Nissan Micra C+C : Au pays des cheveux au vent !

...aux showrooms. Apparue au Mondial de Paris en 2002, la citadine nippone coupé cabriolet sera une réalité commerciale le 24 novembre prochain. Pierre Loing, en charge de la stratégie produits et du planning de Nissan Europe, se souvient qu'à "l'époque il s'agissait simplement et réellement d'un test, aucune décision n'avait été prise quant à la faisabilité de ce modèle." Et le chemin a été rude pour Nissan Europe avant d'obtenir le feu vert du Japon pour produire la Micra C+C. Comme toujours depuis l'arrivée de Carlos Ghosn, il a fallu résoudre l'inévitable équation économique menant à la rentabilité. Cependant, l'état-major européen avait nombre d'atouts à faire valoir et notamment l'évolution de ce segment de marché sur le Vieux Continent. "Entre 2000 et 2002, les immatriculations ont été multipliées par deux, indique Pierre Loing, passant de 40 000 à 80 000 unités notamment grâce à l'impulsion de la 206CC." Une croissance qui n'est peut-être plus aussi forte aujourd'hui, mais le marché européen des coupés-cabriolets devrait atteindre 140 000 et 150 000 unités en 2005. La Micra C+C veut y jouer un rôle significatif avec environ 20 000 unités par an soit 14 % de parts de marché. Pour revenir sur sa genèse, après l'enthousiasme suscité par le concept à Paris, il a fallu convaincre et mener à bien le projet avant que le public ne l'oublie. Heureusement pour les clients séduits à Paris, Nissan Europe est arrivée à ses fins : la Micra C+C verra bel et bien le jour. Alors que les Japonais ne semblaient pas aussi enthousiastes à la vue du dernier opus de la gamme Micra. Pour preuve, leur frilosité sur les éventuels volumes qu'ils annonçaient pouvoir commercialiser : ils étaient tellement faibles que finalement la C+C ne sera pas commercialisée sur l'île. L'Europe devra faire vivre seule ce produit restant ainsi le pays des cheveux au vent.
Karmann intégré dans l'usine de Sunderland
Le studio de design londonien, qui avait réalisé le concept, s'est remis à l'ouvrage avec comme consignes de respecter au maximum le concept. Pari réussi. Quant au toit, un élément tout de même assez compliqué à mettre en œuvre, Nissan a choisi le spécialiste allemand Karmann. Deux raisons expliquent ce choix pour Pierre Loing : "Nous connaissions Karmann et ses incontestables compétences en la matière depuis le SLK. De plus, il travaille déjà avec Renault." Mais le spécialiste allemand n'a également pas hésité à bouleverser ses habitudes pour que la Micra C+C soit une réussite. En effet, 50 employés de Karmann travaillent dans l'usine Nissan de Sunderland. Une usine dans l'usine. Alliance oblige, comme sur la Mégane CC, la Micra C+C peut faire valoir son toit en verre synonyme de luminosité même en configuration coupé. Pour plus de lumière, si le soleil est au rendez-vous, il faudra patienter 22 secondes. Le toit vient alors se loger dans le coffre qui passe ainsi de 457 à 255 litres, deux valeurs de pointe dans la catégorie. Mais comme sur ses concurrentes, cette partie arrière n'est pas exempte de reproches.
Le design de cette partie souffre d'un déséquilibre flagrant afin de pouvoir "cacher" le toit. Cela explique également les 7,2 centimètres de plus en longueur par rapport à la citadine "classique".
Micra C+C : les femmes toujours au pouvoir
Une fois à bord, peu de surprises, l'univers qui a fait le succès de la Micra perdure. Seules les places arrière ont profondément changé. Fini les "voyages" à quatre, avec la C+C les deux places arrière sont là pour de simples dépannages. Mais Nissan a tenu à les proposer car cela faisait partie de la volonté de la clientèle testée. Micra C+C est disponible avec deux motorisations essence, un 1,4 l de 88 ch et un nouveau 1,6 l de 110 ch issu de l'Alliance. Entièrement réalisé en aluminium, ce 1,6 l 16 soupapes offre à la Micra C+C de belles performances comme notamment une vitesse de pointe de 191 km/h ou les 100 km/h atteints en un peu plus de 10 secondes. Seul bémol, cette mécanique se montre assez présente dès les régimes intermédiaires. Le comportement routier a fait l'objet d'une attention toute particulière. En effet, lorsqu'une auto perd son toit, elle perd par là-même près de 70 % de sa rigidité. Un problème pour son efficacité. En l'espèce, cette règle s'est vérifiée et Nissan a répondu avec près de 85 kilos de renforts en tous genres afin de retrouver une rigidité optimale. Pour en terminer avec la mécanique, quid du Diesel ? "Techniquement, il n'y a évidemment aucun problème", a souligné Pierre Loing, mais le 1,5 dCi n'est pas annoncé pour l'heure.
A l'image de la Micra qui compte parmi sa clientèle 65 à 70 % de femmes, la C+C ne va pas déroger à la règle. La clientèle féminine devrait être encore largement majoritaire, Nissan voulant faire de sa C+C un véritable objet de mode. D'ailleurs, d'ici quelques mois, une version Lolita Lempicka sera au catalogue.
Christophe Jaussaud
Questions àGuillaume Langle, Directeur marketing de Nissan France Journal de l'Automobile. Quels sont vos objectifs commerciaux avec la Micra C+C ? JA. Comment allez-vous la positionner face à une concurrence déjà bien établie ? JA. La Micra C+C est le cinquième lancement majeur de l'année, votre objectif 2005 de 2,3 % de PDM VP en France sera-t-il atteint ? |
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