiel de la Chine et à l’actionnaire du groupe Geely Holding, sera dirigée sans surprise par Lars Danielson. Anders Gustafsson, déjà président de Volvo Cars Suède, prend en charge la zone EMEA. Les trois managers bénéficieront d’une responsabilité opérationnelle totale sur leur zone respective et travailleront avec Alain Visser, senior vice-président en charge des ventes, du marketing et du service client, qui aura un rôle capital de supervision et d’interface avec la direction financière. En outre, Hakan Samuelsson a promu Klas Bendrik, responsable du service information, au titre de senior vice-président, afin de renforcer l’importance de la technologie au sein du groupe, notamment sous l’angle des enjeux liés à la connectivité.
Une meilleure gestion opérationnelle doit se conjuguer à la montée en puissance des synergies avec Geely
“Volvo prévoit une importante augmentation de son volume de ventes sur le moyen terme. Nous avons donc besoin d’une structure organisationnelle définie et orientée vers le marché, afin de concrétiser notre ambition. C’est précisément ce que nous avons mis en place”, souligne Hakan Samuelsson. En clair, le groupe choisit l’option d’une chaîne de management très courte, avec peu d’intervalles et de possibilités de dérivation dans l’escalier N-1/N+1 et une forte responsabilisation de chaque région et de chaque pays. A la clé, une meilleure efficacité dans les prises de décision et l’exécution est attendue, mais le facteur “risque d’erreur” s’amplifie aussi. Toutefois, une meilleure gestion opérationnelle devrait bénéficier au groupe, surtout qu’elle se conjuguera à la montée en puissance des synergies avec Geely, ce qui se traduira par une réduction des coûts (développement, plates-formes, pièces, composants…) et par extension, une amélioration des marges. Rappelons que Volvo nourrit de grandes ambitions de croissance, visant 500 000 ventes mondiales dès cette année, après avoir rendu une carte de 465 866 unités en 2014, en progression de 8,9 % par rapport à 2013, et ayant placé le jalon de 800 000 ventes à l’horizon 2020. Le groupe compte notamment accélérer fortement en Chine, pour passer de quelque 80 000 ventes en 2014 à près de 200 000 en 2020.
“Sortir des sentiers battus et ne pas chercher à copier les autres”
Pour y parvenir, Hakan Samuelsson mise sur une expression Premium sans ostentation, privilégiant le raffinement de la simplicité. “Nous devons sortir des sentiers battus et surtout ne pas chercher à copier les autres”, répète à l’envi Hakan Samuelsson. Un parti pris qui s’explique à l’aune de la taille de Volvo, qui ne peut dès lors pas prétendre attaquer frontalement le trio du Premium allemand. Volvo est donc contraint à faire des choix à plusieurs niveaux : gamme (nombre de modèles et de silhouettes, généralisation des motorisations 4 et 3 cylindres…), technologies (hybridation…), philosophie (sécurité avec le programme “Zéro mort en 2020”, en lien avec la connectivité et le véhicule autonome…). Ces notions d’arbitrage et de sélection trouvent une parfaite illustration avec la nouvelle stratégie de communication du groupe. Ainsi, le groupe ne sera plus présent que sur trois Salons automobiles dans le monde (Genève pour l’Europe, Detroit pour l’Amérique et Shanghai/Pékin pour l’Asie), et les économies ainsi dégagées seront attribuées à des opérations plus ciblées, sur le numérique ou en lien direct avec le terrain, c’est-à-dire la distribution.
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