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Constructeurs

Une nouvelle loi Volkswagen

Publié le 8 février 2008

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
Alors que l'on pensait Porsche sur la voie royale pour asseoir son influence sur le groupe Volkswagen, le gouvernement allemand vient de présenter une nouvelle mouture de la loi Volkswagen qui place de nouvelles barrières. Wendelin Wiedeking critique ce projet....

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Suite à sa condamnation par la Cour Européenne de Justice, le 23 octobre dernier, l'Allemagne vient de présenter un projet de nouvelle loi Volkswagen. La ministre de la Justice, Brigitte Zypries, en a dévoilé les grandes lignes le 16 janvier dernier. Ce projet, car il doit encore être voté par les députés, veut garantir aux salariés et aux pouvoirs publics un droit de veto sur les décisions importantes, par exemple en cas de construction ou de délocalisation d'usines. Parallèlement, les "décisions importantes" devront être prises avec une majorité de 80 % plus une action lors des assemblées générales du constructeur. Le Land de Basse Saxe, qui détient environ 20 % des droits de vote, voit ainsi son influence préservée. Un moyen pour retrouver l'une des dispositions de l'ancienne loi qui avait été condamnée. En effet, la limite de 20 % des droits de vote, quelle que soit la part du capital, a disparu du nouveau texte, mais dans les faits, la nouvelle disposition demandant 80 % des droits de vote plus une action arrive au même résultat. C'est-à-dire que sans l'aval du Land de Basse Saxe rien ne sera possible. Reste toutefois à savoir quelles "décisions importantes" demanderont une telle majorité ?

Les commentaires de Wendelin Wiedeking, le patron de Porsche, ne se sont pas fait attendre. Devant les actionnaires, réunis en assemblée générale ordinaire à Stuttgart, le président n'a pas mâché ses mots : "Le gouvernement devrait se demander ce que Volkswagen a de si différent des autres entreprises en Allemagne qui fait que l'Etat ne peut pas enlever sa main protectrice. Il devrait aussi se demander pourquoi Volkswagen n'a pas le droit de devenir une entreprise normale comme Allianz, BASF, Daimler, Siemens ou ThyssenKrupp." Une assemblée générale placée sous le signe de la critique puisque Wendelin Wiedeking n'a pas épargné Nicolas Sarkozy et Romano Prodi suite aux travaux de Bruxelles quant à la réduction des émissions de CO2. "Le projet actuel épargne dans une large mesure les constructeurs du sud de l'Europe et du même coup accable uniquement les constructeurs allemands. On ne peut que féliciter pour ce "succès" auprès de la Commission européenne les messieurs Sarkozy et Prodi, même si c'est avec la colère au ventre". Et de conclure : "Si ce scénario se confirme, ces deux hommes d'Etat auraient alors tiré le meilleur pour leur industrie." Angela Merkel doit avoir les oreilles qui sifflent !

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