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Constructeurs

Nissan a sa feuille de route

Publié le 12 juillet 2011

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
La crise avait prématurément mis fin au plan GT 2012. Aujourd’hui, Nissan possède une nouvelle feuille de route baptisée Power 88. Carlos Ghosn veut notamment conduire le constructeur japonais vers une part de marché mondiale de 8 % d’ici la fin de l’exercice 2016-2017.
Carlos Ghosn présentant le plan Nissan Power 88, le 27 juin dernier au Japon.

Nissan a sa feuille de route pour les six prochaines années. Après les plans 180, Value-Up et GT 2012, ce dernier ayant été suspendu à cause de la crise mondiale, Carlos Ghosn a dévoilé, le 27 juin dernier, le Nissan Power 88. Ce plan devrait conduire le constructeur japonais vers de nouveaux sommets d’ici la fin de l’exercice fiscal 2016-2017, Ainsi, le nippon vise une part de marché mondiale de 8 %, contre 5,8 % en 2010-2011, et ambitionne d’afficher “durablement” une marge opérationnelle de 8 %, contre 6,1 % sur le dernier exercice.

Les leviers seront nombreux, comme une réduction des coûts de 5 % chaque année, mais bien évidemment, les produits seront la clé de la réussite. Pour asseoir son succès et atteindre ces objectifs, car Carlos Ghosn a bien précisé qu’il s’agissait d’objectifs et non d’engagements fermes, Nissan va lancer un nouveau produit toutes les six semaines d’ici la fin du plan. Soit 51 nouveaux modèles qui devront être écoulés par un réseau mondial passant de 6 000 à 7 500 points de vente. De plus, cet élargissement du portefeuille produits va permettre au constructeur de couvrir 92 % du marché, contre 80 % aujourd’hui. Si la marque Nissan est en première ligne, Infiniti n’est pas oubliée avec 10 modèles à cet horizon dans sa gamme, contre 7 actuellement, mais surtout une présence commerciale dans 71 pays contre 36 aujourd’hui. Le plan produits sera donc riche, une condition sine qua non pour progresser sur les marchés porteurs. Le premier d’entre eux est bien sûr la Chine, où Nissan vise une part de marché de 10 % en 2017, contre 6,2 % en 2010. Pour ce faire, le nippon va notamment y accroître sa capacité de production dès 2012, à 1,2 million d’unités par an.

L’Asie au cœur du plan

Le constructeur compte aussi renforcer sa présence au Mexique, au Brésil, où il va construire une nouvelle usine, mais aussi en Inde, avec l’usine de Chennai, et en Russie, ainsi que dans la nouvelle vague des pays émergents, principalement issus de l’Asie du Sud-Est (Indonésie, Philippines, Malaisie, Thaïlande, Vietnam). Pas une zone n’est oubliée dans la liste des potentiels que Nissan veut faire fructifier.

Le cas de la Russie appelle une parenthèse. En effet, Nissan va entrer dans le capital d’AvtoVaz, dont Renault détient déjà 25 % du capital plus une action. Ainsi, Renault augmenterait sa part de 15 % et Nissan prendrait lui aussi 15 % afin que l’Alliance ait le contrôle du russe et puisse complètement déployer sa stratégie. Les autorités russes ont donné leur aval et Carlos Ghosn espère pouvoir conclure cette redistribution capitalistique dans l’année.

A l’issue de ce plan Power 88, la répartition des ventes devrait naturellement s’inverser par rapport à aujourd’hui, les marchés émergents prenant le leadership avec 60 %, contre 40 % aujourd’hui. Dans ce contexte, l’Europe mature n’est évidemment pas porteur des mêmes objectifs, mais Nissan veut y devenir le premier constructeur asiatique. Dans ce vaste plan, le Japon et les Etats-Unis ne sont pas oubliés et seront au diapason avec une croissance attendue. Et Carlos Ghosn d’utiliser l’exemple du NV 200 devenu le taxi new-yorkais. Un NV 200, qui sera également l’un des fers de lance de Nissan dans l’univers des VUL où il vise le leadership mondial à l’horizon 2017. Enfin, l’électrique et la mobilité durable ne sont pas absents. Pour son président, l’Alliance aura vendu, au cumul durant cette période, au moins 1,5 million de véhicules électriques.

Nissan a donc sa feuille de route jusqu’en 2016, comme Renault. Car il est aujourd’hui impossible de dissocier les deux marques de l’Alliance. Nombre de volets sont d’ailleurs communs, comme l’électrique ou l’Inde, avec l’usine commune de Chennai, ou encore la Russie.

Après le plan Renault 2016, jugé assez prudent, celui de Nissan paraît plus ambitieux et plus clair, mais il reste lui aussi prudent vu les positions du constructeur dans le monde. En effet, le potentiel chinois et plus largement celui de l’Asie du Sud-Est, mais aussi du Brésil ou de l’Amérique du Nord, devraient permettre à Nissan de vendre 430 000 unités supplémentaires par an jusqu’en 2016 pour atteindre 6,8 millions d’unités. Un total qui représenterait alors 8 % de PDM selon des analystes.

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EN BREF

Mercedes investit en Chine…

Le groupe allemand et son partenaire chinois BAIC viennent d’annoncer un investissement de 2 milliards d’euros. Un montant qui appuiera la création d’un centre de R&D et d’une nouvelle usine de moteurs, ainsi que l’augmentation des productions locales.

...Volkswagen aussi.

Le groupe Volkswagen va construire deux nouvelles usines avec ses partenaires chinois FAW et SAIC à Foshan et Yizheng. Ces deux usines, qui produiront à partir de 2013, auront chacune une capacité de 300 000 unités par an. Par ailleurs, dans le vaste plan d’investissements de 10,6 milliards, les usines de Nanjing et Chengdu vont voir leurs capacités passer de 300 000 à 350 000 unités.

Une 2e usine Volvo en Chine

Volvo, propriété du chinois Geely, a annoncé un investissement de 496 millions d’euros afin de construire une deuxième usine dans le Nord-Est du pays à Daqing. Elle produira, à partir de 2013, le XC60 ainsi qu’une berline à une cadence qui devrait atteindre 80 000 unités à l’horizon 2015. L’autre usine Volvo est située à Changdu, dans le Sud-Ouest, et elle pourra produire jusqu’à 125 000 unités par an à partir de 2013.

PSA vers l’Inde

S’il est sûr que PSA retourne en Inde, le constructeur n’a toutefois pas encore décidé du lieu d’implantation de son usine. Le constructeur affirme avoir 3 possibilités. Selon les Echos, PSA devrait investir 620 millions d’euros dans ce projet.

Le gazole progresse aux USA

Faute de Prius, les clients américains redécouvrent le Diesel. En effet, selon le cabinet Baum and Associates, les ventes de véhicules Diesel ont atteint 9 000 unités en mai dernier aux Etats-Unis. C’est très peu mais tout de même en croissance de 34 %. Toutefois, même si le Diesel progresse aux US, JD Power estime qu’en 2017 ce carburant représenterait un peu plus de 7 % du marché.

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