Honda, la nécessaire révolution

...Le constat était cinglant l'an passé, il n'est guerre plus élogieux en cette fin d'été. Honda pèche toujours. "Aucune communication à l'échelle nationale", grognent les responsables des ventes. Il semblerait que le constructeur privilégie la publicité locale. Il la supporte à hauteur de 50% des investissements. Insuffisance de volume aussi. Depuis six mois, les ventes chutent. On enregistre 50% de perte de volume et de chiffre d'affaires chez un distributeur du sud. Et celui-ci de noter : "Les clients culpabilisent à l'idée d'acheter un véhicule polluant et pourtant, rien n'est fait autour de la solution hybride laissant le champ libre à Toyota". A Toulon, elle ne pèse que 7% dans les ventes. Certes quelques séries spéciales ont tenté de freiner la "dégringolade", en vain. Face à ses pertes de volume général, les directeurs de sites renégocient leur contrat à la baisse. "Honda a bien compris la situation et se montre flexible", explique-t-on. Autre preuve d'adaptabilité : la direction commerciale a retardé la campagne de mise aux normes des concessions. Seuls les nouveaux édifices y sont contraints.

"Honda n'a pas de politique du prix barré", se réjouissent ceux qui font chaque jour vivre l'enseigne. "Nous vendons des produits, pas des euros", simplifie un directeur azuréen, conscient toutefois qu'il évolue sur un marché "à part", où il concurrence les volumes de Ford et Opel. Le poste VO attend lui toujours une évolution. "Un label devrait voir le jour en novembre", rassure un distributeur qui s'approvisionne tant bien que mal auprès d'autres sources. "La bourse VO du constructeur, alimentée par les véhicules collaborateur, est composée à 80 % de Civic Hybrid, du fait que cela avantage fiscalement le siège social. Mais nous n'avons pas de clients pour de tels produits", relève un confrère auvergnat. Malgré la tempête, il décrit Honda comme un constructeur restant à l'écoute, réfléchissant aux meilleures solutions. Et lorsque le showroom tournera à nouveau à plein régime, Christophe Decultot aura à charge de se pencher sur les ateliers dont la désertion, pour cause de grande fiabilité des produits, pousse les concessionnaires aux licenciements…