L’apothéose de Louis Schweitzer
...dernière fois les résultats financiers du groupe. Le 29 avril prochain, il cédera les rênes de l'entreprise à Carlos Ghosn qui, cette fois, n'arrive pas au sommet pour redresser les comptes. La sortie de Louis Schweitzer se fait en effet sous forme d'apothéose, avec un résultat net jamais atteint : 3,5 milliards d'euros, en hausse de plus d'un milliard par rapport à 2003. La contribution de Nissan reste importante, puisqu'elle représente 62 % du bénéfice. Renault souligne toutefois que, pour faire coïncider les dates de clôture des comptes des deux entreprises, 15 mois d'activité de Nissan ont été pris en compte. A partir de 2005, Renault et Nissan fonctionneront comptablement sur l'année calendaire. Les autres sociétés détenues partiellement par Renault ont également augmenté leur contribution aux résultats : 253 millions d'euros, contre 155 en 2003, provenant essentiellement de la participation de 20 % dans AB Volvo.
Un chiffre d'affaires en hausse de 8,5 %
Le chiffre d'affaires fait également un bond significatif, dépassant le niveau record de 2000, à 40,7 milliards d'euros (+ 8,5 %). Le volume des ventes de véhicules a progressé de 4,2 % par rapport à 2003, à 2,489 millions d'unités, pour un montant en hausse de 8,8 %, à 38,6 milliards d'euros. Cet écart de progression entre volume et CA est dû à une amélioration du mix et des prix des véhicules, résultat de la politique de vente plus sélective du constructeur. La forte activité en matière de pièces de rechange et les ventes de VUL à Nissan et GM ont également contribué à augmenter le CA automobile sans influer sur les volumes de ventes VN. Les financements réalisés par la filiale financière RCI Banque ont dépassé le million de contrats (dont 70 % hors de France) et ont contribué à hauteur de 2 milliards d'euros (+ 4 %) au chiffre d'affaires du groupe.
Près de 6 % de marge opérationnelle
La marge opérationnelle de Renault flirte avec les 6 % du chiffre d'affaires, à 2,4 milliards d'euros (+ 72,5 % par rapport à 2003). C'est mieux que l'année de référence, 2000, et cela traduit une réduction des coûts d'achat et de fabrication dans les usines européennes. La contribution des activités internationales a progressé, avec notamment le dynamisme turc et de moindres difficultés au Mercosur. Louis Schweitzer laisse à son successeur une entreprise bénéficiant d'une structure financière solide. Alors que l'endettement représentait près de la moitié des fonds propres en 2000, le ratio n'est plus que de 3,4 %. Grâce aux ressources dégagées par l'activité, Renault a pu financer une grande partie de ses investissements, stables par rapport à 2003 (5,4 % du chiffre d'affaires). L'ensemble de ces bons résultats a permis au conseil d'administration d'annoncer une augmentation du dividende, à 1,8 euro par action (contre 1,4 en 2003). Les salariés bénéficient également de ces performances, à travers le versement d'un intéressement de 203 millions d'euros et des augmentations de salaires de 4,65 %. Pour 2005, malgré le lancement en année pleine de la Modus et le renouvellement de la Clio, Louis Schweitzer a annoncé une légère baisse de la marge, à 4 % du chiffre d'affaires, dans un contexte de hausse du prix des matières premières et de forte concurrence.
Xavier ChampagneVoir aussi :
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