Renault Twingo Electric : le bon timing
Tout vient à point à qui sait attendre. Lors du lancement de cette troisième génération de Twingo, en septembre 2014, la question de son électrification se posait déjà car sa cousine technique, la Smart Forfour, était déjà annoncée en 100 % électrique (135 km en WLTP ; batterie de 17,6 kWh). En effet, la plateforme Edison, développée avec Daimler, avait intégré cette possibilité. Mais Renault comptait déjà dans sa gamme la Zoé et, à ce moment-là, le marché électrique n'était pas celui d'aujourd'hui. La législation non plus. Puis, au fil des années, la Zoé en montant en gamme et en prestations, avec notamment toujours plus d'autonomie avec une batterie passant de 22 à 52 kWh, a libéré de l'espace dans la gamme.
Pour ces différentes raisons, la Twingo Electric fait sens aujourd'hui, avec, en plus, un boulevard devant elle sur le segment A où les stratégies des constructeurs évoluent. PSA a annoncé qu'il ne renouvèlerait pas les 108 et C1. Les VW e-Up, Seat Mii Electric et Citigo-E IV (260 km d'autonomie ; batterie de 32,3 kWh) sont naturellement les principales concurrentes de la Twingo à l'échelle du continent mais pas vraiment en France compte tenu de la puissance de Renault et de son réseau, combinée aux allocations de production par pays de la triplette du groupe VW.
Un mix de 30 % en électrique
Au-delà de ce contexte favorable, la petite française ne manque pas d'atouts. Avec une quatrième place sur le segment A européen et 31 % de part de segment en France, la citadine au losange est déjà bien ancrée dans le paysage. Ainsi, en 2019, environ 85 000 Twingo sont sorties de l'usine slovène de Novo Mesto, dont 50 700 ont été immatriculées en France. Après 9 mois d'activité en 2020, la Twingo affiche 31 089 unités (-17,9 %) dans notre pays. Quel peut donc être le potentiel de cette version électrique ? Renault estime qu'elle pourrait atteindre 30 % des ventes. Avant d'évoquer les prestations, il y a naturellement le prix auquel elle est proposée.
La grille tarifaire de la Twingo Electric va, hors bonus, de 21 350 à 26 450 euros. Ainsi, la version cœur de gamme, qui devrait être la finition Zen à 24 250 euros, se retrouve au prix (bonus dédit) d'une version thermique boîte automatique, avec un TCO plus compétitif. De quoi inciter les clients à franchir le pas, d'autant que les clients privilégient actuellement, dans 40 % des cas, la finition haute Intens. De plus, Renault va proposer une offre de LLD 37 mois à 99 euros par mois avec la possibilité, durant l'année, d'avoir un autre véhicule durant 30 jours.
De 190 à 270 km d'autonomie
Avec une batterie de 22 kWh, la Twingo annonce de 190 km d'autonomie selon le cycle WLTP et même 270 km sur le seul cycle City WLTP. Le temps de recharge peut être réduit à 1h30 avec une borne en 22kW mais pour la grande majorité des clients, qui auront installé une wallbox (7,4 kW), il faudra 4h. Cela peut grimper à 15h sur une prise domestique. Le moteur de 60 kW (81 ch) et 160 Nm de couple, venant de l'usine française de Cléon et toujours posé sur le train arrière, offre un agrément et des performances largement à la hauteur de la circulation urbaine et péri-urbaine. Même sur la balance le bilan est bon. En effet, malgré 165 kg de batterie, la Twingo ne prend que 135 kg avec un poids total à vide compris entre 1 111 et 1 168 kg.
Parmi les autres atouts de cette Twingo Electric, il y a le fait qu'elle reste une Twingo. En effet, l'habitacle, le coffre et même les possibilités de personnalisation intérieure et extérieure sont identiques. Les premières livraisons de cette Twingo à brancher sont attendues pour le mois de novembre. Presque le début d'une nouvelle carrière. Mais sans lui faire offense, aussi réussie soit-elle, le titre de "game changer" est, pour l'heure, réservé à la Dacia Spring qui sera sur les routes françaises en 2021.