PSA et Proton : coopération à l’étude
...de PSA Peugeot-Citroën, et Syed Zainal Abidin Bin Syed Mohamed Tahir, directeur général de Proton, ont signé à Paris, en présence de Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de PSA, et de Dato' Mohammed Azlan bin Hashim, président de Proton, une lettre d'intention pour étudier une possible coopération entre les deux groupes automobiles. L'étude en question doit durer quelques mois avant de livrer son verdict sur l'opportunité de travailler en commun sur "le développement de produits, la production, l'assemblage et la distribution de véhicules, la maîtrise de la qualité, et le développement du tissu des fournisseurs". Dès lors, libre à chacun de spéculer sur l'hypothèse d'un véhicule low-cost…
Une nouvelle fenêtre vers la Chine
Excluant pour l'heure toute forme d'acquisition ou de prise de participation croisée, PSA compte rester indépendant et reconduire son schéma fétiche de coopération ponctuelle. En cas d'accord formalisé, le groupe espère augmenter les ventes de Peugeot et Citroën en Malaisie et par
FOCUSProton en bref Créée en 1983, la marque Proton commercialise ses premiers véhicules deux ans plus tard. Puis s'impose rapidement sur son marché domestique et dans la zone Asean. Aujourd'hui, le 1er constructeur malaisien, qui emploie 11 000 salariés dont 6 000 en Malaisie, exporte vers une cinquantaine de pays avec quatre marchés clés : le Royaume-Uni où il est présent depuis 1987, le Moyen-Orient, l'Australie et donc, l'Asie du sud-est. Le groupe s'appuie principalement sur le site de production de Shah Alam, à proximité de Kuala Lumpur, d'une capacité de 240 000 véhicules par an et sur sa nouvelle usine de Tanjung Malim, elle aussi proche de Kuala Lumpur. Depuis plusieurs mois, les ventes de Proton baissent significativement et la marque cherche des solutions pour redresser le cap. Pour mémoire, rappelons que Proton a racheté Lotus en deux temps (prise de participation en 1996 et contrôle à 100 % en 2003). |
Le gouvernement malaisien, un passage obligé…
Si l'accord semble avoir de bonnes chances d'aboutir, eu égard à la précocité et à la transparence de son annonce, il convient néanmoins de rester prudent. En effet, tout le monde garde en mémoire le récent échec des négociations pourtant avancées entre Volkswagen et… Proton. Pour cause de désaccord entre la direction allemande et l'Etat malaisien, ce qui inspira à Bernd Pischetsrieder une déclaration fort abrupte. Les autorités malaisiennes pèsent en effet fortement sur la gouvernance d'entreprise de Proton. Logique quand on sait que la marque a été créée en 1983, avec le soutien de Mitsubishi Motors Corporation, par le gouvernement malaisien. Elle est d'ailleurs inscrite dans le Plan national "Vision 2020 pour la Malaisie" qui prévoit notamment de doter le pays d'un secteur industriel significatif et moderne. Au-delà de ces obstacles, qui ajoutent une contrainte politico-diplomatique à l'opération industrielle et financière, PSA pourra toutefois s'appuyer sur son histoire pour polir le dialogue. De 1996 à 2000, le groupe s'était ainsi déjà associé à Proton pour vendre son AX en Malaisie sous le nom de Proton Tiara.
Alexandre Guillet
*Association of South East Asian Nations regroupant, outre la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, Brunéi, le Vietnam, la Birmanie, le Laos et le Cambodge.
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