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Constructeurs

“Nous avons fait le choix de forts partis pris”

Publié le 8 octobre 2013

Par Christophe Jaussaud
7 min de lecture
Avec Cactus, Citroën tente de se réinventer. Ce concept pose les bases de la future gamme C, et donc des modèles à venir. Son directeur général revient plus en détail sur cette nouvelle philosophie, mais aussi sur les autres défis que la marque devra relever pour renouer avec le succès.
Frédéric Banzet, directeur général de Citroën.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Après la présentation théorique de la future gamme C voilà quelques mois, nous en découvrons aujourd’hui davantage avec le concept Cactus. Pourrions-nous revenir sur cette nouvelle philosophie ?

FREDERIC BANZET. Avec ce concept, nous présentons un manifeste de l’évolution de la ligne C de Citroën. Elle s’appuie sur une philosophie assez simple : apporter au client ce qui est réellement important, ce qui compte vraiment. Pour cela, nous avons fait le choix de forts partis pris, notamment en termes de design, de confort, de bien-être ou de facilité d’usage. Ainsi, au sujet du design, nous avons choisi des lignes très simples, épurées, qui peuvent contraster avec celles de la ligne DS, plus sophistiquées, mais qui demeurent très fortes et expriment en même temps une fonction. C’est par exemple le cas des AirBump, qui sont des éléments de personnalité très forts tout en ayant un vrai rôle de protection pour la carrosserie du véhicule. De la même manière, nous avons fait le choix de privilégier le confort et le bien-être à bord, notamment grâce à l’intelligence de l’architecture. Ainsi, nous pouvons offrir une planche de bord très dégagée avec de nombreux rangements grâce à un airbag maintenant situé dans le pavillon. L’utilisation sera quant à elle moins complexe avec deux grands écrans, dont un tactile qui regroupe toutes les commandes de la voiture. Ce Cactus reste un objet de valeur, mais avec l’ambition d’avoir un coût d’utilisation très compétitif par un budget maîtrisé.

JA. A quel moment Cactus deviendra-t-il C4 Cactus ?

FB. Le C4 Cactus sera lancé mi-2014. Ce nouveau modèle viendra épauler la C4 actuelle, lancée en 2010, sur le segment C, en s’adressant à un type de clientèle différent. Une nouvelle offre parfaitement complémentaire à la gamme actuelle.

JA. Allez-vous attendre les retours clients au sujet de ce nouveau modèle pour aller plus avant dans la refonte du reste de la gamme C ?

FB. La philosophie de positionnement de la gamme C est bien celle que l’on exprime avec Cactus. Maintenant, son exécution doit être adaptée selon les segments, selon les attentes clients.

JA. Ce salon marque aussi le lancement du C4 Grand Picasso, l’occasion de revenir sur vos performances en Europe. Qu’espérez-vous pour cette fin d’année ?

FB. Jusqu’ici, en Europe, nous avons perdu environ 0,4 point de part de marché. Il y a deux raisons principales à cela. La première est liée à un mix pays négatif du fait des difficultés des pays d’Europe du Sud, où nous sommes historiquement forts. Quant à la seconde, nous avons été indubitablement touchés par les problèmes de production de la C3 à Aulnay, qui nous ont coûté environ 0,3 point de part de marché en Europe au premier semestre. Avec ces problèmes de production derrière nous, d’une part, et la montée en puissance des C4 Picasso et C4 Grand Picasso d’autre part, nous visons une meilleure part de marché au second semestre qu’au premier, mais aussi meilleure qu’au premier semestre 2012. J’ai bon espoir que l’on ait touché le fond en termes de part de marché et que nos chiffres vont s’améliorer dans les mois qui viennent. Maintenant, je ne peux pas préjuger de l’évolution du marché et nous ne maîtrisons pas tout.

JA. L’Europe reste donc un marché difficile, mais qu’en est-il de vos performances à l’international ?

FB. Hors d’Europe, nous affichons une croissance solide et robuste avec des ventes en augmentation de 23 %. Naturellement, la Chine tient un rôle important dans cette croissance avec 30 % de gagnés sur un marché à + 16 %. Nous gagnons donc des parts de marché dans ce pays, mais c’est également le cas au Brésil, en Argentine, en Turquie ou encore en Algérie. Seul le marché russe demeure difficile avec une baisse, notamment sur les segments où nous sommes présents avec une industrialisation locale. Nous y avons lancé la C4 Sedan il y a peu, avec un certain succès, mais nous refusons de nous lancer dans la guerre des prix qui a cours en ce moment.

JA. Un mot de DS en Chine. Le déploiement de la marque est-il conforme à vos attentes et les difficultés financières du groupe ont-elles remis en cause le plan produit DS pour ce pays ?

FB. Concernant le plan produits DS en Chine, il demeure en l’état, rien n’est remis en cause. Quant à l’évolution des ventes de DS, nous restons pour l’heure sur des volumes restreints car il s’agit d’importation. Mais les choses vont s’accélérer dès la fin du mois de septembre avec l’inauguration de notre nouvelle usine à Shenzhen, où la DS5 sera industrialisée. Puis arrivera, mi-2014, un nouveau véhicule Premium tricorps du segment C qui nous permettra de compter sur des volumes plus importants. Quant à notre réseau de distribution DS dans le pays, jusqu’ici nous comptons 25 points de vente et, d’ici la fin de l’année, nous couvrirons une quarantaine de villes.

JA. Un mot sur votre réseau. Comment traverse-t-il cette période plutôt difficile ?

FB. C’est variable selon les pays et naturellement beaucoup plus compliqué dans les pays du sud de l’Europe où une part importante de notre réseau ne gagne pas d’argent. Nous n’avons pas mis en place une restructuration volontaire, mais nous avons effectivement perdu un certain nombre de concessionnaires. En France, même si la rentabilité moyenne reste stable, nous avons un nombre plus important de points de vente qui ne gagnent pas d’argent. Cela étant, il y a une vraie question de productivité dans la distribution automobile, sur laquelle nous travaillons en associant le réseau, de manière à améliorer notre qualité de service. Un travail entrepris en Chine où une enquête JD Power nous classe 3e en vente et 3e en après-vente, sur plus de 60 marques testées. Notre volonté est aujourd’hui d’avoir le même type de démarche dans l’ensemble du monde afin de devenir les meilleurs en termes de satisfaction clients. Ce sera une les clés de la réussite, aussi bien pour nous que pour nos réseaux.

JA. Après avoir dominé le WRC durant de longues années, vous vous lancez aujourd’hui dans le WTCC ?

FB. Il s’agit d’un nouveau challenge pour nous comme pour Sébastien Loeb et même pour Yvan Muller, qui est en route vers un 4e titre mondial dans cette discipline (N.D.L.R. : Yvan Muller a effectivement été titré pour la 4e fois en WTCC le 22 septembre dernier). Une véritable Dream Team qui totalise tout de même 12 titres de champion du monde. Bien sûr, notre objectif est de gagner car nous n’entrons pas dans un championnat de monde pour y faire de la figuration. Nous avons choisi le WTCC car cette compétition offre une couverture internationale forte, avec en particulier deux courses en Chine. Le fait que nous ayons choisi de faire courir la C-Elysée n’est pas un hasard non plus. Au fil des ans et de nos engagements, nous avons créé une histoire formidable avec Sébastien Loeb et c’était important de continuer à capitaliser sur notre image commune. Sébastien voulait être un ambassadeur actif et nous en sommes très heureux.

JA. Un dernier mot pour conclure…

FB. La marque de fabrique de Citroën est de s’être réinventée, perpétuellement, au fil de l’histoire, connaissant ainsi des périodes glorieuses qui ont marqué l’épopée de l’automobile. C’est ce que nous voulons continuer à faire aujourd’hui. C’est mon souhait le plus cher.
 

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