Honda et Nissan officialisent la fin du projet de fusion
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La rumeur courait depuis quelques semaines... Elle est désormais confirmée par voie officielle : Honda et Nissan abandonnent leur projet de fusion. Les deux constructeurs japonais ont fait cette annonce dans la nuit de mercredi 12 à jeudi 13 février 2025 à l'occasion de la publication de leurs résultats trimestriels.
Ils indiquent qu'ils reviennent au format qui avait été initié en mars 2024 et qui était celui de partenariats industriels dans le domaine de l'électrification et du logiciel. "À l'avenir, les trois entreprises collaboreront dans le cadre d'un partenariat stratégique visant l'ère des véhicules intelligents et électrifiés", écrivent les deux constructeurs dans un communiqué commun avec Mitsubishi, un temps envisagé comme partie prenante dans le projet de fusion.
Nissan ne veut pas devenir une filiale
Le même communiqué a indiqué que Honda souhaitait changer le périmètre de la fusion tel qu’il avait été envisagé en décembre, lors de l’annonce de l’ouverture des discussions. Ainsi, Honda a proposé de faire de Nissan sa filiale, en lieu et place de la création d’une holding qui chapeauterait les deux groupes (ou les trois si Mitsubishi décidait de les rejoindre). Ce scénario a été formellement refusé par Nissan, scellant ainsi le sort de ce projet de fusion.
"À la suite de ces discussions, les deux entreprises ont conclu qu'il serait plus approprié de mettre fin aux discussions afin de donner la priorité à la rapidité de la prise de décision et à l'exécution des mesures de gestion dans un environnement de marché de plus en plus volatil à l'aube de l'ère de l'électrification", peut-on lire dans le communiqué commun.
Une fusion jugée trop risquée par les marchés
Honda et Nissan devaient créer le troisième groupe automobile mondial avec un chiffre d’affaires approchant les 200 milliards de dollars et les huit millions de véhicules annuels. Mais les analystes ont très tôt émis des doutes sur la pertinence de cette fusion. Ils ont estimé que les deux constructeurs étaient très peu complémentaires, offrant ainsi trop peu de synergies. Ils ont jugé que ce projet ressemblait davantage à une opération de sauvetage de Nissan, orchestrée par le gouvernement japonais.
Nissan connaît de grandes difficultés et est régulièrement la proie de prédateurs étrangers et de fonds activistes. Enfin, les analystes craignaient un conflit entre les différentes entités des deux groupes, dont la rivalité est historique. Ce risque managérial est courant dans l’industrie automobile et a déjà fait avorter plusieurs opérations de fusion.
Dès les premières rumeurs d’un abandon de la fusion, l’action Honda reprenait de la hauteur, tandis que celle de Nissan dévissait. Les actionnaires du premier étaient soulagés de ne pas avoir à porter le poids du redressement du second.
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