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Constructeurs

Honda-Nissan : fin des fiançailles ?

Publié le 5 février 2025

Par Nabil Bourassi
2 min de lecture
D'après des rumeurs de presse, les deux constructeurs automobiles japonais seraient sur le point de rompre leur promesse de fusion. Celle-ci, annoncée en décembre dernier, devait aboutir à un accord définitif en juin. Mais des divergences sur les modalités de l'opération auraient conduit à la fin des négociations.
Fusion Honda Nissan
Honda et Nissan seraient sur le point d'annuler leur projet de fusion. ©DR

Le journal japonais Nikkei a donné du grain à moudre à une hypothèse largement envisagée... Dans son édition publiée mercredi 5 février 2025, le journal financier de la Bourse de Tokyo a fait état de lourdes divergences entre Honda et Nissan sur les modalités du projet de fusion annoncé en décembre 2024.

 

 

D'après Nikkei, Honda aurait proposé de racheter purement et simplement Nissan pour le transformer en filiale, contrairement au premier scénario qui consistait en un échange d'actions afin de créer un groupe intégré autour d'une holding unique. Nissan aurait catégoriquement rejeté cette proposition afin de préserver son autonomie. Le journal affirme que Nissan aurait interrompu les négociations.

 

De son côté, Nissan a refusé de confirmer ou d'infirmer les informations distillées par le quotidien japonais, se bornant à affirmer qu'il se prononcera mi-février. Ce sera peut-être lors de sa communication de ses résultats trimestriels prévue le 13 février.

 

Une fusion critiquée

 

La fusion entre Honda et Nissan était critiquée dès le départ par les spécialistes du secteur automobile qui estimaient qu'il y avait très peu de synergies à dégager d'un tel rapprochement. Les deux constructeurs japonais sont positionnés sur les mêmes segments et les mêmes zones géographiques.

 

Ce projet aurait surtout été monté à l'initiative du gouvernement japonais. Celui-ci voulait éviter que Nissan, en grandes difficultés, soit la proie d'une entreprise étrangère. Le groupe, qui a perdu 40 % de ses ventes depuis la Covid-19 et a dû se résoudre à un plan de restructuration conséquent (9 000 suppressions de postes), suscite l'inquiétude. En 2024, le groupe taïwanais Foxconn, spécialiste de l'électronique et qui a commencé à produire des voitures, aurait fait une offre de rachat de Nissan, notamment auprès de son premier actionnaire, le français Renault. Lequel a rejeté cette offre face à l'hostilité de Nissan à une prise de contrôle.

 

La Bourse applaudit l'échec de la fusion

 

Les marchés estimaient que Honda, qui doit lui-même investir massivement dans la transition énergétique, se serait retrouvé avec le fardeau du redressement de Nissan. Un redressement qui lui aurait coûté plus cher que les bénéfices envisagés, puisque les synergies sont quasiment inexistantes. Ainsi, l'hypothèse d'une rupture de fiançailles a permis à Honda de s'envoler en Bourse (+12 %), tandis que Nissan a plongé de quasiment 6 % à Tokyo.

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