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Renault Espace : vivre avec son temps

Publié le 6 juin 2023

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Avec cette 6e génération d’Espace, qui doit beaucoup à l’Austral, Renault remet au goût du jour son icône en lui offrant une silhouette de SUV et une motorisation hybride. De quoi réussir son retour sur le marché.
Comme le Renault Austral, le nouvel Espace est produit dans l’usine espagnole de Palencia. ©Renault/Greg/DPPI
Comme le Renault Austral, le nouvel Espace est produit dans l’usine espagnole de Palencia. ©Renault/Greg/DPPI

Les monospaces du segment D sont une espèce en voie de dis­parition. Depuis le début de l’année 2023, ils n’ont, en effet, représen­té que 0,04 % des immatriculations, soit 300 unités. Dans le même temps, les SUV de ce même segment ont bondi de 54 %, pour totaliser 42 083 exemplaires et 6 % du marché.

 

Des chiffres qui éclairent la mutation de cette 6e génération du Re­nault Espace. Alors, fallait‑il garder ce nom ? "Il n’y a eu aucune hésitation" ex­plique Matthieu Galipeau, directeur du programme. Il est vrai que depuis 1984, l’Espace s’est construit une belle image, il est même devenu l’icône d’une époque, mais il faut vivre avec son temps.

 

75 % des ventes en 7 places

 

L’heure est aux SUV, mais cette 6e gé­nération n’oublie pas pour autant son héritage de "voiture à vivre". Même s’il est un peu moins modulable que ses aïeux, les occupants seront à leur aise. Comparé à un Austral, l’Espace mesure 11 cm de plus en longueur (4,72 m) et son empattement a augmenté de 6 cm, à 2,73 m.

 

De quoi offrir plus de place au rang 2, dont la banquette coulisse sur 22 cm, et pouvoir proposer une troisième rangée. Ces 2 sièges d’ap­point sont d’ailleurs de série, mais un client peut aussi opter pour 5 places seulement, au même tarif. Une subtili­té qui explique sans doute que Renault estime à 75 % des ventes la part du 7 places. Une palette de configurations permettant de faire varier le coffre de 159 à 1 818 l.

 

©Renault/Greg/DPPI

 

À bord, la sensation d’espace mise également sur les surfaces vitrées et notamment un gigantesque toit en verre de plus d’un mètre carré. Reposant sur la plateforme CMF‑CD de l’Alliance, comme l’Austral, il en reprend logique­ment les technologies, avec notamment 32 Adas mais aussi l’infodivertissement avec Google intégré.

 

L’Espace peut aussi compter sur un train arrière multibras et sur le système de roues directrices à l’arrière 4Control, de série sur les fini­tions Esprit Alpine et Iconic, pour plus de dynamisme. Au final, l’Espace accuse seulement 70 kg de plus que l’Austral (de 1 587 à 1 698 kg) et se montre encore plus confortable.

 

Sans véritable concurrence

 

Mais l’un des incontestables points forts de ce nouvel Espace est sa mo­torisation, même si la gestion de la boîte mérite encore quelques ajus­tements. En effet, uniquement dis­ponible avec l’E‑Tech full hybrid de 200 ch, Renault annonce une consommation moyenne de 4,6 l et des émissions de 104 g/km. Cela peut grim­per à 111 g/km selon les équipements et options.

 

De quoi échapper à tout malus CO2 et même à la TVS pendant 3 ans pour les professionnels. Dans certains cas, pour les versions qui dépassent 1,8 t, il peut y avoir un malus au poids de l’ordre de 250 euros au maximum. Rien de rédhibitoire.

 

©Renault/Greg/DPPI

 

L’Espace a donc de quoi entamer une belle carrière commerciale, d’autant qu’actuellement, il est sans réelle concurrence. Le Peu­geot 5008 ne dispose pas d’offre hybride équivalente, même si un système en 48 V est annoncé, sans connaître le ni­veau des émissions de CO2 pour l’heure.

 

Quant aux Volkswagen Tiguan Allspace et Sko­da Kodiaq, ils ne disposent pas d’alter­natives électrifiées. Cela viendra dans quelques mois avec de nouvelles géné­rations disponibles en hybrides rechar­geables, mais forcément plus chères. Son cousin de plateforme, le Nissan X‑Trail, a choisi une autre technologie moins efficiente en termes de CO2. L’Es­pace a donc un boulevard devant lui.

 

©Renault/Greg/DPPI

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