S'abonner
Constructeurs

Mercedes présente son arme anti-i-MiEV

Publié le 18 décembre 2009

Par Frédéric Richard
6 min de lecture
Le constructeur allemand a débuté la production de la nouvelle génération de sa Smart électrique. Au terme d'un premier galop d'essai, notre but était de mieux comprendre la stratégie du groupe en matière d'électro-mobilité.Mercedes...
...semblait s'être fait coiffer au poteau par Mitsubishi, en présentant sa Smart electric Drive quelques semaines après la i-MiE… Pour autant, le groupe allemand n'en est pas à son coup d'essai, puisque le constructeur fait déjà rouler des Smart électriques dans les rues de Londres depuis 2007. Cette première génération, qui eut pour principal intérêt de défricher le terrain des ingénieurs en charge du projet, va donc aujourd'hui laisser la place au second exercice de style de Daimler dans le domaine de l'électro-mobilité. La Smart electric Drive 2009 est, en effet, plus aboutie que sa devancière. Mue par un moteur synchrone à aimant permanent, d'origine britannique, elle puise ses 41 ch dans une batterie lithium-ion désormais, là où la technologie nickel métal hydrure équipait la première version…

Nous parlons là d'exercice de style puisque l'usine française de Hambach, chargée de produire le véhicule, ne crachera en tout et pour tout que 1 000 voitures. 1 000 petites Smart, dont les 100 premières inaugureront le projet d'autopartage "e-mobility'', à Berlin dès le début 2010, puis 200 unités pour le marché français. Un chiffre dont se félicite au passage la direction française de la marque, qui voit en cette dotation importante, la confiance portée à l'hexagone pour cette nouvelle technologie.

Néanmoins, n'espérez pas contempler ou présenter une Smart Electric Drive dans vos show rooms avant longtemps. Les premiers exemplaires destinés à la France, produits entre mars 2010 et mars 2011, seront exclusivement destinés à des flottes d'entreprises, triées sur le volet. La Smart Electric Drive leur sera proposée exclusivement en location, au tarif d'environ 700 euros mensuels, soit plus cher qu'une berline diesel. Certes, être parmi les premiers à rouler en voiture électrique a donc un prix, mais la conscience environnementale, elle, n'en a pas (sic)…

Il est donc encore temps de déposer des candidatures, puisqu'un seul contrat a été formellement signé, avec la principauté de Monaco, qui recevra 10 voitures. Plusieurs autres accords sont en discussion, mais il nous a été impossible de connaître les sociétés concernées. Quoi qu'il en soit, il y aura peu d'élus, Mercedes considérant qu'il vaut mieux placer des flottes relativement importantes dans les entreprises plutôt que saupoudrer ça et là des véhicules, ce qui diluerait le message et compliquerait le suivi des voitures. Par ailleurs, le cahier des charges est complexe, pour qui voudrait équiper ses employés de Smart électriques. En effet, il faut pouvoir expliquer ses motivations dans l'utilisation des voitures bien sur, ce qui suppose une certaine conscience environnementale. Mais il faut aussi se trouver en région parisienne (idéalement), et faire rouler les véhicules dans le cadre d'une activité quotidienne, afin d'offrir la visibilité suffisante à la marque du groupe Daimler. Par cette opération, Smart joue sur tous les tableaux. Tout d'abord, la marque positionne son offre dans le paysage de l'électro-mobilité de demain et ancre Smart dans la tête des utilisateurs, qui vont pouvoir côtoyer de plus en plus de véhicules sur la route. Mais surtout, la marque s'offre un laboratoire de tests grandeur nature. Les 200 véhicules, roulant en situation réelle, seront très suivis, afin de remonter un maximum d'informations aux ingénieurs, qui pourront ainsi faire évoluer le produit, dans le but d'une commercialisation future au grand public, prévue en 2012.

Roulez le jour, chargez la nuit !

En prenant le volant, la sensation est toujours aussi magique. Un simple tour de clé, le système est activé. Et rien ne se passe, physiquement. Aucune vibration, aucun bruit. On presse la pédale de droite, et pourtant la voiture se meut. Pas de boite de vitesses, mais simplement un levier comparable à celui d'une boîte auto, présentant les positions P, R, N et D. Les 120 Nm de couple décollent littéralement la Smart du bitume au feu rouge. Le 0 à 60 km/h s'efface en 6,5 secondes, malgré l'embonpoint de la belle, avoisinant les 140 kg par rapport à un modèle thermique. En roulage normal, le bruit du moteur électrique apparaît, et reste malheureusement assez présent. Toutes proportions gardées, bien entendu. Mais c'est assez dommage, car il eut été possible de faire beaucoup mieux, Mitsubishi y est bien parvenu… Chez Mercedes, on répond que l'i-MiEV est plus grande, et disperse donc mieux les bruits parasites. Nous espérons néanmoins que la version 2012 de la Smart Electric Drive aura progressé sur ce point…

Une fois la batterie déchargée, il suffit de la brancher sur le réseau domestique. Elle se recharge alors complètement en 8 heures pour environ 2 euros, à la maison ou au bureau. Et un autre mode de charge permet de passer de 20 % à 80 % de charge, en 3 heures. Il s'agit alors d'une charge partielle, à ne pas confondre avec une charge rapide, qui peut, elle, endommager les batteries, à long terme.

ZOOM

La batterie, un enjeu intégré par Mercedes

Aujourd'hui, la Smart Electric Drive est dotée d'une batterie lithium-ion, utilisant le nickel, le cobalt et le manganèse. Elle présente une capacité de 16,5 kW/h, soit 30 % de plus que sa devancière, qui utilisait la technologie Nickel Metal Hydrure. Ce qui permet de porter l'autonomie de la Smart Electric Drive à 135 km, selon les données constructeur. La puissance et le couple progressent, eux, de près de 20 %.
Cette nouvelle batterie est fournie par Tesla, dont Mercedes détient environ 10 % du capital. Toutefois, dès 2012, le groupe espère bien tirer parti de la joint venture récemment créée entre Mercedes et Evonik, baptisée "Deutsche Accumotive", qui a déjà pour mission de développer une batterie spécifique pour le groupe. D'après nos informations, la technologie utilisée sera proche de celle présentée sur la S 400 H, actuellement fournie par l'usine Saft de Nersac, en gironde (33).
Quant à la longévité de la batterie, elle sera, dans un premier temps, garantie 4 ans ou 60 000 km, l'objectif consistant à allonger cette durée pour la faire passer à 10 ans.
Pour information, on estime aujourd'hui qu'une batterie "s'use naturellement'' d'environ 20 % par an, un chiffre à prendre avec beaucoup de précautions, tant il dépend des conditions d'utilisation et de sollicitations…
Enfin, concernant l'entretien, tout le réseau, à l'horizon 2012, devra avoir reçu la formation "haute tension'' maison, nécessaire à l'entretien du futur parc de Smart e-Drive.

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle