Renault dans la tourmente
Depuis, soit au bas mot à la mi-saison 2009, Renault s'est séparé de "Nelshinho" au profit du franco-suisse Romain Grosjean. Or, coïncidence "troublante", c'est précisément à l'occasion de la deuxième course de ce dernier, soit au GP de Belgique à Spa-Francorchamps, que l'affaire fut révélée par les médias. Un "lièvre" soulevée à l'origine par le commentateur de la chaîne brésilienne TV Globo, sans doute légèrement aiguillé par Nelson Piquet Sr, très attentif à la carrière du fiston.
Bref, en gros, l'accident de Nelson Piquet junior aurait été orchestré par le patron d'ING Renault F1 Team (Flavio Briatore) afin de faciliter la sortie de la voiture de sécurité. Ainsi, après avoir ouvert une enquête, la FIA vient de faire savoir qu'un conseil mondial extraordinaire va débattre de la question le 21 septembre prochain à Paris. "Des représentants du team devront répondre des charges pesant sur leur équipe, notamment une infraction à l'article 151c du code sportif international (article relatif à tout procédé frauduleux ou manœuvre déloyale de nature à nuire à l'intégrité des compétitions ou des intérêts du sport automobile, NDLR), pour avoir incité son pilote Nelson Piquet Jr à provoquer un accident délibéré à même d'entraîner l'entrée en scène de la voiture de sécurité à l'avantage de son autre pilote, Fernando Alonso", prévient le communiqué de la FIA.
La réaction de Renault ? L'écurie franco-anglaise faisait juste savoir "qu'elle prenait acte de cette convocation mais qu'elle ne ferait aucun commentaire sur le sujet d'ici le 21 septembre prochain". Tout le mal que l'on puisse lui souhaiter est d'avoir des "billes" pour sa défense. Dans le cas contraire, tout est possible, évidemment, à la seule nuance que Bernie Ecclestone, le grand argentier de la F1, plaidera pour une certaine clémence du pouvoir sportif. Maintien des grands constructeurs dans la discipline reine du sport automobile oblige ! Surtout après le départ de Honda, désormais suivi par BMW. Une chose est certaine. Renault a toujours cultivé une image d'intégrité et de sincérité, en mettant un point d'honneur à ne pas enfreindre les règles… Ce qui n'est pas forcément le cas de tout le monde, loin s'en faut. Renault, également, qui a refusé d'obtenir un titre sur le "tapis vert" (alors que l'écurie aurait eu sans nul doute gain de cause), en excluant l'idée de porter réclamation contre Brabham-BMW en 1983 alors que cette dernière avait eu recours à un carburant non conforme pour s'imposer face à Prost. A coup sûr, Nelson Piquet Sr n'aurait jamais coiffé sa 2e couronne mondiale. Aurait-il la mémoire courte ? Si tant est qu'il est à l'origine de l'affaire, bien sûr. Certes, on peut aussi supposer que la démarche a pour objectif de viser Briatore, plutôt que Renault. Le "show" tant prôné par Carlos Ghosn lui-même, risque bel et bien d'avoir lieu en coulisse.
Photo : La victoire d'Alonso dans les rues illuminées du circuit de Singapour fait désormais l'objet d'une investigation côté FIA.
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