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Constructeurs

Skoda ne connaît pas la crise

Publié le 4 octobre 2011

Par Alexandre Guillet
5 min de lecture
Jürgen Stackmann estime que l’industrie automobile se porte bien et qu’en cas de dégradation des marchés, Skoda n’est pas la marque la plus exposée. Il confirme donc l’objectif d’un doublement des ventes de la marque à l’horizon 2018, à 1,5 million d’unités.

“L’industrie automobile se porte bien, on peut même parler de vrai boom sur certains marchés. En fait, les turbulences se situent plus dans les sphères financières”, souligne, volontiers à contre-courant, Jürgen Stackmann, directeur des ventes et du marketing de Skoda Auto, avant d’ajouter : “L’impact de la crise financière se fera sans doute sentir sur notre marché à un moment ou à un autre, mais Skoda n’est, de toutes les façons, pas la marque la plus exposée”. Force est de reconnaître que la marque tchèque du groupe Volkswagen poursuit sa croissance, régulière depuis plus de vingt ans.

L’an passé, Skoda a rendu une carte de 763 000 ventes, pour une progression de 17,1 % par rapport à 2009. Et sur les huit premiers mois de l’exercice, Skoda a livré 583 621 véhicules, soit + 18,3 % par rapport à la même période de référence 2010. La progression est à deux chiffres sur presque tous les marchés et elle est particulièrement forte en Russie et en Inde. Dès lors, Jürgen Stackmann confirme les objectifs ambitieux de la marque : 1,5 million de ventes à l’horizon 2018, soit environ un doublement des ventes par rapport à 2011 (Skoda devrait clôturer l’exercice aux alentours de 800 000 immatriculations). “Je suis confiant car notre positionnement stratégique sur les marchés et notre plan produits doivent nous permettre d’atteindre cet objectif, inscrit dans le cadre du Plan 2018 du groupe Volkswagen”, assène Jürgen Stackmann, tout en citant Hyundai et Kia parmi les principaux concurrents. Un lancement de nouveau produit tous les six mois est prévu dans les prochaines années, avec des incursions sur des segments que la marque ne couvre pas actuellement.

Une city car, micro-citadine partageant la base de la Up!, et une berline très classique issue du concept MissionL sont d’ores et déjà programmées. Au niveau de la production, la marque prévoit d’augmenter les capacités de ses sites tchèques, tandis que le Yeti sera prochainement produit en Chine et qu’un accord a été conclu avec le russe Gaz pour une production locale. “Nous devons progresser significativement dans les RIC, car les marchés sont porteurs, et gagner des parts de marché en Europe, même si l’évolution se fait forcément pied à pied dans cette zone. Et sur tous les marchés, notre excellent rapport qualité-prix reste notre principal argument”, indique Jürgen Stackmann.

42 ouvertures de sites sont prévues en France

Le marché français doit être l’un des contributeurs de cette croissance et les prévisions du groupe posent un jalon de 2 % de parts de marché en 2015. L’an dernier, Skoda affichait une pénétration de 0,93 %, à 20 500 livraisons. Sur les huit premiers mois de l’année, la marque est en progression de 7 %, pour 12 875 unités, et Marie-Christine Caubet, présidente du directoire de Volkswagen France, table sur 22 800 ventes en année pleine, soit une part de marché de 1,1 %. Pour tenir ces objectifs de croissance soutenue, la marque a identifié plusieurs axes de travail. Tout d’abord, le réseau va s’étoffer.

Actuellement articulé autour de 138 distributeurs, 208 RA et 160 vendeurs, il doit passer à 180 points de vente, soit 42 ouvertures de sites et un volume de vendeurs supplémentaire estimé à 120. “Nous recherchons des investisseurs sur Paris, Lyon et Marseille, mais aussi dans des villes de taille moyenne”, précise Luc Chausson, directeur de Skoda France. Le réseau se parera d’une nouvelle identité visuelle (comprenant un configurateur 3D pour l’intérieur) dont les derniers détails sont discutés avec les intéressés. Par ailleurs, le plan produits permettra naturellement une couverture du marché plus exhaustive, 80 % en 2015 contre 66 % en 2010. En outre, la politique commerciale sera renforcée sur le marché des sociétés, qui représente d’ores et déjà 25 % des ventes de la marque dans l’Hexagone. “Des fleet centers seront déployés, afin de favoriser les démarches locales, tandis que nous bénéficierons aussi de la plate-forme LLD qui sera mise en place au sein du groupe Volkswagen”, souligne Luc Chausson.

Enfin, dans l’optique de gagner en notoriété, la communication va notoirement s’intensifier. La marque a d’ores et déjà changé d’agence, portant son choix sur La Chose, et elle va doubler sa part de voix, de 1 à 2 %, soit un effort budgétaire significatif. “Des campagnes de masse seront désormais orchestrées toutes les six semaines, relayées par des actions de terrain, roadshow, salons Baby… Sans oublier nos engagements sur le Tour de France, le Trophée Andros, avec un prestigieux et médiatique duo Panis-Villeneuve, ou encore Rétromobile”, détaille Luc Chausson. Avec sa future petite urbaine, la marque devra aussi s’atteler à mieux cibler les femmes et les jeunes. Aux yeux de Jürgen Stackmann, “cet effort global est nécessaire, car la marque souffre d’un manque de notoriété en France, comme sur d’autres marchés”. Un levier essentiel pour conquérir des parts de marché, sachant que Skoda a des clients très fidèles (taux de 65 %).

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ERRATUM

Une erreur s’est glissée dans l’interview du directeur général de FGA Capital parue dans le Journal de l’Automobile n° 1144. L’offre de LOA sur la Fiat 500 dont parle Thierry Le Chatelier est proposée à 150 euros par mois et non 500 euros.

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