L’avenir de Saab s’assombrit
"Nous espérons que la reprise sera finalisée à la fin du mois d'octobre, ce qui nous conduirait vers un nouveau actionnariat chapeauté par Koenigsegg, lui-même détenu à hauteur de 20 % par le chinois BAIC", expliquait en septembre dernier Jan Ake Jonsson, le patron de Saab, lors du dernier Salon de Francfort. Depuis les choses ont évolué et pas forcément dans le bon sens par la marque suédoise. En effet, le 24 novembre dernier un communiqué de Christian von Koenigsegg douchait les espoirs de reprise : "Nous avons le regret, après six mois de travail intensif et déterminé, d'arriver à la conclusion difficile et douloureuse que nous ne serons pas en mesure de conclure l'acquisition de Saab Automobile". Il semblerait que les retards trop importants et coûteux dans le bouclage de la transaction, imputés à GM, ait contraint Koenigsegg à abandonner.
Et la presse suédoise n'est pas tendre suite à cette décision. "Le glas a sonné" titrait un quotidien économique du pays. Pour un autre, "le déclin des ventes est allé trop loin, la marque a subi des dommages irréparables" (65 % depuis le début de l'année), "l'offre de Koenigsegg est une plaisanterie depuis le début". Des réactions à la hauteur de l'espoir qu'avait suscité cette reprise. La direction actuelle de Saab se dit, quant à elle, surprise de cette décision d'autant que "nous avions terminé le processus, nous avions réussi la réorganisation et nous avions même obtenu un avis favorable de la Banque européenne d'investissement concernant le prêt grâce à un plan stratégique très solide et bon", a expliqué à l'AFP un porte-parole du constructeur suédois. Quant à GM, si la déception est de mise, le constructeur a indiqué qu'il allait "évaluer la situation et informera des étapes à venir la semaine prochaine". Et depuis ce communiqué les commentaires vont bon train. GM va-t-il fermer Saab purement et simplement comme Saturn par exemple ? Y a-t-il d'autres acheteurs intéressés ? Peut-être le chinois BAIC, présent avec Koenigsegg dans le processus qui vient d'échouer. Le constructeur chinois a, en effet, affirmé étudier les options possibles aujourd'hui. BAIC se lancera-t-il seul dans l'aventure ? Selon les analystes, sa santé financière pourrait lui permettre comme son envie d'internationalisation. Cependant, on l'a vu avec Volvo et Geely, l'arrivée de capitaux chinois et leur volonté de capter de nouvelles technologies sont quelquefois un frein dans les négociations. Cependant, les deux constructeurs suédois ne sont pas dans la même situation et Saab, comme GM, pourraient être moins regardant sur certains points d'achoppement.
Photo : En septembre dernier Saab présentait sa nouvelle 9-5.
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