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Constructeurs

La chasse aux voitures continue...

Publié le 31 mai 2013

Par Alexandre Guillet
3 min de lecture
Au nom du partage (sic), la Mairie de Paris va expérimenter dans le 12e arrondissement un dispositif qui s'accompagne de nouvelles contraintes pour les déplacements en voiture.
Au nom du partage (sic), la Mairie de Paris va expérimenter dans le 12e arrondissement un dispositif qui s'accompagne de nouvelles contraintes pour les déplacements en voiture.

Julien Bargeton, adjoint chargé des déplacements, des transports et de l'espace public à la Mairie de Paris, présente aujourd'hui le programme "La rue en partage", place d'Aligre, dans le 12e arrondissement. Ce programme, qui vise un meilleur partage de l'espace public et une amélioration du cadre de vie, est destiné à s'étendre ensuite à l'ensemble du territoire parisien.

Il prévoit notamment la limitation à 30 km/h aux abords de tous les établissements scolaires parisiens, la mise en place de nouvelles zones dites "apaisées" (zones 30, voies à 30 km/h, zones de rencontre), l'expérimentation de nouveaux marquages au sol dans ces zones, ainsi que la généralisation du "cédez le passage cycliste" aux feux en zone 30.

L'objectif poursuivi dégouline de bons sentiments : favoriser le "vivre ensemble", lutter contre la pollution et améliorer encore la sécurité routière. Certes, certaines propositions sont parfaitement recevables, comme les zones 30 à proximité des écoles, mais pour le reste, force est de constater que ce sont encore les voitures qui sont pénalisées, en particulier les voitures particulières. Or, il convient de rappeler que la part des véhicules particuliers dans la circulation parisienne ne représente qu'environ 57% du total. En outre, il faut aussi se souvenir que le stationnement a été durement frappé, le nombre de places dans Paris passant de 235000 à 149385 entre 2001 et 2011.

Enfin, on peut s'interroger sur l'efficacité du Plan Climat mis en œuvre en 2007 dans la capitale. Il vise une réduction de GES de 75% en 2050, dont -25% à l'étape intermédiaire 2020. Or, entre 2004 et 2009, les valeurs n'ont guère évolué, avec 25 millions de teqCO2 en 2004 pour 24,6 millions en 2009. La Mairie de Paris a beau jeu de mettre en exergue que le transport est le premier producteur de GES, avec 12 millions de teqCO2 en 2009.

En effet, il faut savoir que cette enveloppe "transport" comprend notamment l'aérien (voyageurs et fret de marchandises destinées à Paris), qui représente à lui seul 6 millions de teqCO2. Les transports en tant que tels (transports en commun, véhicules particuliers, etc.) pèsent donc 6 millions de teqCO2. Ceci n'est pas négligeable naturellement, mais apparaît bien plus relatif, surtout pour les voitures particulières, un périmètre pour lequel la Mairie de Paris n'avance d'ailleurs aucune valeur... 

Après les caricatures "gauche et droite" sur le Diesel, on est pourtant en droit d'attendre des débats d'une autre tenue sur les déplacements en voitures particulières dans la capitale et sur les mouvements pendulaires avec les ceintures de banlieue.

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