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Constructeurs

Les ions positifs du million

Publié le 12 septembre 2008

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Dans l'usine Smart d'Hambach, le 3 septembre dernier, Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler AG, a célébré la millionième Smart Fortwo et annoncé le lancement du modèle électrique pour 2009...Lors...
Dans l'usine Smart d'Hambach, le 3 septembre dernier, Dieter Zetsche, président du directoire de Daimler AG, a célébré la millionième Smart Fortwo et annoncé le lancement du modèle électrique pour 2009...Lors...
...de la conférence de presse qui se passait dans l'usine Smart, Dieter Zetsche avait l'air détendu. Une situation nouvelle après des années de grise mine provoquée par des problèmes d'approvisionnement de pièces, des mouvements sociaux et surtout par des ventes plus qu'insuffisantes. Le résultat s'est vite traduit par des déficits, l'abandon de l'idée même d'une gamme et par de sévères inquiétudes quant au devenir de la marque. Aujourd'hui, pour le dixième anniversaire, la donne a changé et la marque est devenue rentable comme l'a souligné Dieter Zetsche : "En 2006, nous avons dit que nous voulions atteindre le point mort en 2007, ce qui a été fait et, aujourd'hui, nous sommes rentables". Une rentabilité qui s'explique par différentes raisons dont l'une pourtant ressort particulièrement : la Smart "entrée de gamme" est loin d'être plébiscitée au plus grand bonheur des versions cabriolets, coupés aux équipements bien plus rémunérateurs. Le phénomène, déjà connu chez Mini, autorise également des marges plus importantes sur le marché américain. Parmi les autres raisons du succès, il faudra rappeler la hausse des prix du carburant, la faible émission de CO2 et bien sûr l'ouverture prometteuse du marché américain. Le constructeur annonce déjà 16 000 ventes, ce qui présage un dépassement sur les prévisions annuelles (20 000 espérées) vers les 24 000.

Une autre diversité

"Nous n'allons pas essayer de parcourir le même chemin deux fois et aller dans le mur. Nous verrons plus tard et après les tests nécessaires s'il est opportun d'envisager d'autres modèles" a commenté le patron du marketing monde en se félicitant de la percée de la Fortwo, soit environ 90 000 véhicules commandés depuis le début de l'année dans le monde. Reconnaissant que la Smart n'a pas obtenu le succès escompté à sa sortie alors que "le concept de mobilité individuelle répondait pourtant aux besoins urbains", Anders Sundt Jensen a insisté sur les évolutions apportées à la deuxième génération de Smart, "plus confortable, plus sûre, plus respectueuse de l'environnement. La Smart synthétise la mobilité intelligente et moderne". En offrant deux versions essence avec Stop&Start en octobre et avec un Diesel qui ne consomme que 3,3 litres aux 100 km (cycle mixte) et 88 g de CO2, Smart a trouvé une autre voie de diversité, celle des énergies. La version électrique participe donc pleinement à une évolution logique dont on aurait pu se douter. La première Smart, en 98, n'affichait-elle pas d'emblée sa modernité et sa volonté de coller aux attentes les plus futuristes ? Une centaine de Smart électriques sont actuellement en test à Londres et un accord vient d'être signé avec le groupe énergétique RWE, pour que soient installées à Berlin 500 stations de recharge propres à accueillir également une centaine de véhicules Smart et Mercedes-Benz. En 2009, la production en "série" devrait commencer comme l'a spécifié Dieter Zetsche : "Nous serons le premier constructeur automobile à lancer un véhicule électrique en série". Cette Smart bénéficiera lors de sa production fin 2009, d'une batterie lithium-ion, plus performante que la précédente, qui était en sodium-chlorure de nickel. Le mode de commercialisation n'est pas encore défini, leasing comme à Londres en fonction du kilométrage ou achat direct.

Une usine en ébullition

Si Dieter Zetsche s'est réjoui, en ouvrant la conférence, de signaler que la Smart était le premier véhicule en cours de production à être entré au Musée d'art moderne de New York (MoMa), les superlatifs relevaient du directeur de l'usine d'Hambach, Marcus Nicolei, fier de son équipe de 800 collaborateurs "extrêmement qualifiés et motivés". Il faut compter aussi sur les mille employés des sept partenaires équipementiers qui livrent les parties des Smart Fortwo en just-in-time. En prolongement d'une conception moderne de production fondée sur la flexibilité, la proximité des sous-traitants qui livrent des modules au fur et à mesure des commandes apporte une vraie souplesse sur les lignes. Actuellement, la capacité de l'usine en deux huit suffit à répondre aux demandes, ce qui permet à Marcus Nicolai d'être serein en cas d'explosion des ventes, puisqu'il a encore la possibilité d'utiliser le temps des samedis voire d'une troisième équipe pour dépasser la capacité actuelle qui se situe entre 140 000 et 150 000 véhicules. De quoi voir venir.

Photo : La Smart est désormais présente dans 37 pays et cinq continents. En termes
de vente, les trois premiers marchés sont l'Italie, l'Allemagne et les Etats-Unis.

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