Renault Espace : vivre avec son temps
Les monospaces du segment D sont une espèce en voie de disparition. Depuis le début de l’année 2023, ils n’ont, en effet, représenté que 0,04 % des immatriculations, soit 300 unités. Dans le même temps, les SUV de ce même segment ont bondi de 54 %, pour totaliser 42 083 exemplaires et 6 % du marché.
Des chiffres qui éclairent la mutation de cette 6e génération du Renault Espace. Alors, fallait‑il garder ce nom ? "Il n’y a eu aucune hésitation" explique Matthieu Galipeau, directeur du programme. Il est vrai que depuis 1984, l’Espace s’est construit une belle image, il est même devenu l’icône d’une époque, mais il faut vivre avec son temps.
75 % des ventes en 7 places
L’heure est aux SUV, mais cette 6e génération n’oublie pas pour autant son héritage de "voiture à vivre". Même s’il est un peu moins modulable que ses aïeux, les occupants seront à leur aise. Comparé à un Austral, l’Espace mesure 11 cm de plus en longueur (4,72 m) et son empattement a augmenté de 6 cm, à 2,73 m.
De quoi offrir plus de place au rang 2, dont la banquette coulisse sur 22 cm, et pouvoir proposer une troisième rangée. Ces 2 sièges d’appoint sont d’ailleurs de série, mais un client peut aussi opter pour 5 places seulement, au même tarif. Une subtilité qui explique sans doute que Renault estime à 75 % des ventes la part du 7 places. Une palette de configurations permettant de faire varier le coffre de 159 à 1 818 l.
À bord, la sensation d’espace mise également sur les surfaces vitrées et notamment un gigantesque toit en verre de plus d’un mètre carré. Reposant sur la plateforme CMF‑CD de l’Alliance, comme l’Austral, il en reprend logiquement les technologies, avec notamment 32 Adas mais aussi l’infodivertissement avec Google intégré.
L’Espace peut aussi compter sur un train arrière multibras et sur le système de roues directrices à l’arrière 4Control, de série sur les finitions Esprit Alpine et Iconic, pour plus de dynamisme. Au final, l’Espace accuse seulement 70 kg de plus que l’Austral (de 1 587 à 1 698 kg) et se montre encore plus confortable.
Sans véritable concurrence
Mais l’un des incontestables points forts de ce nouvel Espace est sa motorisation, même si la gestion de la boîte mérite encore quelques ajustements. En effet, uniquement disponible avec l’E‑Tech full hybrid de 200 ch, Renault annonce une consommation moyenne de 4,6 l et des émissions de 104 g/km. Cela peut grimper à 111 g/km selon les équipements et options.
De quoi échapper à tout malus CO2 et même à la TVS pendant 3 ans pour les professionnels. Dans certains cas, pour les versions qui dépassent 1,8 t, il peut y avoir un malus au poids de l’ordre de 250 euros au maximum. Rien de rédhibitoire.
L’Espace a donc de quoi entamer une belle carrière commerciale, d’autant qu’actuellement, il est sans réelle concurrence. Le Peugeot 5008 ne dispose pas d’offre hybride équivalente, même si un système en 48 V est annoncé, sans connaître le niveau des émissions de CO2 pour l’heure.
Quant aux Volkswagen Tiguan Allspace et Skoda Kodiaq, ils ne disposent pas d’alternatives électrifiées. Cela viendra dans quelques mois avec de nouvelles générations disponibles en hybrides rechargeables, mais forcément plus chères. Son cousin de plateforme, le Nissan X‑Trail, a choisi une autre technologie moins efficiente en termes de CO2. L’Espace a donc un boulevard devant lui.
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