Sergio Marchionne : "Alfa Romeo retrouve sa vraie place"
Sergio Marchionne n'a pas caché son plaisir lors de la présentation de la nouvelle Giulia au musée Alfa Romeo de Arese, dans la banlieue de Milan. Si le P-dg de FCA a reconnu que la conception de cette berline du segment D à propulsion avait pris du temps car ne pouvant se faire que dans le cadre de la nouvelle configuration du groupe, il a aussi indiqué que ce modèle repositionnait la marque sur son véritable marché, celui des Premium. "Alfa Romeo doit devenir l'une des principales marques Premium", a-t-il insisté.
Aussi, d'autres nouveaux modèles viendront rapidement étoffer le portefeuille produits d'Alfa Romeo. Sept autres véhicules doivent en effet être lancés d'ici à la fin 2018 (devraient notamment en faire partie une grande berline, deux SUV et deux remplaçantes de la Giuletta). La Giulia sera quant à elle proposée avec des blocs essence et Diesel. Côté essence, l'offre devrait surtout reposer sur un bloc 2l quatre cylindres disponible en 180, 250 et 330ch. Le modèle présentée à Arese hébergeait le V6 bi-turbo travaillé par des ingénieurs de Ferrari et développant 510ch (il autorise ainsi le 0 à 100km/h en 3,9 secondes). Du côté du Diesel, la Giulia devrait donner accès à un V6 3l autorisant des puissances de 275 à 340ch, ainsi qu'à un bloc 2.2l offrant des puissances allant de 135 à 180ch.
"La relance d'Alfa Romeo repose sur un plan de développement d'un peu plus de 5 milliards d'euros", a rappelé Sergio Marchionne. Et le moins que l'on puisse, c'est que le charismatique patron de FCA se veut très ambitieux avec Alfa Romeo. Il souhaite que la marque enregistre 400000 ventes à l'international en 2018, contre moins de 70000 en 2014. Ce bond en avant ne pourra donc sans doute se faire qu'avec une présence accrue sur les marchés américain et chinois, ces derniers étant de "gros" consommateurs de véhicules Premium. Autant dire que le pari est loin d'être gagné.
"Nous pensons que cet objectif reflète la force de la marque Alfa Romeo, a souligné ici Sergio Marchionne. Il convient en outre de ne pas oublier que la marque Jeep a enregistré des records ces trois dernières années pour dépasser le million d'unités vendues sur 2014." FCA pourrait donc aussi sceller plus aisément une alliance avec un constructeur si Alfa Romeo retrouvait très rapidement des couleurs. Sergio Marchionne a nié toutefois avoir été en contact avec des actionnaires de GM. "Alfa Romeo est notre Turandot", a aussi maintes fois rappelé le P-dg de FCA. Turandot est un opéra de Puccini qui raconte l'histoire d'une cruelle princesse chinoise qui découvre l'amour après avoir fait tomber bien des têtes...
Ce qu'en pense IHS
Pour le cabinet de recherche et de conseil, c'est clair : Alfa Romeo ne parviendra pas à afficher les 400000 ventes en 2018. Sur cette volumétrie, 150000 sont espérées aux Etats-Unis. "La marque n'est pas connue des consommateurs américains et elle n'a pas de réseau de distribution exclusif', indique d'abord IHS. Le cabinet estime en outre que la relance d'une marque prend aisément de quinze à vingt ans. Résultat, il estime qu'Alfa Romeo enregistrera "seulement" 215000 ventes sur 2018 (68000 en 2014). "L'Europe restera son principal marché dans les cinq prochaines années, indique aussi IHS. Elle devrait participer à ses ventes à hauteur de 57% en 2020." La contribution du continent nord-américain devrait être pour sa part de 25% en 2020.
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