Nissan toujours en phase avec son plan
Future Micra, Pulsar et SUV VE
Pour Philippe Klein, directeur Programme Monde de Nissan, la “priorité est de générer un portefeuille de produits efficaces et attractifs afin de couvrir le marché mondial à hauteur de 90 %. C’est pourquoi il existe un ambitieux plan produits sur les trois ans à venir”. Ces propos du dirigeant sont une façon originale d’introduire le concept-car Sway, exposé sur le stand de la marque, dont la présence a suscité de nombreuses interrogations. Car si Nissan n’a rien annoncé officiellement, ce concept-car aux lignes futuristes et audacieuses préfigure bel et bien le style de la future Micra, attendue sur nos routes d’ici deux ans. Un futur modèle qui gardera son nom car, selon Guillaume Cartier, Senior vice-président de Nissan Europe, “tout le monde connaît le nom de Micra et il serait hasardeux de le remplacer”. La citadine nippone sera par ailleurs produite à Flins, sur la plate-forme CMF qui supporte l’actuelle Clio. Quoi qu’il en soit, au regard du style de la petite japonaise, on peut aussi supposer une légère montée en gamme, ce qui laisse augurer un beau match entre les deux cousines de l’Alliance.
Du segment B au segment C, il n’y a qu’un pas. En effet, c’est sur ce segment des berlines compactes que Nissan a lancé sa dernière nouveauté (hors crossover), la Pulsar. Si celle-ci devait venir appuyer les ventes du constructeur japonais, son rôle se fait encore attendre (16 411 unités vendues en Europe et 1 056 unités en France en 2014, N.D.L.R.). “Si la voiture est bien née, je dois avouer aussi que j’espère plus de volume. Elle n’est pas encore assez connue avec un taux de reconnaissance de seulement 18 %”, a reconnu Guillaume Cartier.
Dernier point, qui concerne les véhicules propres : Nissan a d’ores et déjà mis sur la route 160 000 VE et ne s’interdit pas de lancer à terme un SUV électrique. “Reste à savoir sur quel segment… ?”, s’interroge le Senior vice-président de Nissan Europe.
Résultats en hausse, mais dépendants
Les dirigeants de la marque en Europe peuvent se réjouir de ses résultats sur le Vieux Continent. Sur un marché européen pas forcément flamboyant, les ventes ont progressé en 2014 de 13,2 % pour atteindre une part de marché de 4,1 %, avec un total de 590 000 unités (hors marché russe, lequel pèse 156 147 VN, N.D.L.R.). “Il y a encore dix ans, notre part de marché était de 2,5 %”, a aussi rappelé Guillaume Cartier, pour mesurer le chemin parcouru. Néanmoins, en y regardant de plus près, on constate aussi que les ventes de la marque dépendent pour beaucoup du succès des SUV et autres crossovers : en effet, 2/3 des immatriculations totales en Europe sont dues aux Qashqai (210 000 unités), Juke (125 000 unités) et X-Trail (52 000 unités). A noter d’ailleurs que 55 % des immatriculations y sont réalisées auprès des particuliers. En outre et au regard d’un marché européen 2015 estimé aux alentours de 15,2 millions d’unités, les dirigeants pensent voir les ventes de la marque progresser à nouveau cette année de 2 %, “mais guère plus”. Suffisant en tout cas pour s’approcher petit à petit de l’objectif fixé, à savoir une part de marché européenne de 5 % et devenir “The most désirable japanese brand in Europe”, comme l’a répété Guillaume Cartier.
Production et Russie
Les succès des SUV et crossovers dans la gamme de la marque, en particulier du Qashqai, ont aussi provoqué la saturation de la ligne 1 de Sunderland, en Angleterre. Du coup, le constructeur va transférer une partie de la production à Saint-Pétersbourg, en Russie, où le site, qui produit déjà les Murano, Teana et X-Trail, a une capacité de production de 110 000 unités par an, et dégager un peu de place sur le site britannique (environ 35 000 unités) tout en améliorant les délais pour le Qashqai.
France
Bernard Loire n’a pas manqué d’évoquer la situation de la marque en France, marché dont il détient les rênes pour Nissan. Rappelant que cette dernière était devenue, en 2014, la 7e marque du marché hexagonal avec 68 072 unités vendues et une part de marché de 3,79 %, le dirigeant a aussi tenu à saluer les résultats du réseau, qui avait dégagé une rentabilité de 1 %, “tout comme en 2013”, et où “seuls 10 % des concessionnaires connaissaient encore des difficultés”. Il a cependant souligné les grands efforts à accomplir en après-vente, domaine au sein duquel la couverture des frais fixes n’atteint que 35 %.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.