Mercedes joue la carte hybride rechargeable
Mercedes n'est pas seulement très efficace en Formule 1, où elle vient de fêter un 7e titre mondial. Un record. L'étoile brille aussi dans l'univers du commerce premium avec un leadership global, européen et même français. Ainsi, Mercedes totalise, à fin septembre 2020, 34 612 immatriculations en France (-29,3 %). Parmi elles, les hybrides rechargeables tiennent une large place. En effet, les produits badgés EQ Power représentent déjà 4 776 modèles. Cela représente 13,8 % de ses immatriculations de la marque dans l'Hexagone. Les hybrides non rechargeables et autres 48V ne sont pas comptabilisés ici.
En plus d'un GLC où les versions PHEV représentent 42,1 % des immatriculations du modèle (2 093 unités sur 4 974), il y a une nouvelle montée en puissance avec les CLA, Classe A et GLA aujourd'hui déclinés en hybrides rechargeables. Dévoilés au printemps, ces trois modèles sont livrables depuis l'été et expliquent en partie la performance de Mercedes France en septembre 2020, qui a totalisé 1 361 immatriculations PHEV, soit plus de Renault (1 050 unités) et Peugeot (846 unités). Même au cumul, la marque allemande reste bien positionnée avec 4 776 PHEV immatriculés, soit la deuxième place du marché français derrière Peugeot (7 071 unités) et devant Volvo (4 336 unités). BMW et Audi, ses éternels concurrents, affichent respectivement 3 681 et 2 155 immatriculations en PHEV.
Comment expliquer une telle performance ? Par le nombre de produits proposés par Mercedes sans doute. En effet, 11 modèles hybrides rechargeables sont au catalogue. En tenant compte des différentes carrosseries et des technologies moteurs (PHEV essence et PHEV Diesel), la marque dispose d'un éventail de 24 propositions. CLA, Classe A, B, C, E, S, GLA, GLC, GLE, tous ces modèles ont une voire deux déclinaisons hybrides rechargeables. A l'association essence/électricité des compactes et de la Classe S, Mercedes propose aussi une technologie diesel/électricité sur les Classe C, E, GLC et GLE. L'essence reste majoritaire, mais le diesel pèse tout de même 56,7 % des ventes PHEV de la Classe E et 14,4 % des GLC PHEV.
Si les particuliers sont de plus en plus sensibles à la mobilité électrique, les entreprises le sont aussi avec de nombreuses incitations fiscales. Mercedes, comme les autres constructeurs, en tire profit. Ainsi, entre un GLC 300d et un GLC 300e, donc entre un diesel et un PHEV à un tarif similaire, le bilan fiscal penche très favorablement en faveur du PHEV avec aucun malus, pas de TVS durant 3 ans et la gratuité de la carte grise. L'amortissement du véhicule est également largement favorable au PHEV (18 300 euros vs 9 900 euros), sans même compter l'amortissement supplémentaire pour la batterie (8 122 euros).
Le seul bémol dans ce bilan après 9 mois concerne les modèles 100 % électriques. A fin septembre, seulement 247 EQC, 6 EQV et 2 eVito ont été immatriculés en France. Une situation qui devrait toutefois changer en 2021 avec l'arrivée des EQA, EQB et EQS. Si ce dernier modèle sera sans doute élitiste, les deux premiers sont voués à une diffusion plus large. De quoi permettre à Mercedes d'atteindre ses objectifs d'émissions CAFE dans les années à venir mais aussi à l'horizon 2039. A cette date, la marque ne devrait plus produire de véhicules à moteur thermique. Il y aura toutefois des points d'étapes avec, par exemple, la neutralité carbone des sites de production européens d'ici 2022. A l'horizon 2030, Mercedes envisage que les PHEV et VE représenteront plus de 50 % de ses ventes mondiales. Le chemin est encore long, mais le changement de trajectoire, initié par Dieter Zetsche, a bien eu lieu. La part des PHEV dans les ventes de Mercedes le prouve dès aujourd'hui.