"Nous affichons une profitabilité de 3,5 %"
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Comment vous portez-vous depuis le rachat ?
MARC LUINI. Ce n’est que du bonheur. Tata a fait en sorte que Jaguar et Land Rover passent la crise en soutenant les marques avec le plan d’investissement initialement prévu à la reprise, en 2008. Il faut admettre qu’en ce moment, seuls les segments du low cost et du Premium tirent leurs épingles du jeu, et nous en profitons à plein. En deux ans, le groupe a renoué avec les bénéfices. Chose qui n’existait plus à la fin de l’ère Ford.
JA. Quel profit tirez-vous de l’Evoque ?
ML. L’Evoque a rencontré un franc succès dans l’Hexagone, si bien que nous sommes considérés comme le 4e ou 5e marché mondial pour ce véhicule. Il a permis à Land Rover de repasser la barre des 9 000 immatriculations et, surtout, de générer du trafic en concession pour redonner de la visibilité aux autres produits.
JA. Quid de Jaguar ?
ML. Nous avons lancé le 2,2 l sur la XF il y a un an, et cela nous a fait du bien par rapport au V6 de 3 l, auprès des sociétés. Depuis, nous observons un ralentissement qui a débuté durant la période des élections, pour ne jamais repartir. Le rythme de commandes oscille entre 50 et 70 unités mensuelles. Ce n’est pas dans notre ADN, mais nous avons créé un département dédié, il y a dix-huit mois, pour s’adresser aux loueurs et aux grands comptes avec un certain succès. Nous nous employons à être intégrables dans les stratégies de ces clients, nous travaillons sur les valeurs résiduelles et nous avons pour ambition d’accroître notre présence. Ce département a également relancé l’activité VO. Cela se traduit par le rafraîchissement du label et des garanties. Il n’y a pas encore de problématique, mais nous voulons anticiper, d’où les opérations pilotes en cours.
JA. Quels sont les objectifs de la Jaguar F-Type et du Range Rover ?
ML. Plus encore que la XK, la F-Type affirme sa position et ses attributs sportifs, sans compromis. Il y aura deux V6 de 340 et 380 ch, et un V8 Supercharged de 495 ch. Pour schématiser, la F-Type se place entre la Porsche Cayman et la 911. Nous visons 200 à 250 unités en plus des 120 XK.
Pour ce qui est du Range Rover, il franchit une étape supplémentaire et respecte la demande formulée par les clients, “Ne changez rien et rendez-le meilleur”. Il s’est allégé de 450 kg, ce qui le rend plus dynamique et plus proche d’une berline. Nous avons une clientèle très fidèle, voilà notre première cible. Ensuite, nous allons concurrencer les Allemands et, enfin, nous irons draguer les conducteurs de berlines. L’an passé, nous avons livré 400 Range Rover, cette année nous sommes à 200 immatriculations et l’idée avec la 4e génération est de revenir à nos volumes historiques.
JA. Qu’en est-il alors du réseau ?
ML. Nous affichons une profitabilité de 3,5 % cette année, en dépit des récentes mises aux normes qui ont nécessité plusieurs centaines de milliers d’euros dans certains cas. Les distributeurs ont notamment restructuré les concessions pour associer les deux marques, les ateliers couvrent donc les frais fixes tandis que la vente rapporte. Nous avons transformé des concessions non rentables en points service. Nous avons à cette date 38 concessions Jaguar et 78 Land Rover, et hormis quelques projets, cela va rester stable.
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