Que reste-t-il aux berlines ?
Le verdict de Jato est sans appel : en 2019, les berlines, qu’elles soient dotées de 4 portes ou d’un hayon, ont séduit moins d’automobilistes à travers le monde. La faute à quoi ? Au rouleau compresseur SUV, mais pas que : dans certaines régions, le pick-up a aussi causé, dans une moindre mesure, du tort aux berlines. Mais le report des automobilistes d’un segment à un autre n’est pas la seule explication avancée par Jato pour permettre de comprendre le déclin de cette carrosserie. « Nos données provenant de 54 marchés à travers le monde indiquent que la demande pour ces véhicules a été affectée négativement par l'environnement volatile, et ce, plus que tout autre type de carrosserie. »
Dans le détail, en 2019, sur un marché mondial global en recul de 4 %, les berlines 4 portes ont vu leur volume de ventes régresser de 6,8 %. Tout n’est pas noir toutefois : l’an passé, elles se sont imposées en tant que deuxième carrosserie préférée des acheteurs voitures particulières. Leurs ventes ont totalisé 18,85 millions d'unités, ce qui équivaut à une vente sur quatre de VP et une part de 23 %, amputée d'un point par rapporr à 2018.
La Chine n’est plus le paradis de la berline 4 portes
La baisse des ventes de berline 4 portes est due essentiellement au fait que plus de la moitié du volume global est généré par la demande chinoise. Or, ce marché a été caractérisé en 2019 par un endettement des ménages élevé et un climat économique incertain, poussant les consommateurs à la prudence. Résultat : nombreux ont été ceux qui ont préféré retarder leur achat. Toutes les carrosseries ont logiquement subi un repli, mais les berlines qui ont souffert d’un plus gros du ralentissement, alors que, au cours des années précédentes, les consommateurs chinois avaient privilégié les berlines compactes. Las, ces dernière n’ont pas résisté, comme partout dans monde, à la vague SUV.
Phénomène similaire aux Etats-Unis, un autre marché qui connaissait auparavant une forte demande de berlines. En 2009, les berlines 4 portes représentaient 39 % du marché total avant de chuter à 22 % une décennie plus tard, obligeant les constructeurs nationaux à abandonner leurs icônes telles que la Chevrolet Impala, la Ford Taurus ou encore la Dodge Dart. Chiffre parlant : l’an passé, 67 % des berlines vendues aux Etats-Unis portaient un blason asiatique.
En Europe, ces véhicules n’ont jamais su trouver leur public notamment en raison d’un design qui ne fait pas mouche et des dimensions trop encombrantes. Quelques constructeurs tentent pourtant de renverser la valeur en créant des berlines coupé quatre portes, à l’image de Volkswagen avec son Arteon, la Kia avec sa Stinger, Mercedes avec sa CLA ou encore Audi avec sa A5 Sportback. Avec des succès plus ou moins probants. Autre piste, celle de Tesla, qui mise à la fois sur l’électrification, avec, a priori, succès.
Les SUV sur les plates-bandes des berlines à hayon
Les facteurs à l'origine de la baisse des ventes de voitures à hayon sont plus complexes selon Jato. Contrairement aux berlines 4 portes, les berlines avec hayon manquent d'attrait aux États-Unis et en Chine, mais plaisent en Europe. Une dépendance à un seul marché qui les expose d’autant plus aux aléas. En 2019, les ventes de voitures à hayon ont baissé de 12 % à 9,2 millions d’unités, dont la moitié réalisées en Europe, où la demande a tout de même diminué de 7 %. Le deuxième d’importance : l’Amérique latine, avec 1,2 million d'unités, en baisse de 11 %, suivi de la Chine avec 717 000 unités, soit une demande en baisse de 36 %.
Explication de cette demande en repli en Europe et Amérique latine selon Jato : l’augmentation de la taille des berlines 5 portes. « Plus elles deviennent grandes, moins elles deviennent fonctionnelles et maniables. Cette augmentation de taille les a mis sur le même pied d’égalité avec les SUV, qui ont récemment réduit leur taille. Lorsqu'il s'agit de choisir entre une berline à hayon ou un SUV, les consommateurs optent pour le type de carrosserie le plus attrayant : le SUV. », conclut le fournisseur d’informations automobiles. Cette volatilité de la demande n’a pas non plus été sans impact sur les breaks : autrefois considérés comme la voiture familiale par excellence, ces véhicules souffrent aussi de la concurrence des SUV. En 2019, 2,33 millions de breaks ont été écoulés, un volume en recul de 7 %. 70 % de ce volume global a été réalisé en Europe, où la demande est restée en revanche stable.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.