Toyota ou la vertu verte
...haut de gamme de Lexus.
Bien que le Dr. Wendelin Wiedeking, le patron de Porsche ait revendiqué non sans humour - voire humeur - que la première motorisation hybride avait été développée en 1900 par Ferdinand Porsche (l'électromobile Lohner-Porsche), le grand vainqueur de la course à l'armement médiatique environnemental reste le groupe Toyota. Non content de célébrer les 10 ans de cette technique et du succès commercial de la Prius (surtout de la persévérance du constructeur, persévérance qui porte ses fruits maintenant), et d'envisager des ventes de l'ordre du million par an de véhicules hybrides (Toyota et Lexus) après 2010, le constructeur japonais a lancé un concept-car assez bluffant. Le "IQ Concept" comme la LS 600h s'inscrivent dans la démarche stratégique de Katsuaki Watanabe, président de Toyota, de s'adapter aux enjeux sociétaux de chaque région du monde et de l'évolution inéluctable de l'industrie automobile comme il l'a précisé dans sa conférence de pré-salon : "Nous sommes convaincus que sans solutions apportées aux domaines de la sécurité, de l'énergie et de l'environnement, l'industrie automobile n'a pas d'avenir".
Relever les défis ou les provoquer
Empreint d'une grande humilité, le discours du président du premier groupe automobile mondial affichait cependant une grande ambition : "saisir les opportunités sur tous les segments, sur tous les marchés tout en se prémunissant contre les risques ou en transformant ceux-ci en de nouvelles opportunités", ambition devant toujours s'appuyer sur la qualité. Celle-ci devant présider aux moteurs de croissance que sont la technologie, la production et les fournisseurs, enfin les ventes et le marketing. En privilégiant la technologie, Katsuaki Watanabe rend compte du succès d'une stratégie qui place au centre de son développement les différentes motorisations tant conventionnelles qu'hybrides, l'idée étant de concevoir des produits adaptés à toutes les configurations. "Nous continuerons à promouvoir le développement de moteurs d'une grande performance alliant faible consommation et fort rendement", précisait Masatami Takimoto, avant de rappeler que du 1,4 l (qui équipe la nouvelle Yaris) au 4,5 l, la motorisation Diesel de Toyota avait atteint le million d'unités produites sur la seule année 2005 et de vanter le Toyota DPNR (technologie de réduction des émissions de particules Diesel et de NOx) qui préfigure les recherches pour le règlement Euro6. Masatami Takimoto a ensuite évoqué le bio-fuel, l'hydrogène et l'électrique dans sa version "Plug-in", une version que concrétise leur accord avec EDF en Europe par exemple. Tout ceci pour montrer que le groupe japonais est sur tous les fronts de la diversification énergétique. Y compris dans les usines de production, un thème cher à Katsuaki Watanabe qui a annoncé officiellement vouloir dupliquer les usines "pilote" de Takaoka (qui produit les véhicules compacts) et Tsutsumi (Prius) qui associent des technologies innovantes compétitives (robotique) à très faible production de CO2 et leur intégration dans la nature "qui utilisent et coexistent avec la nature". Enfin, concernant les ventes et le marketing, Katsuaki Watanabe a mis l'accent sur la croissance des ventes en Europe des modèles fabriqués pour ce continent sur ce continent, et sur celle des nouveaux compacts et des Diesel. Un gros effort sera également porté à l'augmentation des volumes en hybrides tant Toyota que Lexus. Au Japon, le développement portera surtout sur le lancement de nouveaux produits et en Amérique sur la poursuite de l'entrée en force sur le marché des pick-up comme sur la commercialisation de produits moins gourmands. Quant aux marchés émergents, la Chine est en ligne de mire avec un total d'un million de véhicules vendus prévu à l'orée de 2010 dans cette région. Pour accompagner cette stratégie, une plus grande autonomie sera accordée aux responsables des "régions" ; beaucoup moins de cadres seront donc déplacés du Japon.
FOCUSVentes et production en 2007 |
"IQ Concept", la petite rivale ?
Comme pour les naissances, aujourd'hui on donne la taille et le poids du dernier bébé et on le compare aux frères et soeurs, cousins, cousines. "IQ" n'atteindra pas les 3 mètres, mais fera 2,98 m pour 3 personnes et un enfant (ou coffre à bagages) pour une largeur de 1,68 m et une hauteur de 1,48 m. Ce qui place le "IQ" dans la lignée des petites voitures actuelles, très peu longues pour s'adapter aux contraintes des villes, mais suffisamment larges et hautes pour laisser de l'espace aux passagers et leur ôter l'impression de claustrophobie naissante. A noter une ergonomie de la planche de bord pensée pour garder de la place pour les jambes lorsqu'on avance le siège pour asseoir le quatrième passager. Les sièges arrière étant fractionnables en 60/40. "IQ" va délibérément chercher Smart sur son terrain mais aussi Mini et Fiat 500 par un positionnement premium, "petite citadine de luxe", faisant de la contrainte de place un atout en termes de technologie puisque chaque élément a été revu sous le prisme de la miniaturisation : système de chauffage et de climatisation "compacté", affichage tridimensionnel pour vitesse, régime moteur et niveau de carburant, commandes audio et navigation au volant… Parce qu'il y a la navigation, et aussi un toit panoramique, et des revêtements sympas et… Nous sommes dans le premium, ne l'oublions pas et aussi, pour ne pas faire mentir Katsuaki Watanabe, dans le sécurisé avec des airbags en nombre ! Bref, une belle concurrente comme en témoignent les photos, surtout une concurrente qui dénote par un design spécifique. A voir donc, aussi pour son (très) faible taux de CO2 qui en découle…
Et de trois !
Avec la LS 600h, Lexus s'offre le troisième volet de sa gamme hybride, érigeant ainsi la marque de luxe en modèle de vertu. Une vertu qui se décline désormais en une gamme complète premium, le RX 400h, la GS 450h et maintenant la LS 600h. Rappelons que 50 % des ventes de Lexus en France le sont en hybride, 30 % en Europe, ce qui est considérable. Le moteur hybride de Lexus est un groupe motopropulseur série/parallèle totalement hybride capable de fonctionner soit en mode essence soit en mode électricité seul ou mixte avec une batterie nickel métal-hydrure. Qu'est-ce que cela donne en termes de CO2 ? Pour le RX 400h, 192 g/km soit 38 % de moins que ses homologues (SUV 6 cylindres segment premium), la GS 450h obtient 186 g/km soit l'équivalent des rivales en recherche d'économie, et la LS 600h s'offre 219 g/km soit beaucoup moins que les concurrentes (précisons que 600 correspond au niveau de puissance d'un moteur atmosphérique de 6 litres…). Le Lexus Hybrid-Drive devrait accompagner désormais chaque sortie de nouveau modèle de la gamme Lexus, le pari vert en somme.
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