Véhicules électriques : les Français pas encore convaincus
Dès 2020, les automobilistes français et plus largement, les Européens, vont voir éclore sur le marché une offre renforcée de véhicules électriques. Comme annoncé lors de la dernière édition du Salon de Francfort, les constructeurs ont chacun déployé leur gamme de véhicules à motorisation alternative, notamment pour répondre aux obligations européennes d’émissions de CO2. Et si l’électrique est tout indiqué pour abaisser les moyennes de rejets, encore faut-il que les usagers s’en équipent. Ce n’est pas gagné si l’on se réfère au dernier baromètre Energies publié par l’Argus. L’enquête, réalisée en ligne en avril et mai 2019 auprès de plus de 2 100 personnes, révèle que 10 % des répondants ont l’intention d’acheter un véhicule électrique, soit la même proportion que l’année dernière.
Les raisons qui expliquent ce faible intérêt restent somme toute assez classique. En effet, selon diverses études -dont celle réalisée dernièrement par le cabinet Oliver Wyman- les usagers ont toujours les mêmes réticences à investir dans le 100 % électrique en 2019. Ainsi, pour 63 % des personnes interrogées par l’Argus, les VE offrent une autonomie insatisfaisante et ce en dépit l’amélioration de l’offre des constructeurs dans le domaine.
Des freins en passe d’être levés
D’ailleurs ce frein devrait être de moins en moins cité dans les années à venir, vu les nouvelles performances proposées. A titre d’exemple, la Renault Zoé, véhicule électrique le plus vendu en Europe sur son segment, est passée de 150 km d’autonomie à son lancement en 2013 à 395 km pour la nouvelle génération, selon les normes WLTP. Autre frein, qui devrait être levé prochainement, le problème de choix. 51 % des répondants estiment que l’offre n’est pas adaptée ou insuffisante. Or Transport & Environment annonce plus de 200 nouveaux modèles à l’horizon 2021 en Europe, ce qui devrait permettre à tous de pouvoir s’y retrouver.
En outre, la problématique du nombre de bornes de recharge préoccupe également les usagers. Alors que l’ACEA et plus récemment Leaseplan appellent à multiplier le nombre de bornes de recharges, 54 % des personnes interrogées s’inquiètent du manque. D’ailleurs plus d’un tiers des répondants déplorent qu’ils ne puissent pas recharger leur véhicule à leur domicile. Enfin obstacle relevée par l’enquête de l’Argus, la difficulté d’accession. Une majorité des usagers, 51 % du panel, explique que le prix d’achat reste beaucoup trop élevé. Et le bonus écologique de 6 000 euros ne pallie pas, selon eux, le coût trop important des véhicules électriques.
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