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Constructeurs

Opel et son avenir

Publié le 28 mai 2010

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Après deux années dans la tourmente, Opel espère désormais pouvoir se réincarner pleinement. Face au plan de restructuration titanesque qui attend la marque, l'accord trouvé avec les syndicats est un premier pas. Mais la question...
...vitale des aides d'Etats, Allemagne en tête, reste en suspens. Débriefing avec Alain Visser, directeur ventes et marketing.

Après des mois critiques, reconnaissant qu'il n'était pas vraiment serein au moment de découvrir les unes des quotidiens allemands, Alain Visser veut se tourner vers l'avenir. GM a sans nul doute commis des erreurs lourdes de conséquences, mais il rechigne à les juger rétrospectivement et préfère parler d'Opel comme d'une nouvelle entreprise : "Le lien avec GM était nécessaire, car une marque vendant entre 1,2 et 1,5 million de véhicules ne peut pas survivre de façon isolée. Cependant, il nous fallait une chaîne décisionnelle plus rapide et aussi plus d'indépendance, notamment pour notre plan produits". Alain Visser estime que les choses sont en bonne voie, annonçant presque officiellement l'arrivée d'une mini-car, située en dessous de l'Agila : "Nous piloterons ce projet seuls et espérons pouvoir le développer en 24 mois. Ce segment nous intéresse et au niveau du positionnement, l'exemple de la Fiat 500, avec 190 000 ventes annuelles pour une valeur moyenne supérieure à 13 000 euros par unité, est une source d'inspiration". En outre, l'Ampera viendra démontrer que la marque apporte des réponses sur le vaste sujet des énergies alternatives, même si les volumes seront limités, environ 10 000 unités en 2011 et 2012, principalement pour les collectivités, Alain Visser refusant par ailleurs de donner une estimation du potentiel du VE au regard du parc mondial.

Comptes à rebours

L'autre priorité de la marque concerne son image. Une image que la direction veut définitivement forte et allemande, sur les bases solides posées par l'Insignia. Toutefois, Alain Visser reconnaît que la marque souffre d'un manque d'identification et que son image n'est pas au niveau de la qualité des produits. Vaste chantier en perspective, qui sollicitera aussi le réseau, notamment français. D'ailleurs, suite à la réunion du GNCO, Alain Visser a confirmé que tout le réseau n'exploitait pas pleinement son potentiel et que la marque méritait mieux que ses 3 % de parts de marché… Parallèlement, Opel doit impérativement se développer sur les marchés émergents. Détroit ne faisant plus systématiquement obstacle, plusieurs hypothèses sont à l'étude : la Chine, l'Australie et l'Amérique du Sud, des projets au Chili et au Pérou étant ainsi en cours d'évaluation. Selon Alain Visser, la force de Chevrolet sur certains de ces marchés n'est pas un problème : "Le positionnement des marques est différent et Opel se présente plus comme une proposition d'avenir quand des primo-accédants voudront monter en gamme". Il n'en demeure pas moins que le temps presse et que l'équation est complexe. D'une part, Opel doit s'assurer de l'aide de plusieurs Etats (Allemagne, Angleterre, Pologne et Espagne), toujours en suspens… D'autre part, malgré un exercice 2010 annoncé difficile (environ un million de ventes) et une sortie de crise fixée à 2014-2015, il faut assurer le retour aux bénéfices fin 2011. Ne serait-ce que pour séduire les "prêteurs"…

* Propos recueillis dans le cadre de l'émission Face à la Presse -Auto K7- animée par Pierre Mercier en compagnie de Denis Fainsilber (Les Echos), Laurence Frost (Bloomberg News), Jean-Pierre Genet (L'Argus) et Jean-Rémy Macchia (France Info).

Photo : "En France, tout le réseau n'exploite pas pleinement son potentiel et la marque mérite mieux que ses 3 % de parts de marché", assène notamment Alain Visser.

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