VI, DaimlerChrysler : Un leader conquérant

...sa suprématie.

Solide leader en Europe dans la gamme des VI avec Mercedes, DaimlerChrysler n'est pas en reste aux Etats-Unis avec sa marque phare Freightliner qui réalise plus de 30 % de pénétration et en Asie grâce à sa participation majoritaire dans le groupe Mitsubishi Fuso. La stratégie est donc claire : être présent partout dans le monde et dans tous les secteurs. "Nous sommes de loin le plus grand constructeur mondial de camions et nous n'avons pas l'intention de céder cette position, avoue Ulrich Bastert, directeur général Mercedes-Benz VI et Mitsubishi Fuso. Nous voulons consolider notre place de leader tout en segmentant le marché". Dans cette logique, il n'était donc pas étonnant de retrouver en septembre dernier le constructeur Mercedes au Salon des véhicules de loisirs du Bourget, au Salon d'Hanovre avec ses véhicules lourds et au Mondial de l'Auto avec ses véhicules utilitaires.

Répondre à la difficulté par la logique de groupe

La division industrielle du groupe germano-américain résonne depuis 2006 sous l'appellation Truck Group. Cette entité, à dimension internationale, regroupe toutes les marques de DaimlerChrysler et vise à renforcer la stratégie de groupe tout en consolidant les bases. "Il est important d'essayer de trouver une approche mondiale. C'est une nécessité économique de s'unir, que ce soit sur les moteurs, les châssis ou sur les composants", souligne Ulrich Bastert. Ainsi, en novembre dernier, le groupe annonçait dans le cadre de son programme "Excellence Mondiale" le lancement en 2007 de la première plate-forme moteur de grosse cylindrée standardisée Freightliner et Mercedes-Benz. De même, le projet MDEG (Medium Duty Engine Generation) proposera un nouveau moteur qui équipera la gamme Atego, Freightliner Business Class et Mitsubishi Fuso Fighter. Derrière cette synergie de groupe se cache également la volonté de rationaliser les coûts de production et de minimiser les dépenses. Car la conjoncture actuelle n'est guère reluisante et propice aux dépenses à tout va. En effet, la branche des véhicules industriels DaimlerChrysler aux Etats-Unis, malgré sa position dominante, connaît de réels problèmes. Pas moins de 4 000 emplois, soit 16 % des salariés nord-américains de la division poids lourds, sont menacés et onze usines, dont celles de Freightliner, seraient concernées. Déjà 800 employés d'une usine de l'Etat de l'Ontario ont appris qu'ils ne feraient plus partie du groupe au mois de mars prochain. Ce début d'année 2007 n'incite pas à l'optimisme, pourtant les responsables du groupe cherchent à relativiser une situation qu'ils jugent provisoire : "Nous avons une pénétration de plus de 30 % aux Etats-Unis et pourtant le marché américain connaît une baisse de 40 % ! Nous avons connu un pic exceptionnel en 2006, et du fait de notre position de leader, nous ne pouvons pas augmenter encore plus notre pénétration alors que le marché recule. Je suis sûr et convaincu qu'en 2008, ça va repartir. Nous avons donc bon espoir de rembaucher fin 2007, début 2008", estime le responsable de la division industrielle.

Une synergie déjà payante

Un optimisme que viennent confirmer les chiffres 2006 un peu partout dans le monde. L'an dernier comme en 2005, DaimlerChrysler a vendu 825 000 véhicules (industriels, utilitaires et bus) dans le monde entier. 537 000 camions ont été vendus l'an passé (+ 1,4 % par rapport aux 529 500 de 2005) dont 187 800 unités en Amérique du Nord. L'activité VI représente 17 % de l'activité totale (en volume) et 25 % du chiffre d'affaires. En France, en 2006, le groupe a immatriculé 30 796 camions et utilitaires (hors bus) contre 30 062 en 2005 et réalise une progression de 2,4 %. Cela représente près de 28 % de l'activité de DaimlerChrysler en France en 2006 (soit 110 948 immatriculations). Enfin, les ventes du groupe en Asie sont passées de 178 900 à 186 600 (+ 4,3 %) et viennent confirmer tout l'intérêt que porte DaimlerChrysler à cette région. Au troisième trimestre 2006, DaimlerChrysler Truck Group a réalisé un bénéfice d'exploitation de 556 millions d'euros contre 354 millions d'euros à la même période de l'année 2005. Les responsables expliquaient déjà cette augmentation significative par l'optimisation des processus mondiaux et les effets de la synergie entre les marques de DaimlerChrysler Truck Group.

Benoît Landré