PLF 2024 : les pick-up double cabine dans le collimateur
Les pick-up double cabine sont régulièrement la cible de l’administration fiscale. Encore plus depuis que les constructeurs, Ford et Volkswagen en tête, ont trouvé le moyen d’homologuer certaines déclinaisons de leurs véhicules afin qu’elles échappent au régime fiscal des voitures particulières auquel elles sont supposées être soumises.
C’est notamment le cas du nouveau Ford Ranger et de sa déclinaison musclée Raptor, commercialisés depuis peu, qui ont décroché une homologation qui leur permet d’échapper à la TVA et au malus dans leurs versions double cabine à quatre portes et cinq places.
Le PLF 2024 cible ces pratiques
Or le législateur avait précisément pris des dispositions pour que ces configurations ne puissent plus s’affranchir de la fiscalité des voitures particulières.
Volkswagen, pour son tout nouvel Amarok, a pour sa part fait le choix de proposer une version quatre portes et quatre places. Une autre astuce pour permettre d'échapper au malus.
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L’administration compte mettre un terme à ces pratiques. Le projet de loi de finances pour 2024, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, a été rédigé en ce sens.
"Le champ des véhicules de transport de marchandises assimilés à des voitures particulières au regard de leur usage sera précisé par décret afin de soumettre à l’impôt les véhicules « pick-up » comportant quatre places ou plus (contre cinq places ou plus aujourd’hui)", peut-on lire dans l’exposé des motifs de l’article 13 du PLF.
Malus de 60 000 euros + malus au poids
Cela voudrait donc dire que les pick-up double cabine, quel que soit leur nombre de place, seraient soumis, entre autres, au malus lié au CO2. Le fait est que leurs émissions dépassent les 193 g/km de CO2. Ils seraient donc frappés d’un malus de 60 000 euros.
La double peine est que le malus sera déplafonné en 2024 et ne sera plus limité à 50 % du montant de la valeur du véhicule. Il convient également d'ajouter le malus au poids...
Prenons le cas d’un VW Amarok 2,0 TDI de 205 ch facturé 53 700 euros. En basculant dans le régime fiscal VP, il conviendrait donc d’ajouter 60 000 euros puisque ses rejets de CO2 s’élèvent à 229 g/km. Sa masse à vide étant de 2 279 kg, le malus au poids reviendrait lui aussi à plusieurs milliers d'euros. La note serait donc salée...
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Cela signe donc la fin probable de l’Amarok en France dans sa version quatre portes et quatre places, la seule que Volkswagen comptait importer sur notre territoire. "Nous nous adapterons en fonction des décisions qui seront prises dans les semaines à venir", prévient toutefois Ghislain Laffite, directeur de VW VU France.
Pour le Ford Ranger, la sanction sera moins lourde puisque ce modèles est aussi décliné en simple cabine et cabine approfondie. Des versions qui, a priori, devraient encore échapper au régime fiscal des VP. Mais pour combien de temps ?
Le pick-up à l'heure de l'électrification
Quoi qu'il en soit, les pick-up seront appelés à évoluer tôt ou tard. Ils ne pourront pas éviter la case électrification, sous peine de disparaître du paysage automobile européen.
Ford a ainsi annoncé il y a quelques semaines l'arrivée, pour 2025, d'une déclinaison hybride rechargeable du Ranger. L'Amarok, qui repose sur la même plateforme, devrait lui aussi en bénéficier.
Mais c'est un constructeur chinois, Maxus, qui va s'illustrer dans un premier temps avec un pick-up 100 % électrique, le T90. Ce modèle sera commercialisé en France dès la fin de cette année 2023. Son autonomie s'élève à 330 km en cycle WLTP, pour un tarif avoisinant les 60 000 euros.
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