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Constructeurs

Renault : des résultats satisfaisants

Publié le 20 février 2004

Par Alexandre Guillet
6 min de lecture
La forte concurrence en Europe a pesé sur la marge opérationnelle de Renault en 2003 qui atteint 3,7 % d'un chiffre d'affaires en progression de 3,8 %. Le résultat net est en forte augmentation (+ 26,8 %) grâce à la contribution encore très significative des résultats de Nissan. Le groupe a par...

...ailleurs poursuivi la réduction de son endettement : il ne représente plus que 12,9 % de ses capitaux propres.


En 2003, le groupe Renault a affiché pour la seconde année consécutive des ventes mondiales en léger recul (- 0,7 %, à 2,389 millions de VP et VU). Néanmoins, son chiffre d'affaires automobile a continué de progresser (+ 3,7 %, à 35,535 milliards d'euros). Renault invoque de multiples raisons à cela : amélioration du mix produit et des prix en Europe, augmentation des ventes de Diesel, de pièces de rechange et de VO par son réseau européen, développement de la marque à l'international et, enfin, accroissement des ventes d'organes mécaniques, notamment à Nissan. Le groupe a subi un effet négatif de change de l'ordre de 2 % lié à l'appréciation de l'euro par rapport à différentes devises. L'activité financement s'améliore pour sa part de 5,1 %, à 1,99 milliard d'euros, et représente ainsi 5,3 % du chiffre d'affaires du groupe (lire article en page 12 sur les résultats de RCI Banque).

Impact positif important du résultat de Nissan

Louis Schweitzer s'est déclaré satisfait du travail réalisé par l'ensemble du personnel Renault en 2003. Pourtant, l'objectif qu'il avait annoncé lors de la présentation des résultats 2002, "réaliser une marge opérationnelle de 4 % du chiffre d'affaires en 2003", n'a pas été atteint. Ou en partie seulement. La marge fut en effet de 4,3 % au second semestre, grâce aux facturations des nouvelles versions de Mégane, mais de seulement 3,2 % au premier semestre.




EN CHIFFRES

Renault en 2003


  • Chiffre d'affaires : 37,5 milliards d'euros (+ 3,8 %)
  • Résultat avant impôt : 3,023 milliards d'euros (+ 23 %)
  • Dont contribution de Nissan : 1,705 milliard d'euros (+ 27,7 %)
  • Sur l'année, la marge opérationnelle se situe ainsi à 3,7 % : alors que le chiffre d'affaires global a augmenté de 3,8 %, à 37,525 milliards d'euros, la marge s'est réduite de 5,5 %, à 1,402 milliard d'euros (*). Elle subit la baisse de l'activité commerciale de l'Europe, et surtout de la France, qui sont, a rappelé Louis Schweitzer, les seuls contributeurs à la marge opérationnelle. Le résultat avant impôt du groupe est en nette progression (+ 23 %), à 3,023 milliards d'euros, soit plus du double que sa marge opérationnelle. Une nouvelle fois, la part revenant à Renault dans le résultat net de Nissan (qu'il détient à 44,4 %) contribue très fortement à cette performance : elle atteint cette année 1,705 milliard d'euros (contre 1,335 milliard d'euros en 2002), soit 56 % du résultat avant impôt de Renault. La contribution de AB Volvo (détenu à 20 % par Renault) est moindre mais en progression : 175 millions d'euros, contre 71 millions en 2002. Après prise en compte de la charge d'impôt et des intérêts minoritaires, le résultat net de Renault s'établit à 2,480 milliards d'euros (+ 26,8 %). Fort de ses bons résultats, le conseil d'administration du groupe a proposé un versement de dividendes de 1,4 euro par action, en hausse de 21,7 %. Pour 2004, Louis Schweitzer a fixé à ses équipes un objectif de marge opérationnelle de 4,5 % et table également sur une nouvelle augmentation du résultat net.

    Diminution de la dette

    La marque au Losange a par ailleurs poursuivi le renforcement de sa structure financière à travers l'augmentation de ses capitaux propres, de 1,763 milliard d'euros, et la diminution de l'endettement financier de sa branche automobile : celui-ci baisse de 747 millions d'euros pour ne plus représenter que 1,748 milliard d'euros, soit 12,9 % des fonds propres (contre encore 21,1 % en 2002). La capacité d'autofinancement est en léger retrait à 3,150 milliards d'euros malgré l'impact positif des versements de dividendes par Nissan au titre de 2003 : 267 millions d'euros contre 183 millions en 2002.

    Du nouveau pour 2004

    Côté produit, Louis Schweitzer a rappelé que 2004 serait l'année du programme 90, "la voiture à 5 000 euros", dont la commercialisation débutera à l'automne en Roumanie. Elle sera ensuite lancée en Europe centrale et sera produite au Maroc, en Colombie, en Russie et en Iran pour atteindre, à terme, des volumes de 700 000 unités/an. Pour ce qui est de la Chine, la stratégie de développement sera dévoilée en cours d'année, a-t-il déclaré. Louis Schweitzer table toujours sur un marché européen en progression de 1 % en 2004 : "Des signes encourageants sont apparus en Allemagne tandis qu'en France, il ne faut pas se fier aux chiffres du mois de janvier, perturbé par le sprint final de décembre."


    X. C.


     





    ZOOM

    L'Alliance détient 9,3 % du marché mondial

    En 2003, Renault-Nissan a gagné 0,2 point de pénétration dans le monde, avec un total de 5 357 315 véhicules vendus (VP et VU), soit 4,2 % de plus qu'en 2002. En revanche, les ventes du groupe Renault sont en légère baisse (- 0,7 %), à 2,389 millions d'unités. Dacia affiche une avancée de 18,8 % de ses ventes, à 68 801 unités, grâce à un doublement de ses exportations, tandis que Renault Samsung Motors, sur un marché coréen en net recul (- 18 %), a vu ses ventes chuter de 4,8 %, à 111 431 unités. Sans ces deux marques, Renault affiche un recul de 3,4 % en Europe occidentale et progresse de 11,9 % dans le reste du monde.






    ZOOM

    Le point sur les effectifs

    Les effectifs du groupe Renault ont diminué de 1 611 personnes en 2003, à 130 740 salariés, dont 846 personnes par l'effet principal de la déconsolidation de Renault Agriculture, cédée à la société Claas début 2003. Au cours de l'année, Renault a recruté de l'ordre de 5 000 nouveaux collaborateurs dans le monde, dont 1 925 au sein de Renault SAS. Parallèlement, 5 612 salariés ont actuellement un statut CASA (cessation d'activité des salariés âgés) sur les 10 000 qui bénéficieront de ce dispositif jusqu'en 2005. Parmi eux, 1 862 ont adhéré à la démarche en 2003. Financièrement, cela s'est traduit en 2003 par des coûts et provisions d'adaptation des effectifs pour 160 millions d'euros (contre 156 en 2002).

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