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Constructeurs

Trump assouplit les normes antipollution

Publié le 3 avril 2018

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Dans une veine toujours très climatosceptique, l'administration Trump va assouplir les objectifs de réduction des consommations mis en place par la précédente.
En 2017, les ventes de light trucks (Pick-up et SUV), par nature plus gourmands, ont progressé de 4,3 % sur un marché total en repli de 1,8b%. Ils ont représenté 10 des 17 millions d'immatriculations de l'année.

 

Après être sortie de l'accord de Paris sur le climat, l'administration Trump poursuit le "détricotage" des mesures environnementales prise par ses prédécesseurs. Ainsi, le 2 avril dernier, ce sont les objectifs de réduction de consommations fixées par Barack Obama qui viennent de passer à la trappe. "Les conclusions de l'administration Obama étaient erronées", a affirmé lundi dans un communiqué le responsable de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Scott Pruitt. "Sous l'administration Obama, le processus d'évaluation des normes a été mené trop rapidement pour des raisons politiques et a été établi sur des références qui ne correspondent pas à la réalité, fixant des normes trop élevées", a-t-il accusé.

 

Pour mémoire, ces règles, surnommées "CAFE" (Corporate Average Fuel Economy), prévoyaient des augmentations graduelles de l'autonomie des véhicules pour atteindre, en 2025, un objectif de 54,5 miles pour un gallon d'essence, c'est-à-dire 4,32 litres aux cent kilomètres. Une moyenne pour l'ensemble de la gamme d'un constructeur. Cette décision de l'Etat fédéral d'assouplir les normes à venir de pollution pour les voitures particulières menace de déclencher une bataille politique et juridique avec la Californie, qui entend pour sa part maintenir des objectifs plus ambitieux. "L'exemption californienne est actuellement en cours d'examen par l'EPA", ajoute le communiqué de l'agence.

 

Mais que l'on parle de climat, d'acier ou d'automobile, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un jeu mondial. Si à court terme l'automobile américaine pourrait effectivement retrouver des marges de manœuvre, ce n'est pas forcement lui faire un cadeau. En effet, si le décalage des normes devient trop important avec d'autres grandes régions du monde, comme l'Europe ou la Chine, les constructeurs américains pourraient se retrouver pénalisés. Mais comme pour l'accord de Paris, que certaines entreprises ont décidé de continuer à appliquer, il est fort probable que les constructeurs américains, déjà lancé dans de vaste programme d'électrification notamment, restent très attentifs et proactifs sur le sujet.

 

D'ailleurs, même si l'Alliance Automobile, qui réunit les douze constructeurs les plus importants aux Etats-Unis, n'a pas réagi directement à la décision de l'EPA, elle a néanmoins affirmé sur son site qu'elle avait déjà atteint en grande partie les objectifs fixés par les accords de Paris en matière de pollution automobile. Elle affirme que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) sont déjà de 21 % inférieures pour les automobiles neuves vendues aux Etats-Unis à ce qu'elles étaient en 2005 pour un objectif de 26 % à 28 % fixé par l'accord de Paris. Mais les normes établies pour les seuls Etats-Unis pour la période 2022-2025 auraient porté cette réduction à 50 %, souligne l'Alliance.  (avec AFP)

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