S'abonner
Constructeurs

L’incroyable saga du Renault Espace

Publié le 13 juin 2014

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
2014, l’odyssée de l’Espace : il y a trente ans, Renault lançait une bombe dans le paysage automobile français avec l’arrivée au sein de sa gamme de son célèbre monospace. Celui-ci rompait les codes et changeait les habitudes de bien des familles. Retour sur cette success-story avant de découvrir son successeur au prochain Mondial de l’Automobile.

Avec plus d’un million deux cent quarante-cinq mille exemplaires produits sur quatre générations, le Renault Espace souffle ses trente bougies en 2014. L’occasion pour le losange de revisiter ces trois décennies et d’inviter nombre d’observateurs et autres journalistes à l’Atelier Renault de l’Usine de Flins (78) pour remémorer cette incroyable saga. Pour ce voyage dans le temps, la marque avait convié Jean-Louis Loubet, historien et sociologue notamment spécialisé dans les produits de la maison de Boulogne-Billancourt. “L’Espace a une histoire iconique, tous les constructeurs ont voulu imiter ce véhicule ou du moins sortir un produit qui s’y rapproche de près ou de loin”, explique le spécialiste. Avant que le succès ne pointe le bout de son nez, tout ne fut pourtant pas si simple et tout ne s’est pas décidé en quelques semaines. “Pour y voir la genèse, il faut remonter à 1959, quand Renault, dans une approche sociologique, réfléchit déjà à un véhicule volumique, ce qui donnera le Renault 900, un prototype qui ne verra jamais le jour”, se souvient Jean-Louis Loubet. A l’époque, la société n’est pas prête pour cette mutation mais, au fil du temps, les premiers vans font leur apparition aux USA, ce qui donne des idées à un certain Philippe Guedon.

PSA dit non

En effet, le patron de Matra, soucieux de donner une suite au Rancho, planche sur un “véhicule volumique”, rappelle Jean-Louis Loubet. Une première maquette est réalisée par ses ingénieurs et si PSA est approché pour l’industrialiser, ses dirigeants refuseront de se lancer. En revanche, chez Renault, Bernard Hanon est séduit. En 1982, le projet de Matra s’appelle P23 et a évolué sur la base d’une Renault 18 à moteur longitudinal. Les ingénieurs de Renault apportent de leurs côtés certaines modifications qui leur étaient chères et la P23 devient l’Espace, dont les premiers exemplaires sortent de chaîne en 1984. Le succès est en marche. La suite, on la connaît.

La voiture TGV

L’Espace, qu’on appelle à l’époque le TGV, fait sa place dans le paysage automobile français. Au départ, alors que seules neuf voitures sont vendues le premier mois de sa commercialisation, Matra prévoit de ne produire que 54 000 unités à Romorantin. Mais le succès va prendre tout le monde de court puisque le modèle s’est écoulé entre 1984 et 1991 à 191 674 exemplaires. Sa remplaçante va non seulement confirmer, mais dépasser toutes les attentes puisque l’Espace II se vend à 316 518 exemplaires de 1991 à 1996, un peu moins que l’Espace III qui sera écoulé à hauteur de 365 200 unités de 1996 à 2002.

Un pionnier

Au fur et à mesure des générations, le monospace s’est embourgeoisé et a gagné en taille, en confort. Il s’installe durablement dans l’inconscient collectif et incarne plus que tout autre le slogan publicitaire de la marque “La Voiture à vivre”. Mais la fin de l’Espace III marque aussi la fin de la collaboration avec Matra. Renault reprend les choses en main en lançant le quatrième opus de la série. “La plateforme est alors commune avec la Vel Satis et la Laguna, et cet Espace IV devient alors un véritable salon roulant et le véritable haut de gamme de la marque”, signale Jean-Louis Loubet. Lancé en 2002, le véhicule reste d’actualité et demeure dans la gamme de la marque : après douze ans d’existence, le segment des monospaces déclinant, l’Espace s’est vendu à 371 000 unités.

S’il disparaît aujourd’hui des tablettes, question de mode, de changement d’ère et d’époque, le Renault Espace aura néanmoins gagné en quatre générations ses lettres de noblesse et fait désormais partie des véhicules mythiques de la marque. “L’Espace a créé un segment sur lequel le modèle est resté quasiment seul et où la concurrence n’a jamais su faire mieux. En outre, son succès a été décliné pour d’autres segments (Scénic, Modus…) et demeure pour Renault un véritable précurseur”, conclut Jean-Louis Loubet. En septembre, Renault va présenter au prochain Mondial de Paris la version de série du concept Initiale Paris que d’aucuns imaginent en Espace V. La saga continue… ?

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle