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Constructeurs

Saab, la fausse renaissance

Publié le 9 septembre 2013

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Quoi qu’on en dise, la route s’avère encore longue pour le Suédois. Une remise en activité des chaînes à court terme est prévue, mais de nombreux problèmes restent à résoudre.
En 2010, lors du Mondial de l’Automobile, Saab avait fait part de sa volonté d’investir dans le 100 % électrique avec la 9-3 ePower.

Ces jours derniers, une certaine agitation s’est fait sentir autour de la marque suédoise. Une attention particulièrement tangible sur la Toile et dont l’origine est assurément liée aux sous-entendus de Saab et de sa maison mère, la société NEVS (National Electric Vehicle Sweden) : la machine industrielle serait en passe de se remettre à fonctionner, à Trollhättan. Un effet d’annonce que les principaux intéressés ont cependant tempéré : “Nous n’avons pas encore démarré la production, répétait un porte-parole. Nous n’avons pas encore conclu d’accord avec tous les fournisseurs de pièces qui nous sont nécessaires.” Car, en réalité, seuls les employés des chaînes de pièces détachées se sont remis en route vers l’usine avec, pour but, d’approvisionner les réserves de Saab Parts AB, la structure indépendante en charge de la gestion logistique des pièces détachées.

D’ici à ce que Saab revienne sur scène, il faudra du temps, faute d’accords avec des équipementiers et des fournisseurs. La marque, qui souhaite renaître de ses cendres, se heurte à une problématique de taille. A son naufrage en fin d’année 2011, la plupart de ses partenaires ont, en effet, coulé, tout comme le réseau de distributeurs d’ailleurs. Il incombe, de fait, à la NEVS de reprendre tout le travail préparatoire. Ce qui est en cours. “Tant que nous n’aurons pas 100 % des pièces, nous ne serons pas prêts à commencer. Nous en avons la grande majorité, mais pas l’intégralité”, ont rapporté les représentants de la société.

Trop de questions sans réponse

A terme, soit à l’horizon 2014, le groupe industriel nouvellement créé prévoit de lancer une Saab 100 % électrique sur le marché. Sur quels marchés ? Autre question en suspens. Propriété des Chinois, cette production serait-elle exportée vers les pays d’Asie ? Un schéma logistique qui se distinguerait par son caractère inédit. Ou les modèles s’adresseront-ils aux consommateurs européens ? Solution envisageable alors que Yovinn, un studio de design, travaillerait aux esquisses d’un véhicule électrique. Une situation qui jette d’autant plus le doute sur le respect du timing initialement annoncé en janvier dernier par le président de la NEVS, Karl-Erling Trogen, qui osait tabler sur début 2014. On se rappelle qu’un an avant sa disparition, Saab exposait au Mondial de Paris un prototype de 9-3 entièrement électrique, baptisé “ePower”.

Compte tenu des enjeux sociaux que représente ce projet, on a envie d’y croire. Il y a des centaines, voire des milliers d’emplois à la clé. Mais force est d’y opposer une dure réalité : l’obsolescence des produits engagés. La NEVS s’apprête à relancer la Saab 9-3 d’avant la faillite, soit un produit conçu… en 1998 ! Dans un contexte de marché européen ultra-concurrentiel, où même les mieux installés luttent pour ne pas être délogés, il est légitime de s’interroger sur la pertinence d’un tel plan de bataille : relancer des produits à moteurs thermiques – de quelle origine ? – vieux de presque trois générations. Et dire que le credo de Saab était l’innovation…

 

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