"Nous avons dû apprendre à être global"
Skoda après neuf mois
Avec 717 200 unités vendues depuis le début de l’année, Skoda affiche une croissance mondiale de 7,9 %. L’Europe centrale et de l’Est affichent les plus belles performances avec 16 % de progression, à 193 600 unités. Vient ensuite l’Asie, avec la Chine, où Skoda gagne 10,7 % avec plus de 215 000 immatriculations. La Chine est d’ailleurs devenue le premier marché de la marque, devant l’Allemagne.
Winfried Valhand au service de Skoda et de son internationalisation
Aujourd’hui président, Winfried Valhand connaît Skoda sur le bout des doigts. Après avoir notamment travaillé à Wolfsburg chez Volkswagen, il devient vice-président de Skoda en 2002 et sera le maître d’œuvre de l’internationalisation de la marque. Il partira d’ailleurs diriger la marque en Chine pendant cinq années avec le succès que l’on sait. “Nous avons dû apprendre à être global, explique-t-il, à faire les choses bien, pas à pas.” Le travail sur les produits, naturellement, mais aussi avec le personnel, a été parmi ses nombreux défis.
Répartition des ventes
Aujourd’hui, 60 % des ventes sont réalisées en Europe et la marque souhaite qu’à l’avenir, celles hors d’Europe atteignent ce même chiffre de 60 %. La nouvelle Octavia, qui sera présentée lors du prochain salon de Genève, sera toujours le fer de lance de la marque, son premier volume, mais la Rapid présentée ici à Paris est appelée à devenir son deuxième volume grâce notamment à ses performances dans les pays émergents. Elle est déjà vendue et produite en Inde, mais elle jouera également un rôle déterminant en Chine et en Russie.
Skoda et Volkswagen depuis 1991
Ce n’est pas un secret que Skoda était courtisée par Volkswagen et Renault au début de la décennie 90. Finalement ce fut Volkswagen, car le groupe allemand avait promis de conserver la marque Skoda ainsi que la R&D en République tchèque alors que Renault voulait simplement les moyens de production.
Skoda et le low cost
“Skoda ne sera jamais Dacia !” Voilà comment répond Winfried Valhand à la question : Skoda est-elle une marque low cost ? “Skoda propose à ses clients des boîtes DSG, une transmission intégrale, des produits comme la Superb qui n’ont rien de low cost.” Puis il poursuit sa démonstration avec deux tableaux comparant l’évolution des ventes de Renault et Dacia avec celles Volkswagen et Skoda. Pour lui, c’est clair, Dacia a cannibalisé Renault alors que Skoda a progressé sans jamais gêner la croissance de Volkswagen. Ainsi, entre 2005 et 2011, les ventes de Renault n’ont pas augmenté, restant à 3,2 millions, alors que celles de Dacia sont passées de 144 000 à 852 000 unités (+ 34 % par an). Dans le même temps, les ventes de la marque Volkswagen sont passées de 3,5 millions à près de 6 millions (+ 9 % par an), quand celles de Skoda gagnaient 10 % par an, passant de 492 000 à 879 000 unités.
L’avenir de Skoda
“Aujourd’hui, nous comptons 7 modèles dans notre gamme et, d’ici peu, nous pourrons encore compter sur un SUV plus généreux” explique le président. Pas vraiment dans la mouvance européenne qui privilégie le gabarit compact, mais Skoda est bel et bien une marque internationale et cela justifie ce choix. De plus, pour l’avenir, y compris en Europe, le président rappelle que Skoda peut utiliser les technologies développées par le groupe et pourra naturellement proposer la technologie Plug-in. Toujours au chapitre produits, Winfried Valhand a confirmé que l’offensive était loin d’être terminée avec une nouveauté tous les six mois jusqu’en 2015.
Autant de choses nécessaires à Skoda pour atteindre son objectif 2018, à savoir atteindre 1,5 million de ventes. Pour Winfried Valhand, l’une des forces de Skoda est d’avoir “une stratégie claire qui, de plus, n’a jamais changé”. Une certaine forme de continuité. Un atout, selon lui, que la Golf et son succès symbolisent lorsqu’en face, les autres constructeurs choisissent une rupture tous les dix ans.
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