L'usine Stellantis de Douvrin va encore produire des moteurs thermiques
Dans une interview croisée au quotidien Le Figaro, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, et le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, se sont voulu rassurants sur l'avenir du site historique de Douvrin (62) de l'ex-groupe PSA. Au-delà de cette production de batteries, dans le cadre de la coentreprise (ACC) entre Stellantis et Saft-Total, qui démarrera selon lui en 2023, "nous avions décidé que la future génération du moteur essence EB de génération 3 le sera sur ce site, qui a coconstruit sa performance avec les partenaires sociaux", a révélé Carlos Tavares au quotidien français.
Il semble donc que le bloc 4 cylindres essence EP prenne bien la direction de la Hongrie mais que Douvrin accueillera la prochaine génération du 3 cylindres EB. Un moteur qui était également produit à Trémery, site qui maintenant fabrique aussi des moteurs électriques dans le cadre de la coentreprise Nidec PSA emotors.
Bruno Le Maire, dans la même interview, a salué "une excellente nouvelle pour les salariés du site". "Je tenais en effet à ce que la production du moteur EB de génération 3 soit localisée à Douvrin et à ce que les emplois industriels soient préservés sur le territoire", a-t-il ajouté.
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Fondée en 1969 sous le nom de Française de Mécanique par Peugeot et la Régie Renault, Douvrin a produit plus de 40 millions de moteurs en 50 ans, dont dans les années 1970 et 1980 le célèbre moteur V6 PRV (Peugeot-Renault-Volvo). Environ 800 personnes (syndicats et préfecture) avaient défilé, samedi 10 avril 2021, pour protester contre la délocalisation vers la Hongrie, synonyme de "mort programmée" de l'usine, selon des syndicats. L'usine risquait de ne plus avoir de production d'ici à 2025, et l'usine de batteries n'absorberait pas les emplois perdus, selon eux.
La nouvelle du choix de Douvrin pour un nouveau moteur avait été révélée mardi 13 avril au soir par le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Laurent Dubois, secrétaire de la CFTC (premier syndicat du site) et secrétaire adjoint du CSE, s'est réjoui d'une "très bonne nouvelle, car, sans cela, le site aurait été condamné en 2025, puisque nous n'aurions plus pu faire de moteurs". "Cela nous permet de continuer à fabriquer des moteurs thermiques encore quelques années. On avait peur que ça s'arrête trop vite", a-t-il déclaré à l'AFP, espérant "une transition moins brutale" vers ACC. "Avec soulagement", la CFE-CGC a également salué dans un communiqué une "décision socialement responsable (qui) va permettre d'amortir le choc de la transition énergétique".
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Carlos Tavares s'est aussi voulu rassurant en affirmant au Figaro que le mouvement vers des voitures électriques représentait "en réalité une énorme relocalisation d'activité vers la France puisque ce sont des moteurs électriques, des boîtes de vitesse, des batteries qui représentent à elles seules 35 % de la valeur d'une automobile et que nous n'importerons plus d'Asie".
De son côté Bruno Le Maire a défendu la stratégie du gouvernement, soit "des aides aux industriels en échange d'engagements de relocalisation. C'est ce que fait Stellantis à Douvrin, à Trémery ou encore à Metz ; Carlos Tavares tient ses engagements et je sais qu'il continuera à les tenir". (avec AFP)
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