Le Start Stop en production

...équipé d'un alterno-démarreur, surtout dans un contexte où l'on attend des constructeurs des voitures consommant et polluant moins. C'est Citroën qui, le premier, s'est décidé à en équiper l'un de ses véhicules. La marque aux Chevrons présentera au Mondial de l'Automobile une C3 équipée d'un alterno-démarreur réversible à entraînement par courroie avec une fonction Start Stop, cette fonction qui stoppe le moteur dès que le véhicule est à l'arrêt, au feu rouge par exemple, et le redémarre instantanément dès que le conducteur veut repartir. Valeo a déjà commencé la production de ce système dans son usine d'Etaples, dans le Pas-de-Calais, pour que la commercialisation de la C3 en question puisse débuter d'ici l'automne.

Le changement dans la continuité

L'usine d'Etaples, qui produit des alternateurs pour Valeo depuis 1971 et qui emploie aujourd'hui près de 1 300 personnes, a dû subir quelques transformations afin d'accueillir la production de ce nouveau système. Pour autant, elle n'a pas été remodelée en profondeur car, comme le souligne un représentant de l'équipementier, "il s'agit d'une innovation forte, mais qui reste dans la continuité de l'alternateur traditionnel. Nous utilisons des briques technologiques déjà utilisées dans l'alternateur." D'ailleurs, l'alterno-démarreur reprend les mêmes fixations sur le moteur qu'un alternateur classique. En effet, l'objectif de l'équipementier n'était pas de révolutionner l'architecture sous le capot. Apporter une nouvelle technologie, avec un vrai plus pour l'utilisateur, tout en conservant des composants que l'on connaît bien est le meilleur moyen de minimiser les coûts et de proposer une solution demeurant dans les tarifs du constructeur.
Un investissement de l'ordre de 6 millions d'euros a néanmoins été consenti par l'équipementier dans son usine, investissement principalement absorbé par l'assemblage du composant essentiel du système, le boîtier électronique. Ce boîtier, relié à la machine tournante par un câble de puissance, gère la bonne marche du dispositif et lui permet de passer du mode alternateur classique à celui de démarreur. L'électronique pour piloter le système est développée chez Valeo par une équipe dédiée à Etaples et relayée en recherche avancée par le centre R&D de Créteil. En revanche, les divers composants du module sont achetés séparément à l'extérieur, puis intégrés dans l'usine. L'assemblage et le câblage de la puce électronique sont réalisés sur une ligne située dans une pièce à part de l'usine, où l'atmosphère est strictement contrôlée afin d'éviter tout risque de dépôt de poussière. Ensuite, une chaîne dédiée à l'assemblage du boîtier complet a été mise en place dans l'usine. "C'est une petite ligne très simple et flexible sur laquelle nous avons mis des modules déjà connus ; cela s'intègre dans des processus standards", explique-t-on chez l'équipementier. Cette ligne, qui peut être agrandie en un rien de temps, peut ainsi voir sa capacité de production journalière augmenter très rapidement. Actuellement, elle est prévue pour la demande de Citroën. "Le constructeur a annoncé 50 000 systèmes à fin 2006, rappelle le représentant de l'usine d'Etaples. Nous sommes capables de nous y adapter et d'adapter encore la ligne si un autre constructeur s'y ajoute." Avis aux amateurs !

Un système un peu plus cher

Cette technologie coûte plus cher que la solution traditionnelle, principalement du fait de l'électronique. En revanche, l'alterno-démarreur s'intègre facilement à l'architecture des moteurs actuels et le fait de ne plus avoir de démarreur permet de gagner de la place dans le moteur et de réduire en partie le poids. Le système de Valeo est prévu pour les motorisations essence et pour tout type de transmission, mais devrait bientôt être décliné pour les moteurs Diesel. Valeo, en accord avec PSA, l'a plutôt orienté vers les véhicules citadins qui sont le plus à même d'exploiter le potentiel de la fonction Start Stop. Selon l'équipementier, en milieu urbain, un véhicule est à l'arrêt pendant environ 30 % de son temps de marche et, dans ces conditions, arrêter le moteur permettrait de réaliser jusqu'à 10 % d'économie de carburant et de réduire d'autant les émissions polluantes. Quant au fonctionnement concret du système, c'est à l'avenant : le constructeur décide à partir de quel moment le moteur doit s'arrêter (à quelle vitesse, lorsque le véhicule est au point mort, lorsque le conducteur a le pied sur le frein, etc.) et à quel moment il doit redémarrer (dès le passage de vitesse, en relâchant le frein, etc.).

Arnaud Dumas