S'abonner
Constructeurs

“Le Juke 2 doit maintenir le cap de la croissance”

Publié le 16 avril 2014

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
Depuis huit mois, Nissan a procédé à six lancements majeurs, dont le Juke 2 présenté ici à Genève. Toujours considéré comme un produit de conquête, le petit SUV a toutefois des objectifs ambitieux.
Guillaume Cartier, vice-président marketing et ventes Nissan Europe.

JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Avant de parler du Juke phase 2, quel bilan le Juke 1 laisse-t-il derrière lui ?
GUILLAUME CARTIER.
On peut parler de succès avec ce produit qui a créé un segment. La question qui se posait à l’origine relevait du potentiel volumétrique. Nos premières hypothèses tablaient sur 50 000 à 60 000 unités, finalement nous atteignons 135 000. Au cumul, nous atteignons 430 000 exemplaires. Notre part de marché sur le segment B dépasse les 2,7 % sur chacun des marchés européens. Nous dépassons même les 5,5 % si on ajoute les ventes de Micra et Note. Et en France, le Juke se vend à un prix moyen de plus de 16 000 euros.

JA. Après trois ans de carrière, qu’apporte le Juke 2 ?
GC.
Comme sur le Qashqai, nous avons pris le temps d’écouter nos clients pour le concevoir. Ils voulaient notamment plus de coffre, il gagne 100 litres. Nous avons aussi deux nouveaux moteurs qui offrent de meilleurs niveaux de consommation, des solutions de personnalisation, un toit ouvrant et, cerise sur le gâteau, nous avons la version Nismo RS de 218 chevaux. Nous avons beaucoup d’attributs pour faire reparler de la voiture et augmenter la notoriété.

JA. Quelles sont vos attentes pour ce produit ?
GC.
Le Juke 2 doit maintenir le cap de la croissance et rester au-dessus des 135 000 unités annuelles, avec un fort taux de conquête, car le renouvellement classique interviendra d’ici deux ans environ. Notre cible sera donc les gens qui descendent d’un segment et ceux qui, sur le segment B, sont sensibles au design.

JA. Que peut-on dire de sa production ?
GC.
Hormis les ajustements de ligne par rapport aux modifications de la voiture, nous avons recruté une troisième équipe de production. Les rythmes sont calculés de telle sorte à assembler ce que nous comptons vendre durant l’année.

JA. A quel niveau se situent les stocks européens ?
GC.
Nous avons encore trois à quatre mois, soit un niveau similaire à ceux du Qashqai au moment de son renouvellement, il y a quelques semaines. Plus globalement, tous produits de la gamme confondus, les niveaux de stock permettent de travailler un à un mois et demi, ce que nous nous imposons comme réserve optimale.

JA. Après le léger tassement sur lequel nous étions revenus à Francfort en septembre dernier, comment appréciez-vous le dernier semestre écoulé ?
GC.
Si l’on prend notre calendrier fiscal, le marché a eu deux étapes. D’avril à septembre 2013, il a été effectivement difficile. La deuxième partie est au-dessus. Au final, nous allons atterrir à 17,4 millions, environ, soit un volume en phase avec nos prévisions. Tout le monde se réjouit, or nous ne faisons qu’assister à la tenue des objectifs. Chez Nissan, nous le voyons comme une phase des plus difficiles en termes de marché et tablons sur une meilleure situation l’an prochain. Méfiance toutefois : la Russie, même avant les récents événements, demeure un marché à risque, alors que l’Espagne et l’Irlande, le Portugal ou la Grèce, reviennent doucement à des niveaux supérieurs.

JA. Quels sont les risques que vous évoquez en Russie ?
GC.
C’est un marché très volatil, car la monnaie varie rapidement. Le marché va-t-il augmenter les prix, et donc influencer le niveau de demandes ? Notre stratégie de localisation, c’est-à-dire de produire directement en Russie, nous protège en partie de l’exposition aux fluctuations du rouble.

JA. Venons-en au réseau, quel est le bilan de santé ?
GC.
Le constat varie en fonction des pays, d’autant qu’il faut reconnaître que certains ont été dimensionnés pour des volumes 2 à 3 fois supérieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui, comme l’Espagne ou l’Italie. Dans ces temps difficiles, notre chance a été le gain en part de marché, qui compense. En France, la profitabilité a été de 1 % en 2013, ce qui nous place sur le podium dans la catégorie des généralistes. En Europe, la moyenne a été de l’ordre de 0,8 %.

JA. Quelles sont vos priorités actuellement ?
GC.
Nous sommes concentrés sur la stratégie “produits”. Avec autant de nouveautés dans la gamme en si peu de temps, il nous faut conforter une ligne de conduite claire pour les distributeurs. Par ailleurs, nous attachons de l’importance à notre performance sur le marché des flottes, car il y a trop d’écart avec notre activité B-to-C. Notre part de marché est de 3,4 % et nous visons 3,8 % avec pénétration de la gamme VP. Le Qashqai à 99 g de CO2, avec son TCO compétitif, nous aidera, tout comme le réseau de 450 Business Centers. Enfin, nous poursuivons nos efforts sur la fidélisation des clients sans oublier le chantier est-européen dont la Russie fait partie intégrante.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :

Sur le même sujet

Laisser un commentaire

cross-circle