Opération séduction pour les Britanniques
Dans un contexte de crise potentielle, l'opération des institutions britanniques a pris des allures d'appel au maintien de la confiance, ce 28 septembre, à Paris. Au pied de la tour Eiffel, le SMMT (syndicat des constructeurs et des distributeurs) et le Gouvernement du Royaume-Uni ont réuni huit constructeurs, lors d'une conférence au cours de laquelle il a été largement question des politiques d'investissement outre-Manche, trois mois après le vote du Brexit.
Mark Garnier, chargé du commerce international, sous l'égide du secrétaire d'Etat au Parlement britannique a martelé l'importance de l'industrie automobile dans son discours. Entre les lignes, il a laissé comprendre que des débats ont lieu pour trouver une alternative aux conséquences du Brexit, s'il était appliqué dans sa forme la plus stricte. "L'industrie est une composante vitale de l'économie britannique, qui représente 12% de toutes les exportations du Royaume", a-t-il mis en exergue.
Toyota, Jaguar Land Rover, BMW, Nissan, Vauxhall, Honda, aussi bien que les plus exclusifs Aston Martin et McLaren ont relayé le propos du Gouvernement. Les deux premiers de cette liste, à la tribune, ont d'ailleurs tenu à souligner le maintien des engagements sur un territoire où 71,6 milliards de livres de chiffres d'affaires (83 milliards d'euros) et 18,9 milliards de livres de valeur ajoutée (22 milliards d'euros) ont été enregistrés l'an passé. Au cours des cinq dernières années, l'ensemble des constructeurs automobiles a investi plus de 10 milliards de livres (11,63 milliards d'euros) dans la recherche et le développement (treize centres de R&D et six centres d'étude).
L'Europe, si essentielle
Tout effet néfaste du Brexit mettrait en danger 169000 personnes employées dans la fabrication des véhicules et 814000 employés de l'industrie dans son ensemble, au Royaume-Uni. Plus de 70 modèles de véhicules au logo de 30 constructeurs sont assemblés outre-Manche à ce jour, rappelle le syndicat SMMT, qui précise par ailleurs que 90% des équipementiers mondiaux sont présents.
Trouver un accord avec l'Europe apparaît d'autant plus primordial qu'il s'agit du principal débouché. D'abord parce que 57,3% des véhicules produits s'exportent vers le continent (vers l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique et le Portugal, majoritairement). Ensuite parce que le Royaume-Uni importe 86,5% des 2,63 millions de VN immatriculés en 2015 et que 81,5% de ce volume venait des pays de l'Union. En comparaison, les Etats-Unis (premier en termes de pays) et la Chine achètent respectivement 12,1% et 7,1% des unités assemblées.
Au total, le Royaume-Uni a exporté 1,2 million d'unités en 2015. Une tendance inscrite à la hausse, cette année puisque, après huit mois, les volumes enregistrent une progression de 13%. Reste une inconnue : l'effet de la conversion entre les monnaies. Pour le moment, le recul de la livre sterling face à l'euro et au dollar, les devises de transactions avec les équipementiers, équilibrent la balance. Mais comme on le soulignait chez Rolls-Royce, juste avant le vote fatidique, nombre des équipements installés peuvent provenir de France, d'Italie ou encore de Suisse.
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