Pas d'Etat chez PSA
"La sécurité financière de PSA est importante et la venue de l'Etat dans le capital du groupe n'est pas d'actualité," a martelé Philippe Varin, président du directoire, avant de préciser que les "usines tournaient à un niveau acceptable". Autrement dit, la situation est grave, mais pas si désespérée qu'il faille céder des parts à l'Etat.
La famille Peugeot, les actionnaires, évoquée par les journalistes lors de la conférence de presse, n'a pas été appelée à la barre, mais leur ombre a plané pendant les débats, tant leur souci d'indépendance est légendaire. Il a même été question de savoir s'ils renouvelaient la confiance au président Varin. Ce dernier a botté en touche en disant "qu'un tel plan ne pouvait pas émaner du directoire sans avoir le soutien du Conseil de surveillance". Dont acte. Avant de reprendre, à nouveau sollicité sur cette question, que "lorsque le cours de la Bourse s'écroule, il est normal que l'actionnaire familial ne soit pas ravi. Mais nous sommes dans une tempête, un tsunami commercial en Europe et il faut garder le cap". Solidarité, donc.
L'Etat pas actionnaire mais actif ?
Où il fut question d'Arnaud Montebourg, du Redressement productif et de son plan auto qui doit être présenté prochainement. Et dont on attend beaucoup, notamment si l'on se réfère à son discours de clôture de la Conférence nationale de l'industrie, le 11 juillet : "Aux libéraux qui voient dans le rapprochement de la puissance publique et du monde de l'entreprise un amour contre nature, je réponds que Colbert a construit la France du Grand Siècle. Intervenir, ce n'est pas trahir. Agir, ce n'est pas soumettre. Tendre la main, ce n'est pas dominer. Ma politique c'est le colbertisme participatif où chacun a une responsabilité : l'Etat, le banquier, le travailleur, le chef d'entreprise, le retraité, l'étudiant."
Belle envolée lyrique qui n'a pas trouvé son pendant chez Philippe Varin, qui a précisé qu'il "était de la responsabilité de l'industriel que nous sommes de trouver des solutions et de prendre des décisions", après avoir salué le mot d'Arnaud Montebourg qui plaçait PSA dans le patrimoine de la France. En tout état de cause, PSA ne demande pas une participation ni une aide directe de l'Etat, mais serait sensible à ce qu'il entende les patrons d'entreprise sur la question du coût du travail et des charges.
En outre, Philippe Varin s'est félicité des travaux engagés par la plate-forme automobile présidée depuis peu par Michel Rollier, l'ancien patron de Michelin (remplaçant Claude Cham, le président de la Fiev, ndlr), en ces termes : "Nous avons une structure de gouvernance de la filière à la manœuvre." Pas d'Etat, mais un petit peu. Le "participatif" passera-t-il ?
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.